L'Impact, un bel investissement...

Regardez-vous les matchs éliminatoires de Major League Soccer (MLS) à la télé? Moi non plus! La ligue a encore du travail à faire avant de devenir incontournable dans l'esprit des amateurs. Mais elle est néanmoins sur une formidable lancée.

Une étude du magazine Forbes, dévoilée mercredi, révèle le chemin parcouru. Si le commissaire Don Garber atteint son objectif, la MLS alignera 24 clubs en 2020, soit 5 de plus qu'aujourd'hui.

On sait déjà qu'en 2015, une deuxième équipe verra le jour à New York et une autre à Orlando. Les proprios de la nouvelle concession new-yorkaise sont le club de Manchester (English Premier League) et les Yankees de New York. Prix d'achat: 100 millions US.

La MLS est un investissement lucratif pour plusieurs entreprises. Le Toronto FC, par exemple, s'est joint à la ligue en 2007 au coût de 10 millions US. Le club, membre de l'empire des Maple Leafs de Toronto, vaut aujourd'hui 121 millions US! Ses revenus annuels sont trois fois plus élevés que le coût d'acquisition de la concession.

L'Impact s'en tire aussi très bien. Payé 40 millions US en 2010, le club est évalué à 96 millions US. Les Saputo et le Fonds de solidarité FTQ n'ont pas à regretter leur décision.

Le calibre de jeu de la MLS s'améliore, et le spectacle est souvent très bon. Mais la partie n'est pas encore gagnée. Si plusieurs équipes rayonnent dans leur marché, la ligue elle-même évolue souvent dans l'anonymat.

On le voit bien à Montréal, depuis l'élimination de l'Impact. Seuls les vrais passionnés s'intéressent aux séries éliminatoires. Et à part quelques vedettes, peu de joueurs sont connus du grand public en dehors de leur ville.

Élargir son bassin de fans demeure le grand défi de la ligue. Elle veut aussi gonfler ses revenus de télé, actuellement de 30 millions US par année, selon Forbes.

Il ne faut pas déplaire à Gary Bettman...

Dans ses mémoires publiés récemment, Richard Peddie, l'ancien président de Maple Leaf Sports&Entertainment, trace un portrait intéressant de Gary Bettman.

Dénonçant le traitement des fans et des médias canadiens à l'endroit du commissaire, un homme qu'il dit beaucoup apprécier, Peddie décrit ensuite ainsi les liens de Bettman avec ses collègues et partenaires.

«S'il se sent menacé par vous, Gary Bettman peut vous faire mal. Et il a plusieurs moyens de le faire: les ententes de télévision nationale, le nombre de matchs qu'il donne à la CBC, le lieu où se déroule le match des Étoiles, le lieu où se joue un match à l'extérieur, l'arrivée d'une autre concession dans votre territoire.»

Bref, le message est clair: il ne faut pas déplaire à Bettman, qui, en 20 ans à la tête de la LNH, a considérablement accru son pouvoir.

Peddie ajoute que le «manque de transparence» du siège social de la LNH ajoute à l'influence de Bettman. «Je demandais au commissaire adjoint Bill Daly: "Combien d'argent touche-t-on en tant que ligue?" Je n'ai jamais eu une réponse à cette question.»

Comme Peddie le rappelle, la LNH n'est pas une démocratie. Même les équipes qui la composent ne connaissent pas tous les détails de ses opérations.

L'ancien patron de MLSE ajoute que plusieurs équipes de la LNH n'ont pas de plan stratégique à long terme. Il rappelle une réunion du Bureau des gouverneurs où Bettman a dévoilé le budget des 30 clubs: «Presque tous tenaient pour acquis qu'ils participeraient aux séries éliminatoires et l'indiquaient dans leur plan financier.»

Pas étonnant que plusieurs organisations soient déficitaires...

Du baseball aux Jeux de 2020?

Nouveau président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach établit son plan d'action. Il en a donné une indication cette semaine, lors d'une visite à Tokyo.

Bach n'a pas écarté la possibilité que le baseball/sotfball revienne au programme des Jeux dès 2020, même si, selon la réglementation actuelle, il est trop tard pour ajouter un sport.

Le Japon est fou de baseball. Et comme ce pays pompera des milliards de dollars dans l'organisation des Jeux de Tokyo, Bach étudie l'idée. Le baseball/softball et le squash ont été battus par la lutte lors du vote sur le 28e et dernier sport des Jeux de 2020.

Pour faire une place au baseball/softball sans trop augmenter le nombre d'athlètes aux Jeux, il faudra réduire les épreuves dans d'autres disciplines. De beaux débats en perspective. La politique olympique est tout sauf embêtante!

Selon une dépêche d'Associated Press, Thomas Bach réunira ses plus proches conseillers le mois prochain, en Suisse. Ils étudieront l'avenir du mouvement olympique, en se penchant notamment sur la manière d'alléger les obligations financières des villes candidates à l'organisation des Jeux.

Le message des citoyens de Munich, qui ont dit non à une candidature de leur ville aux Jeux d'hiver de 2022, a ébranlé le CIO.

Régis Labeaume a eu raison

Lors de la récente visite de René Fasel à Montréal, j'ai constaté que Québec aurait eu peu de chances de rafler la mise si elle avait posé sa candidature aux Jeux de 2022.

Membre de la Commission exécutive du CIO et président de la Fédération internationale de hockey sur glace, M. Fasel pèse lourd dans le mouvement olympique. Et à son avis, une candidature canadienne aurait vite été torpillée par les villes rivales, puisque les derniers Jeux d'hiver ont été présentés à Vancouver.

«N'oubliez pas que la ville organisatrice des Jeux de 2022 sera choisie en 2015, à peine cinq ans après ceux de Vancouver», dit-il.

M. Fasel croit aussi que les villes de Vancouver et de Calgary sont des candidates plus attrayantes que Québec pour d'éventuels Jeux d'hiver au Canada. «Les infrastructures sont déjà bâties», rappelle-t-il, jugeant absurde de construire une troisième piste de bobsleigh au pays.

Il ajoute que le problème de l'absence d'une montagne pour la descente masculine dans la région de Québec demeure entier.

Conclusion: Régis Labeaume a eu raison de faire l'impasse sur le projet olympique.

Mauvaise nouvelle pour les tricheurs

Les échantillons d'urine de plusieurs athlètes ayant participé aux Jeux de Turin, en 2006, seront de nouveau testés grâce à une technologie améliorée.

Dans une entrevue à Associated Press, Arne Ljungqvist, le chef de la Commission médicale du CIO, a indiqué qu'environ 200 échantillons étaient ciblés. Les tests seront complétés avant l'expiration du délai de prescription de huit ans, en février prochain. (Il sera haussé à 10 ans en 2015.)

Des tests améliorés ont permis d'identifier, des années après le fait, des athlètes dopés aux Jeux d'Athènes et de Pékin. Au moins sept médaillés ont perdu leur récompense. D'autres échantillons des Jeux de 2008 pourraient être testés avant l'été 2016.

Pour les athlètes en lice à Sotchi, le message est clair: les échantillons d'urine pourront être analysés jusqu'en 2022, année où les tests de détection seront inévitablement plus pointus. La lutte au dopage se poursuit.