Arrêtez de chialer et de vous lamenter. Arrêtez de chercher des entourloupettes et des poux où il n'y en a pas.

Lucian Bute a gagné son combat contre Librado Andrade, parce qu'on ne juge pas d'un gagnant par la fraîcheur d'un boxeur dans les 30 dernières secondes d'un combat. On le juge par le rendement des deux hommes à chaque ronde. Ronde par ronde. Bute a facilement gagné plus de rondes que son adversaire, il était debout après un compte à la fin, il a gagné.

Certains diront que l'arbitre aurait pu déclarer un K.-O. technique à une dizaine de secondes de la fin. À ceux-là, je répondrai que justement, il aurait pu. C'est pour ça qu'il y a le conditionnel en français. Il aurait pu, mais il ne l'a pas fait. Il ne l'a fait parce qu'il a jugé que Bute avait encore une chance de terminer le combat sans mettre sa santé en danger.

Ça s'appelle le jugement de l'arbitre et dans le sport, c'est comme ça. À chaque minute d'un match de hockey, l'arbitre pourrait décerner une pénalité. Justement, on écrit «pourrait», parce qu'il a la latitude de jugement pour décider. À la fin, on gagne ou on perd.

Ce n'est pas comme le vol subi par Éric Lucas en Allemagne contre Markus Beyer. Là, ce n'était pas le jugement de l'arbitre. C'était franchement le vote de juges corrompus qui était en cause. Rien qui pouvait se jouer en deux ou trois secondes à la fin d'un combat.

Cela dit, Bute a frôlé la catastrophe, on en conviendra. Tout dépendra maintenant comment il va réagir aux événements. Bute est un homme sérieux. Il va certainement, avec Stéphan Larouche, chercher à trouver ce qui s'est passé. A-t-il trop travaillé à l'entraînement? Avait-il brûlé dans le gymnase les réserves nécessaires pour durer 12 épuisants rounds de boxe? C'est arrivé souvent à des boxeurs dans le passé. Mario Cusson s'est déjà littéralement évanoui dans le neuvième ou 10e round d'un combat du temps de Chuck Talami. Il s'était surentraîné. Ça arrive aux meilleurs.

De toute façon, Bute va sans doute retrouver Andrade sur sa route. On parle d'une revanche dans une dizaine de mois. Je ne serai pas inquiet. À moins d'une année désastreuse pour Bute, je gagerais gros sur ses chances. Il est meilleur qu'Andrade. Tout le combat, moins les dernières secondes, le montre.

La tête à Carbo!

Bon, le Canadien a perdu un match contre les Ducks. Évidemment, chaque défaite du Canadien les rapproche du neuvième rang, où un humble chroniqueur qui avait attrapé un coup de soleil sur la tête, les a choisis pour terminer la saison.

Par ailleurs, chaque victoire les rapproche d'une place dans les séries, tous les intellectuels l'auront compris.

Je ne me réjouis pas d'une défaite du Canadien pour éviter d'avoir l'air con. Vaut mieux un con quand même heureux que 20 000 fefans malheureux dans la défaite de leurs Glorieux.

Sauf que certains fefans sont vite sur la gâchette. J'ai reçu des courriels. J'ai lu ceux écrits dans une nouvelle langue dérivée du français et du chinois sur le site de RDS et j'ai lu la correspondance dans le blogue de François Gagnon. Personnellement, je considère que Big Frank mérite mieux comme français, mais on ne peut pas écrire à la place des fefans. Ce ne serait plus des fefans.

Le résumé est terrifiant. Guy Carbonneau a-t-il perdu la tête? Pourquoi avoir choisi Halak si tôt dans la semaine, alors que Carey Price pouvait encore soigner sa grippe?

Et qu'est-ce que Carbo avait dans la tête quand il a utilisé Chris Higgins en avantage numérique? De qui le coach se moquait-il?

Et Kovalev? En une semaine, Kovalev est devenu un «mangeux de puck» qui déjoue trois fois le même gars avant de faire une mauvaise passe à un coéquipier trop couvert. C'est un égoïste qui mange trop de poulet de chez Saint-Hubert.

Et Patrice Brisebois? Que faisait-il sur l'un des buts des Ducks? Et pourquoi tant de lancers si on n'est pas capable de viser les ouvertures? C'est niaiseux de tirer 51 fois sur un gardien et de ne pas marquer! Même si quatre buts, dans un match, permettent la plupart du temps au Canadien de gagner.

Coudons, j'ai choisi le Canadien pour terminer en dehors des séries et je vous trouve tellement négatifs et mesquins dans vos commentaires que je me sens obligé de défendre mes chouchous. C'est pas normal.

De plus, on va faire un marché les fefans et moi. Carbonneau est marié à une fille de Chicoutimi, il est président des Saguenéens de Chicoutimi et en plus, il est natif de Sept-Îles, ville défrichée par des gens du Royaume.

C'est simple, pour toutes ces excellentes raisons, ne critiquez pas Carbo: il a toujours raison. Et si jamais, il lui arrivait de commettre une erreur, je le dirai. En attendant, il a raison. Merci, on passe au prochain courriel.

DANS LE CALEPIN

Quand même, il y a des moments rafraîchissants dans la vie. L'autre soir, on était une dizaine à jaser autour d'une bonne table. Denise Bombardier trônait et menait la conversation. C'est correct, Denise a toujours été comme ça. Elle vient de passer des mois avec Céline Dion et elle en a long à raconter. À un moment donné, on s'est mis à parler de hockey. Après quelques minutes, très sérieusement et avec de grands yeux interrogateurs, Mme Bombardier a demandé: «Mais dites-moi, qui est donc ce Bob Gainey dont vous parlez?»

Enfin, pas besoin d'aller en Afrique pour oublier un peu le Canadien. Juste à souper avec Denise...