À huit heures et des poussières, quand tout le monde va être bien excité, c'est finalement deux hommes qui vont faire la différence. Les deux gardiens. C'est toujours comme ça dans les séries de la Coupe Stanley.

Les Red Wings de Detroit jouent à domicile où ils sont pratiquement invincibles. Ils connaissent tous les recoins de la patinoire et de l'édifice, ils sont confiants et dominants, l'affaire devrait donc être dans le sac.

Reste Marc-André Fleury. C'est le seul espoir de voir les Penguins de Pittsburgh gagner. Evgeni Malkin et Sidney Crosby, Sergei Gonchar et les autres sont de très grands joueurs. Mais les Red Wings ont autant de grands joueurs, sinon plus. Et ils sont reposés, plus expérimentés et chez eux.

Reste donc Marc-André Fleury. C'est comme ça, le hockey rendu dans la stratosphère. C'est le gardien qui peut voler la Coupe. Le Québécois est jeune, il est talentueux, même s'il a tendance à exagérer ses déplacements et à se retrouver hors position, ce qui est mortel contre une équipe de grande qualité, et il a du caractère. Dans ses moins bons jours, il est ordinaire. Mais dans ses grands jours, il a la capacité d'être un grand. Et ce soir, au bout du compte, la Coupe pour les Penguins devra être signée par le gardien de but.

C'est tellement vrai que l'histoire a retenu les noms des gardiens qui ont fait la différence. De Bill Durnham avec le Canadien, en passant par Terry Sawchuck et Johnny Bower, puis Jacques Plante et Ken Dryden, de Bernard Parent à Philadelphie, qui a gagné la Coupe les deux seules fois dans l'histoire des Flyers, puis de Billy Smith, le voyou des Islanders de New York, à Grant Fuhr, avec les Oilers d'Edmonton, puis en passant par Patrick Roy et Martin Brodeur, on revient inévitablement aux gardiens de but qui ont fait la différence.

Et excusez la façon un peu négligente avec laquelle on survole le travail de Chris Osgood. Il n'est pas spectaculaire mais le gardien des Red Wings fait le travail.

Sauf que les Wings pourront gagner ce soir même si Osgood est juste bon. Alors que les Penguins, s'ils veulent ramener la Coupe à Pittsburgh, n'y arriveront pas sans une super performance de Fleury. Ça prend un voleur, ça prend un voleur masqué.

Mario Lemieux... la fierté

Mon coeur est avec les Penguins pour différentes raisons. Une de ces raisons, c'est le propriétaire. Je suis fier de voir un Québécois propriétaire d'une équipe de la Ligue nationale de hockey. Je suis fier de suivre ses efforts et ses démarches pour doter Pittsburgh d'une bonne équipe et d'un aréna moderne. Si Quebecor ou les frères Molson achètent le Canadien, des Québécois seront propriétaires de deux équipes de la LNH. Si on mettait autant d'efforts et de passion dans d'autres domaines, on serait peut-être propriétaires de nous-mêmes.

François Allaire... on dort

François Allaire est le «père» des entraîneurs des gardiens de but. C'est le précurseur resté le grand maître. Le meilleur de sa profession. Un passionné ardent qui se double d'un véritable scientifique capable de décoder et découper tout ce qui peut conduire à un arrêt du gardien.

Le voilà rendu avec les Maple Leafs de Toronto. Brian Burke était le directeur général des Ducks d'Anaheim quand François Allaire a aidé Jean-Sébastien Giguère à obtenir le trophée Conn-Smythe. Burke, qui est un directeur général inventif et audacieux, a pris les devants; il a négocié pour obtenir le droit de discuter avec Allaire avant le 1er juillet et l'a convaincu de venir former des gardiens à Toronto. Quand le Canadien s'est réveillé et a voulu rappliquer, il était trop tard.

Bah! C'est pas grave, le deuxième plan quinquennal ne commence que le 2 juillet...

Pourquoi se presser? Il n'y a que 10 joueurs à trouver pour la prochaine saison.

Le grand Défi Pierre-Lavoie...

Il va se gagner deux Coupe Stanley, ce soir et demain. Pendant que les valeureux joueurs des Penguins et des Red Wings vont en découdre sur la glace, Pierre Lavoie et les centaines de braves qui l'accompagnent vont continuer à rouler sur leur vélo pour amasser des sous pour la fondation Pierre-Lavoie.

Lui est un athlète de calibre international, un triathlète. Mais les autres qui vont se farcir les 1000 kilomètres en deux jours sont des athlètes ordinaires qui ont décidé de réussir quelque chose d'extraordinaire. Il y a plusieurs médecins dans le groupe parce qu'ils sont d'accord avec un des objectifs de cet exploit.

Oui, il faut amasser des fonds pour la recherche mais il faut aussi envoyer un message fort aux gens, à la population. Si tout le monde bougeait son cul, mangeait mieux et faisait un peu de sport ou d'exercice, 80% des opérations pour le coeur pourraient être évités. Vous savez sans doute que faire du vélo, de la marche, du patin, de la natation, que jouer au hockey pour le plaisir ou au basket, est encore la meilleure façon de désengorger les urgences du futur? Je suis trop souvent assis sur ma moto et pas assez sur mon vélo, mais au moins, de ces temps-ci, j'écoute la série Le septième round sur le vélo de gym dans le garage. Et je pédale pendant l'épisode. J'ai perdu 26 grammes...

Bonne chance Pierre Lavoie, bonne chance Carbo, bonne chance les docs, bonne chance tout le monde engagé dans l'aventure.

DANS LE CALEPIN - Adrian Diaconu contre Jean Pascal, ça va être débile. Je vous le dis, les billets vont s'envoler la semaine prochaine et le Centre Bell va vibrer. Je demande donc à la direction des sports de La Presse l'autorisation de travailler le 19 juin. Être payé en plus pour être assis ringside, c'est pas la vraie vie?