Tout se met en place pour que le Grand Prix du Canada revienne au circuit Gilles-Villeneuve en juin 2010.

Un homme d'affaires et financier de Montréal a été invité par Bernie Ecclestone à venir le rencontrer à Londres. Cette première rencontre a été suivie de deux autres aux bureaux de B'wana, ce printemps.

Les trois fois, les deux hommes ont passé plus de deux heures à discuter du retour du Grand Prix. La première fois, dans le bureau même d'Ecclestone, les autres fois dans la salle de conférence et sur la terrasse de ses quartiers en plein coeur de Londres.

Questionné sur ce sujet, Bernie Ecclestone a confié à une source que l'homme d'affaires agissait «pro bono» pour l'instant et qu'il n'était pas mandaté ni par un gouvernement, ni par un promoteur ni par la Ville de Montréal. «C'est quelqu'un qui veut aider la ville de Montréal, qui considère que Montréal a perdu encore plus que des retombées économiques en perdant le Grand Prix», a expliqué cette source.

Ce financier tient à oeuvrer dans l'anonymat pour se garder une marge de manoeuvre. En fait, il existe une forte possibilité que Bernie Ecclestone puisse redevenir le promoteur du Grand Prix du Canada en confiant l'administration et la gestion à un opérateur. On peut penser à François Dumontier, qui a appris son métier en étant l'homme de confiance de Normand Legault. D'ailleurs, dans les années 90, c'est Legault qui gérait le Grand Prix avant de l'acheter d'Ecclestone en mai 1996. On se rappelle que la primeur de La Presse avait eu l'effet d'une bombe.

Quand on dit que tout est en place pour le retour de la Formule 1 à Montréal, on comprend qu'Ecclestone et son opérateur, contrairement à Legault qui s'y refusait, n'auraient aucun scrupule à accepter les10 millions annuels pendant cinq ans que les gouvernements du Québec et du Canada se sont dits prêts à payer à Ecclestone pour que le Grand Prix et ses retombées reviennent à Montréal.

De plus, le nouveau programme d'aide aux évènements mis en place par le gouvernement Harper permettrait d'injecter3 millions de plus dans l'offre globale. Avec des entrées d'argent supérieures à25 millions, en plus de ces13 millions, le Grand Prix s'inscrirait dans la moyenne des coûts de plateau payés par les organisateurs à travers le monde. Et ça demeurerait une bonne affaire puisque les retombées directes dépassent les75 millions.

L'homme d'affaires, qui sert de lien entre Ecclestone et les gouvernements impliqués, espère que dans de telles conditions, garantissant un léger profit au cours des cinq prochaines années, un promoteur local se montrera intéressé. Sinon, Ecclestone, sous la pression des écuries et des commanditaires, pourrait prendre la décision d'être ce promoteur.

Cependant, on ne répond pas à une autre question extrêmement importante dans ce dossier. Quelle sera cette nouvelle Formule 1 qu'on pourrait revoir à Montréal?

Aurons-nous droit à des écuries de GP3 déguisées, de Formules 3000 gonflées avec des moteurs Cosworth, dont on pousserait les tours moteur jusqu'à presque infinie? Il semble bien que, l'an prochain, Ferrari, Renault, BMW, Mercedes et Toyota seront encore du grand cirque malgré les tentatives de Max Mosley d'imposer un plafond de dépenses beaucoup trop draconien (de Dracon, un Mario Dumont romain).

Un plafond de 45 millions d'euros représenterait à peine 10% du budget actuel de Ferrari. On réalise immédiatement que c'est impensable à moins de franchement mettre la clé dans l'usine et tout ce qui est Ferrari. Même chose pour Mercedes, Renault, Toyota et les autres constructeurs. Mais la bataille entre la FIA et la FOTA, l'association des constructeurs, est loin d'être terminée. La Formule 1, avec un plafond de 45 millions d'euros, devient une Formule Indy de luxe. Et payer38 millions par course pour des GP3 est plus une arnaque qu'un achat intelligent. Bernie Ecclestone a beau faire le fanfaron dans son style habituel, n'empêche que les télévisions internationales, dont il se vante d'avoir l'appui et les contrats, n'accepteront jamais de présenter une Formule 1 sans Ferrari et les autres grands de la course automobile.

Par contre, Ferrari a déjà trahi les autres constructeurs en acceptant d'appuyer Ecclestone, il y a quelques années, en tournant dos au projet d'un championnat parallèle des constructeurs. On a su cette semaine que cette loyauté à B'wana avait été achetée plus de 100 millions de dollars américains.

Connaissant le financier qui discute présentement avec Ecclestone, je veux croire qu'il saura obtenir les garanties essentielles du tsar de la F1. Parce que l'été au Québec, ça commençait avec le son des Ferrari avant de se poursuivre avec le son d'Oliver Jones...

La vente du Canadien...

Par ailleurs, l'hypothèse que George Gillett se serve des offres d'achat des trois entreprises actuellement dans la course pour obtenir un autre financement pour le Canadien, est de plus en plus considérée comme sérieuse dans le milieu des affaires québécois. Déjà qu'on sait que M. Gillett désire avant tout vendre une partie de la totalité de son empire tout en gardant le contrôle sur l'ensemble, cette manoeuvre très habile s'inscrirait dans cette stratégie.

Et on oublie également le rôle du président Pierre Boivin dans le scénario de la vente. Dans le passé, ce sont les présidents en place qui ont fini par former les groupes qui ont acheté les Nordiques de Québec et les Expos de Montréal. Il ne faut pas croire que M. Boivin se contente présentement de regarder passer la parade.

Et puis, il arrive quoi des choses vraiment importantes? Alex Tanguay? Mike Komisarek? Et Saku Koivu a-t-il entrepris des rénovations à sa maison de l'Île-des-Soeurs? Où sont passés les fefans à François? Rendus chez Mathias?

Et un petit scoop pour terminer. Sergei Kostysyn a subi une intervention chirurgicale à l'épaule avant de quitter pour son pays... tôt ce printemps. L'intervention a eu lieu à l'hôpital de Lasalle. Dans la salle de réveil, les infirmières ont trouvé qu'il ressemblait à un ange.