Les deux ordres de gouvernement ont accepté de verser leurs 10 millions (total) pour que Bernie Ecclestone ramène le Grand Prix du Canada à Montréal.

Mais si on n'est pas prêt à annoncer la bonne nouvelle, c'est que la Ville de Montréal tente de refiler sa facture au complet à l'organisme Tourisme Montréal.

Et selon une information vérifiée hier, Tourisme Montréal est d'accord pour investir jusqu'à 3 millions par année, millions recueillis grâce à une taxe spéciale imposée aux hôtels et restaurants de la région métropolitaine. Mais on exige que Gérald Tremblay et sa ville versent au moins quelques millions dans la cagnotte pour profiter des retombées du Grand Prix.

Rencontrée hier à la Coupe Rogers, Mme Louise Harel a été très polie mais très claire: «Il me semble que l'été affreux (et elle ne parlait pas de la météo) que vient de connaître Montréal donne la réponse. La Ville doit faire sa part et s'arranger pour que cette affaire se règle dans de bonnes conditions», a-t-elle déclaré.

Elle aurait pu aller plus loin. Une source très au courant de toute la situation a souligné que Montréal et les gouvernements devaient éviter de se piéger avec Bernie Ecclestone. Ce dernier veut un engagement de sept ans, mais rien ne garantit qu'après les présents accords de la Concorde qui auront une durée de trois ans, la qualité de la Formule 1 sera préservée. Tourisme Montréal veut obtenir des garanties avant d'aller de l'avant. Par contre, cette partie de bras de fer entre la ville de Gérald Tremblay et Tourisme Montréal ne devrait pas mettre en péril le retour du Grand Prix sur l'île Notre-Dame.

La Coupe Rogers: comment maximiser son investissement

L'organisation de la Coupe Rogers d'Eugène Lapierre est parfaitement rodée, à part un problème d'internet dans la galerie de presse, et le tournoi sera encore un immense succès. Quand on réalise que les 10 meilleurs joueurs au monde seront au stade Uniprix pendant toute la semaine, on peut se dire que Montréal est privilégiée. Le grand tournoi de tennis de l'ATP est le plus important spectacle sportico-touristique de l'été. Les millions pleuvent sur Montréal qui en a dramatiquement besoin.

Dans le passé, Du Maurier a été un formidable commanditaire principal. Jean-Paul Blais, président de Du Maurier à l'époque, avait le sens du haut de gamme. Ça partait du rouge Du Maurier et ça se terminait par les draperies au plafond de la loge principale.

On retrouve maintenant cette classe avec Rogers. Et ce n'est pas un hasard si les amateurs de tennis «ordinaires» qui se rendent acheter leurs billets au kiosque sont accueillis par un tapis rouge. C'est pour leur rappeler que Rogers les trouve importants.

Les grands de ce monde, les invités VIP sont accueillis à une tente à l'entrée du grand stationnement. Tout est aux couleurs de Rogers. Leur ticket les attend. Un valet leur indique où stationner leur voiture. Des voiturettes de golf les emportent jusqu'à l'escalier conduisant à la grande loge de Tennis Canada et au salon Rogers.

De plus, le commanditaire a une deuxième loge à quelques mètres de l'autre. Les tables, les chaises, les oeillets rouges, les rideaux, tout est fait pour que l'invité se sente reçu dans un monde réservé à quelques privilégiés. «Ce n'est pas tout d'investir des millions dans une commandite globale, il faut maximiser tous les aspects pour que l'amateur de tennis, autant que notre client, vive son expérience dans un environnement de classe. Il faut savoir être présent sans importuner. Il n'y a qu'un kiosque pour afficher nos produits. Le reste, c'est réservé à l'amateur. Quand il achète son ticket pour assister à un match, il reçoit ses billets de métro pour se rendre au stade en empruntant les transports en commun. Le week-end dernier, les familles ont été reçues au stade. Ce fut la fête», expliquait Jean Laporte, le président de Rogers.

Hier soir, Pierre Boivin, son homologue du Canadien, était invité dans la grande loge royale. J'espère que M. Boivin a noté que toutes les affiches dans le stade parlent de la Coupe Rogers. À Toronto, comme il se doit, c'est la Rogers Cup. Mais on a banni ce faux bilinguisme bâtard qu'aurait donné la Coupe Rogers Cup et tablé sur le fait que les Québécois, francophones et anglophones, seraient surtout satisfaits qu'on les traite avec tous les petits soins qu'on puisse imaginer.

DANS LE CALEPIN - Pénélope McQuade, victime d'un terrible accident, a fait une de ses premières sorties, hier soir. Elle se promène avec une canne mais quand on regarde ses yeux et son visage, est-ce qu'on s'en fout de la canne! Sa convalescence se passe bien et Pénélope devrait reprendre le boulot dans quelques mois... La ministre Line Beauchamp était invitée au cocktail organisé par Tennis Canada. Mme Louise Harel aussi. Je n'ai pas vu Gérald ni Michael Fortier.