L'homme derrière les politiciens, l'homme qui a négocié à l'origine le retour du Grand Prix à Montréal, n'était pas présent lors de la conférence de presse.

Michael Fortier a été ministre, il sait à quel point les hommes politiques comptent sur les médias pour gonfler leur image. Et ce faisant, leur conférer une crédibilité et un pouvoir qui peuvent les servir.

C'est Michael Fortier qui a reçu l'appel de Bernie Ecclestone en janvier dernier. C'est Michael Fortier qui s'est rendu à Londres aux bureaux de la FOM et de M. Ecclestone pour entreprendre le débroussaillage qui allait permettre de vraies négociations.

Fortier, comme ancien ministre conservateur, avait ses entrées auprès du premier ministre Stephen Harper. Et c'est un camarade de Raymond Bachand et un supporteur du maire Gérald Tremblay. Comme avocat et comme banquier, il était un interlocuteur de choix pour Bernie Ecclestone.

Au mois de mai et de juin, on se demandait dans les milieux bien informés de qui Michael Fortier avait obtenu un mandat. Autrement dit, qui payait ses services. La Ville, le fédéral, le provincial ou la Ville? Ou encore B'wana Bernie?

On l'a appris lors de la conférence de presse, Fortier a agi bénévolement. D'abord parce que le dossier le passionnait et qu'il était fasciné par le personnage quand même hors du commun qu'est Bernie Ecclestone.

Mais comme banquier, il avait surtout très bien saisi que la donne avait changé sur la planète et que Bernie Ecclestone n'était plus en mesure de faire valser tous les pays en même temps. Il avait autant besoin de Montréal que Montréal avait besoin de la Formue 1. Il y avait un bon marché à conclure.

Ce marché, il va être public. Comme les gouvernants sont partenaires du promoteur, c'est-à-dire Ecclestone, on va pouvoir avoir les détails des revenus et des dépenses. C'est une concession énorme que B'wana a dû faire dans ces négociations. Ça veut dire que les autres villes vont pouvoir s'enligner sur les sommes payées à Montréal.

D'ailleurs, ne soyez pas surpris si vous apprenez que d'autres villes ou d'autres gouvernements ont approché Michael Fortier pour les conseiller dans leurs futures négociations. Tout se bouscule dans la planète F1. Et le poids du pouvoir est en train de pencher du côté des pays et des fans qui aiment vraiment la course et qui ont une tradition sportive.

Un dernier mot pour souligner le travail colossal de Raymond Bachand dans cette réussite.