La première semaine des Jeux olympiques n'est pas terminée. Mais la performance des athlètes canadiennes, qui ont remporté jusqu'à maintenant les sept médailles du pays, est déjà remarquable.

Bien sûr, l'extraordinaire Penny Oleksiak donne le ton avec ses exploits à la piscine. Ses coéquipières ont brillé dans des épreuves individuelles et de relais. En plongeon synchronisé, le duo Roseline Filion-Meaghan Benfeito est monté sur le podium.

Ce n'est pas tout : les équipes féminines de soccer et de basketball sont toujours invaincues et leur espoir de gagner une médaille est légitime. Et dans plusieurs autres disciplines, notamment le trampoline (Rosie MacLennan), le golf (Brooke Henderson) et le plongeon de trois mètres (Jennifer Abel), les représentantes canadiennes comptent parmi les meilleures au monde.

Comment expliquer ces succès ? « Le Canada a été précurseur pour offrir aux athlètes féminines les mêmes ressources et les mêmes avantages qu'aux athlètes masculins. Et les résultats sont au rendez-vous », explique Isabelle Charest, chef de mission adjointe de l'équipe canadienne à Rio.

Sur 314 athlètes canadiens à Rio, 186 sont des femmes et 128, des hommes. Un plus grand nombre d'entre elles ont atteint les standards de qualification. Et en sports collectifs, trois équipes se sont qualifiées chez les filles (soccer, basketball et rugby) et deux chez les garçons (hockey sur gazon et volley-ball).

Bien sûr, beaucoup d'athlètes masculins canadiens auront l'occasion de se distinguer au cours des prochains jours. Et certains ont raté le podium de peu au cours des premiers jours des Jeux. Mais il ne faut pas minimiser l'impact du succès des athlètes féminines dans la société.

« Il existe beaucoup d'associations pour encourager les jeunes filles à faire du sport », rappelle Katerine Savard, qui a participé à la conquête de la médaille de bronze dans l'épreuve du relais 4 × 200 m style libre. 

« Tant mieux si nos résultats peuvent les encourager dans cette voie. Combien de fois avons-nous entendu des olympiens dire qu'ils ont eu la piqûre du sport en regardant les Jeux à la télé ? »

- Katerine Savard

Les performances de têtes d'affiche ont aussi un effet d'entraînement. Ainsi, aux Jeux de Londres en 2012, Christine Sinclair a mené ses coéquipières à la conquête de la médaille de bronze en soccer. C'était, rappelons-le, la première fois qu'une formation canadienne, gars et filles confondus, montait sur le podium dans un sport collectif aux Jeux d'été depuis ceux de 1936 ! Ces joueuses ont ainsi montré qu'il était possible de renverser une tendance bien établie et de s'imposer au plus haut niveau.

Quatre ans plus tard, Penny Oleksiak joue un rôle semblable. Il faut entendre Katerine Savard vanter son énergie pour saisir l'importance des leaders. « On avait besoin d'une vedette. Avec son énergie et ses performances, elle a entraîné tout le monde avec elle. »

L'impact de ces réussites est important à deux autres égards.

D'abord, elles peuvent inciter un plus grand nombre d'adolescentes à faire du sport, même si la haute performance n'est pas leur objectif. Une étude réalisée il y a quelques années révélait que 65 % des adolescentes québécoises (contre 47 % des adolescents) n'atteignaient pas le seuil des 60 minutes d'activité physique quotidienne recommandé par les normes internationales. Rien ne laisse croire qu'un changement profond s'est opéré depuis.

Ensuite, qu'il s'agisse de gars ou de filles, les exemples d'olympiens ayant surmonté des obstacles pour réaliser leur rêve est toujours inspirant. « Aucun athlète ne peut éviter une grosse déception durant sa carrière », ajoute Isabelle Charest.

Katerine Savard, qui étudie en enseignement du primaire, ajoute : « Le sport nous apprend la résilience. Je reçois parfois des messages de jeunes filles me parlant des moments difficiles qu'elles doivent affronter. Je leur donne alors des exemples de ce que j'ai dû moi-même surmonter. Je crois que ça fait partie de notre rôle auprès des plus jeunes. »

BALLES DE FUSIL À BASSE VITESSE...

Oui, des balles de fusil ont atterri au Complexe équestre des Jeux de Rio. Mais il ne faudrait tout de même pas s'en inquiéter ! Après tout, elles terminaient leur course avec peu de vélocité, nous dit Mario Andrada, le porte-parole du comité organisateur, comme s'il expliquait les caractéristiques d'un changement de vitesse au baseball.

Les bonnes nouvelles n'arrivant jamais seules, il ajoute que leur angle d'arrivée démontre hors de tout doute que les installations olympiques n'étaient pas visées. Ce fut en quelque sorte une malchance, si j'ai bien compris. Bon, nous voilà tous rassurés, n'est-ce pas ?

Eh oui ! Encore une fois jeudi, des histoires d'armes à feu ont alimenté le point de presse quotidien de Rio 2016.

Celle de jeudi démarre avec un incident survenu samedi, lorsqu'une balle a troué la paroi de la tente où travaillent les journalistes couvrant l'équitation. Comment cela s'est-il produit ? Rien de bien exceptionnel, sachez-le. D'une favela voisine, un coup de feu a été tiré vers une caméra de surveillance accrochée à un dirigeable survolant les lieux. La balle n'a manifestement pas atteint sa cible, puisqu'elle est retombée deux kilomètres plus loin, dans les installations réservées aux médias.

Les forces de l'ordre ont enquêté sur ce méfait. Mercredi matin, elles ont effectué une opération à l'intérieur de la favela en question. Une arrestation a été effectuée, mais des coups de feu ont été échangés. Résultat, une autre balle perdue a abouti dans le complexe d'équitation, à deux pas d'une écurie. Mais encore une fois, il n'y a pas lieu de s'alarmer, dit M. Andrada.

Néanmoins conscients qu'un deuxième incident en cinq jours suscitait une certaine inquiétude, les organisateurs des Jeux ont dépêché le général Ramos, commandant militaire de la région où le complexe équestre est situé, pour rassurer les chefs de mission des différentes équipes nationales et les journalistes.

D'autre part, en réaction à l'attaque de mardi contre un autobus transportant des journalistes, dont je vous ai parlé hier, le gouvernement brésilien a renforcé les mesures de sécurité sur la route où l'incident s'est produit. Dans la partie la plus corsée du trajet, un véhicule militaire accompagne désormais chaque navette.

M. Andrada réitère que l'autobus a été touché par des pierres, sans doute lancées par des ados, plutôt que par des balles de fusil, comme le croient quelques passagers. Cette fois, il s'est cependant gardé d'évoquer la vitesse et l'angle des projectiles...