Dans le vestiaire du Canadien, hier à Brossard, où seulement trois joueurs ont rencontré les journalistes, la scène ressemblait presque à une relève de la garde.

D'un côté, le vaillant capitaine Brian Gionta expliquait sa peine de voir sa saison terminée en raison d'une blessure à un biceps. De l'autre, P.K. Subban, le leader de l'équipe depuis plusieurs semaines déjà, appelait au ralliement des troupes toujours en santé en vue de l'affrontement de ce soir.

«C'est le plus gros match de l'année, a dit Subban. C'est une occasion pour les gars de se lever. Nous sommes capables de les battre.»

Pour cela, il faudra un effort gigantesque. Les mauvaises nouvelles se succèdent pour le Canadien, et Michel Therrien n'a pas tort de saluer le courage de son équipe. Après Lars Eller, voilà que Brian Gionta, Brandon Prust, Ryan White et peut-être Carey Price tombent aussi au combat.

N'empêche qu'à force de répéter que son équipe mériterait un meilleur sort dans cette série, Therrien oublie une statistique qui explique en partie les ennuis des siens. En troisième période, les Sénateurs dominent neuf buts à zéro.

Cette incapacité à marquer dans les 20 dernières minutes de jeu coûte cher au Canadien. Mardi, par exemple, un troisième but aurait potentiellement brisé le moral des Sénateurs. Mais l'attaque tricolore a été incapable d'inscrire ce que Michel Bergeron a toujours appelé le «killer goal», celui qui tue l'adversaire.

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Après la défaite de mardi, plusieurs analystes ont noté, avec raison, la courte utilisation d'Alex Galchenyuk. Surtout en troisième période, durant laquelle il a joué moins de deux minutes. Le jeune attaquant avait pourtant été un des meilleurs des siens, marquant notamment un but d'un tir vif.

Michel Therrien n'a pas accueilli avec joie ma question à ce sujet, hier. «Mon travail, c'est de gérer le temps d'utilisation selon les circonstances. Je ne peux pas garantir qu'il jouera plus ou moins demain. C'est différent à chaque match.»

Notons néanmoins que mardi, Mika Zibanejad et Jakob Silfverberg, deux jeunes attaquants des Sénateurs dont l'expérience dans la LNH est semblable à celle de Galchenyuk, ont joué environ quatre minutes de plus.

Ce soir, souhaitons que Galchenyk ait plus d'occasions de s'illustrer. Therrien l'a bien utilisé cette année, lui permettant de conserver son énergie. N'oublions pas que le talentueux Américain a manqué presque toute la dernière saison en raison d'une blessure au genou.

Or, Galchenyuk a déjà endossé l'uniforme 90 fois depuis septembre dernier, en comptant son séjour dans les rangs juniors. Mais le Canadien étant confronté à l'élimination, Therrien doit jouer ses meilleures cartes. Et Galchenyuk en fait partie.

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Pour l'emporter ce soir, le Canadien doit d'abord oublier l'affrontement de mardi. Il ne sert plus à rien d'ergoter sur la légalité du but de Zibanejad, les dégagements refusés ou le côté de la mise en jeu avant le premier but des Sénateurs...

Tout cela fait partie du passé, comme l'a rappelé Subban. «Ce match est terminé, concentrons-nous sur le prochain. Nous avons une autre occasion de les battre...»

Le Canadien peut-il encore remporter cette série? Oui, mais ses chances ont fondu durant ce séjour à Ottawa. Les Sénateurs ont gagné en confiance. Et même si sa carrière tire à sa fin, Daniel Alfredsson demeure un extraordinaire leader.

Le Canadien fait face à un immense défi. Pour éviter l'élimination, il faudra du coeur à l'ouvrage, quelques gros arrêts du gardien... et un peu de chance!

Pendant ce temps, à Glendale...

La LNH multiplie les efforts pour assurer l'avenir des Coyotes de Phoenix dans le désert. Selon les informations circulant en Arizona, le groupe du banquier albertain George Gosbee serait près d'acheter l'équipe.

Mardi dernier, une réunion prévue entre les dirigeants de la LNH, le groupe de Gosbee et la mairie de Glendale a été reportée. Le but était d'amorcer des discussions afin d'établir quel somme la Ville verserait aux acquéreurs de l'équipe en retour de la gestion du Jobing.com Arena.

Mais un article du quotidien The Arizona Republic, publié deux jours plus tôt, semble avoir ralenti le processus. On apprenait que le véritable coût de gestion de l'amphithéâtre était de 5,5 millions. Or, l'ancienne administration municipale avait accepté de verser 15 millions par année au groupe de Greg Jamison pour assumer cette responsabilité.

Gosbee et ses associés, réunis au sein de la société Renaissance Sports&Entertainment, souhaitent sans doute obtenir une somme comparable.

Selon Fox Sports Arizona, Bill Daly n'a pas apprécié cette nouvelle. Le commissaire adjoint a affirmé que les chiffres du quotidien, pourtant tirés d'un document officiel de la Ville, n'étaient pas précis.

Au-delà de la bataille de chiffres, l'aspect politique des choses est embêtant pour la LNH. La Ville de Glendale, déjà aux prises avec des choix budgétaires déchirants, éprouvera plus d'ennuis à justifier un investissement massif de fonds publics à la suite de cet article.

Le prix payé par Sacramento

Sacramento devrait finalement conserver les Kings, son équipe de la NBA. Mais selon le Sports Business Journal, les futurs propriétaires de l'équipe ont abandonné un privilège important pour coiffer au poteau leurs rivaux de Seattle.

Lorsqu'ils occuperont leur nouvel amphithéâtre, les Kings ne seront pas admissibles au partage des revenus, même s'ils évoluent dans un petit marché. Il s'agit d'un précédent important dans le sport professionnel.