Des amateurs ont commencé à souhaiter que les Glorieux perdent des matchs à répétition afin d'obtenir de meilleurs choix au repêchage.

Si j'étais un fan éperdu, je me dirais que ça tient la route, que c'est visionnaire et que tant qu'à avoir des équipes aussi médiocres que celles des dernières années (à part l'exception Carbo il y a deux ans), aussi bien aller au fond pour regarnir les coffres.

Mais ce n'est pas le mandat de Bob Gainey et certainement pas celui de Jacques Martin. Les deux ont une obligation envers les propriétaires. Participer aux séries éliminatoires, de préférence franchir au moins une ronde et aider Ray Lalonde à vendre ses produits dérivés pour que les millions continuent à couler dans le coffre-fort de l'organisation.

Certaines équipes ont su profiter d'un séjour dans la cave extrême de la ligue. C'est arrivé aux Nordiques. Ils avaient pu mettre la main sur Owen Nolan, sur Mats Sundin et grâce à Bonnie Lindros, sur Peter Forsberg. Évidemment que devenus l'Avalanche du Colorado, les Bleus ont gagné deux fois la Coupe Stanley et sont demeurés une puissance de la LNH pendant une dizaine d'années. Aujourd'hui, ils ont encore pris du galon et connaissent une bonne saison.

Les Red Wings de Detroit ont été une risée dans la Ligue nationale. C'est également arrivé aux Blackhawks de Chicago sous les ordres de Bob Pulford et de l'ancien propriétaire Bill Wirtz. Ils sont devenus de grandes équipes, même si les Wings éprouvent des difficultés cette saison après avoir atteint la finale de la Coupe Stanley en mai dernier.

Mais la vérité, c'est qu'à moins de trouver le moyen de terminer dans les trois derniers au classement général, le repêchage demeure une grande loterie. Certains directeurs du dépistage parmi les meilleurs réussissent à tricher. Malheureusement pour les fans, nous savons qu'à Montréal Trevor Timmins accumule les échecs par-dessus les déceptions. Et quand un joueur finit par se développer, c'est avec une autre équipe. On pense à Guillaume Latendresse.

Continuer à ramer

Le Canadien va continuer à ramer cette saison. Et ça va être pire au cours des prochaines années. Dans sa panique de l'été dernier, Bob Gainey a lié son organisation pour cinq ans. La marge de manoeuvre va être étroite et Gainey aura beaucoup de difficulté à dégager les millions nécessaires pour aller chercher des joueurs autonomes de grande classe.

Il va rester le repêchage. Mais on le sait maintenant, il ne faut pas faire confiance à la direction du Canadien dans ce domaine.

De très nombreux fans sont furieux. Je reçois des dizaines de courriels qui vont dans le même sens. L'admiration béate qu'on éprouvait pour Bob Gainey, le joueur et l'homme, s'est transformée en impatience et parfois en colère contre Bob Gainey, le directeur général. Personnellement, je ne suis pas impatient ni en colère. Je me contente de penser que Bob Gainey n'est pas très bon dans ses fonctions, pour diverses raisons, et que tant qu'il sera le grand patron du Canadien, l'équipe va continuer d'être moyenne. Au mieux. Si Geoff Molson veut vraiment ramener à Montréal une grande équipe capable de grandes choses, il va devoir sortir le bistouri. Ça risque de faire mal puisqu'il adore Bob Gainey.

Il s'agit maintenant de survivre jusqu'aux Jeux olympiques. Parce que l'équipe n'est pas très forte, il n'y a pas trop de joueurs qui vont participer aux Jeux. Pour une fois, la médiocrité est récompensée. Markov va peaufiner sa condition physique et les autres, Halak, Plekanec et les frères Kostitsyn (peut-être), vont se donner pour leurs équipes nationales. Vous aurez compris qu'il est moins difficile pour les frères K de se tailler un poste pour la Biélorussie que pour Vincent Lecavalier avec Team Canada. Tous les autres Glorieux vont être en vacances. Ils vont pouvoir se reposer. Se remettre d'un calendrier difficile.

Mais il faut quand même le reconnaître. Quand une équipe compte sur la trêve olympique pour se regrouper, disons que ça en dit long sur l'état des troupes.

Saviez-vous que depuis le congédiement de Guy Carbonneau, le Canadien n'a gagné que 16 de ses 75 derniers matchs en temps réglementaire? Vous comprenez pourquoi le repos olympique va arriver à point nommé.

En arrière des pires

Faites l'expérience. Allez dans un centre commercial de votre choix. Carrefour Laval, Promenades Saint-Bruno, les Galeries de la Capitale, Place du Royaume, le 10-30, allez chez Costco ou chez IGA, et demandez poliment aux gens les plus ordinaires et les plus gentils que vous trouverez ce qu'ils pensent des Thrashers d'Atlanta. Bof! vont-ils répondre.

Et les Panthers de la Floride? Bah... vont-ils lancer. On y va une fois par année quand on est en Floride. Les billets coûtent20$.

Et les Islanders de New York? Eurk! Ça fait dix ans que c'est un club poche mené par des tatas.

Vous allez alors hocher doucement la tête. Juste pour dire à toutes ces bonnes gens que leurs Glorieux, leur sainte Flanelle, eh bien! ils sont en arrière de ces pochetons sans gloire et sans panache.

DANS LE CALEPIN - J'ai été mal à l'aise, pour ne pas dire plus, en entendant Gaston Therrien tenter d'excuser Patrice Cormier et prétendre que son coup de coude devait être «un réflexe». C'était à RDS mardi soir. Benoît Brunet est encore pire. Et les extraits que me font parvenir des lecteurs sont décourageants. Les incitations à la violence sont gênantes. Et surtout, y a toujours bien un maudit bout à protéger le système qui nourrit tous ces joueurnalistes. Tous ces commentateurs payés par le Canadien ou par les médias partenaires de la Flanelle devraient se souvenir que les vrais patrons sont les téléspectateurs et les auditeurs qui suivent les émissions. Ce sont tous ces jeunes et moins jeunes qu'ils doivent servir. Par ailleurs, Gilles Courteau emploie la tactique de la terre brûlée. Il se cache, ne fait pas de commentaires et prie à tous les jours pour que Mikaël Tam prenne du mieux. Ça va lui éviter d'agir comme un vrai commissaire d'une ligue de développement pour les jeunes. Patrice Cormier va s'en tirer avec une suspension pour le reste de la saison régulière, vous allez voir. De cette façon, le propriétaire des Huskies de Rouyn-Noranda va pouvoir faire son cash en séries.

Jusqu'au jour où un joueur va mourir sur la patinoire...