Pat Quinn a tout simplement dit tout haut ce que le reste du Canada pense. Comme il n'est pas un politicien, il n'est pas obligé de toujours tenir des propos politiquement corrects et de faire croire qu'il respecte ou aime les Québécois.

En résume, il a dit que les joueurs de la Ligue junior majeur du Québec étaient des plongeurs et n'aimaient pas le jeu «viril».

 

Heureusement, Mme Michelle Courchesne, ministre de l'Éducation et responsable des Sports au gouvernement Charest, a réagi de la bonne façon. Ça va racheter un peu son incompréhensible bafouillage du mois de septembre à propos de la violence et des bagarres dans la LHJMQ.

Vite, de charmants dépisteurs qui sont payés à surveiller les joueurs québécois, se sont dépêchés de pisser dans les oreilles de Michel Villeneuve et des autres animateurs de CKAC et de RDS. C'est de la faute à l'antiviolence si les joueurs québécois sont victimes de discrimination par les dirigeants de Hockey-Canada.

C'est toujours la bonne façon de camoufler son incompétence. Braquer le projecteur sur une raison quelconque et se réfugier derrière les prétextes. Cette fois, la LHJMQ serait une ligue de «moumounes» paralysée par des intellos qui ne veulent pas des bagarres.

Pat Quinn, on s'est fout. Il ne fait que reprendre ce que tous ceux qui l'ont précédé ont fait dans le passé. Il y a 20 ans, Mario Lemieux n'a pas pu faire partie de l'équipe nationale junior dirigée à l'époque de Dave King. MARIO LEMIEUX, calvaisse! Je n'ai jamais oublié comment King avait expliqué que Lemieux avait des difficultés à comprendre le système de jeu de l'équipe. MARIO LEMIEUX!!!

Ça n'a jamais changé. Puisque les gardiens de but ont toujours été considérés comme des hurluberlus, on pouvait se permettre de les prendre avec l'équipe nationale. De toute façon, pas besoin de leur expliquer un système de jeu. Ils n'avaient pas besoin de comprendre. Mais les autres? Combien d'équipes nationales junior ont eu jusqu'à cinq ou six joueurs francophones au sein de l'alignement régulier au cours des 15 dernières années? Pas une seule à moins que ma mémoire ne me joue des tours.

Et la discrimination qui s'ensuit commence là. Par la suite, si on ne perce pas les premiers ou deuxièmes trios d'une équipe, on ne fait pas partie de la Ligue nationale de hockey. C'est réservé aux durs qui parlent la bonne langue.

Pat Quinn peut se permettre d'être lui-même. C'est-à-dire d'être un bon et brave Canadian. Les «frogs» sont compliqués, ils sont «moumounes», le gouvernement se mêle des affaires des Old Boys et Michel Lacroix est encore obligé de parler français dans le Centre Bell, pourquoi se faire chier si on est pas obligé?

C'est aussi simple que ça. C'est pas compliqué. La majorité n'est pas obligée d'être équitable envers la minorité si la minorité ne sait pas exiger le respect de ses droits et imposer la justice. Comme de plus en plus de gens s'en foutent - des institutions comme RDS se permettent d'afficher une ignorance crasse de la langue et de la société qui les font vivre -, ne reste plus qu'à attendre l'inexorable.

Pat Quinn a compris que les Québécois en général et le bedeau en chef de la LHJMQ n'ont pas la colonne vertébrale assez forte pour se tenir debout et pour réagir, il a pris les décisions selon ses préjugés.

Le hockey mineur québécois n'a jamais été aussi désolant, le bedeau n'a jamais eu autant l'air d'un collecteur de chèques de paye prêt à toutes les courbettes pour que ça continue d'entrer dans la boîte à malle et, dans le fond, ceux que le système a mis en place pour chanter ses mérites n'ont jamais résonné aussi fort et aussi creux.

On ne peut pas obtenir des postes par charité. Mais à vouloir faire jouer aux jeunes un hockey qui est calqué sur celui des Canadians au mépris des particularités du Québec, on ne fait que créer un système bâtard qui ne va nulle part et qui saccage des espoirs sinon des jeunesses.

Ça va bien. Ça va très bien.

Pat Quinn, il ne se préoccupe pas des conséquences quand il écrase quelques fourmis sur le bord de sa piscine. Pourquoi il se préoccuperait alors de ce qui s'est passé à Ottawa au cours des derniers jours?

La NFL... c'est souvent gonflé à l'hélium

Il faut reconnaître que la NFL est une extraordinaire machine à marketing. Aucun sport professionnel, incluant le soccer et la Formule 1 malgré leur envergure internationale, n'égale la NFL quand vient le temps de vendre son produit.

Mais honnêtement, ce produit est souvent ennuyant à bailler aux corneilles. Hier, plusieurs matchs se sont terminés par des scores de balle-molle. Houston battant les Titans 13-12 ou les Dolphins vainquant les 49ers 14-9. Quant aux Steelers de Pittsburgh, ils ont gagné 13-9 à la toute dernière seconde. Encore là, tout le houplà entourant le dernier touché des Steelers fait oublier que ce fut un match bien ordinaire.

Quant au touché, suffit d'aller lire les règlements de la NFL pour savoir qu'il était bon. Le joueur des Steelers était en possession du ballon alors qu'il était lui-même dans la zone des buts et, de plus, le règlement précise qu'un touché est marqué si le ballon est sur la ligne ou atteint la ligne.

Et puisqu'on parle football, peut-on souligner à quel point Pierre Vercheval est un modèle que devraient tenter d'imiter tous ceux qui rêvent d'être analyste à la télé. Hier, il y est allé d'une longue explication sur les matchs du week-end. J'ai fait très attention pour ne rien manquer de ce qu'il disait. Pas un anglicisme, pas un terme inapproprié, un raisonnement clair et limpide et une voix posée et souriante agréable à écouter.

Le modèle, il est dans le réseau. Juste à l'écouter.