Puisque les dollars font tourner le moteur du sport professionnel, voici mon décompte «Parlons argent».

6. Pourquoi il faut se méfier...

Lorsqu'ils exigent des fonds publics pour bâtir des stades ou négocient des conventions collectives avec les joueurs, les dirigeants des sports professionnels invoquent souvent des ennuis financiers.

Durant le lock-out dans la NFL, en 2011, Jerry Richardson, propriétaire des Panthers de la Caroline, a été agressif à ce chapitre. Puis, le lock-out terminé, il a demandé des millions en subventions gouvernementales pour rénover le stade de son équipe.

Or, le mois dernier, le site Deadspin a révélé que les Panthers ont engrangé des profits de 112 millions lors des saisons 2010 et 2011!

La nouvelle a plongé Richardson dans l'embarras. Les Panthers ont publié un communiqué pour expliquer que la réalité était plus complexe, mais le mal était fait.

L'exemple des Panthers rappelle pourquoi il faut toujours se méfier lorsque les organisations sportives disent éprouver des ennuis à joindre les deux bouts.

5. La valeur d'un bas maculé de sang

Paieriez-vous 92 613 $ pour un bas maculé de sang? Non? Sachez qu'un «investisseur» l'a fait le mois dernier, lors d'une vente à l'encan!

Ce bas a été porté par Curt Schilling, des Red Sox de Boston, au deuxième match de la Série mondiale de 2004. Blessé à la cheville - d'où le sang ayant souillé le bas -, Schilling a aidé les Red Sox à remporter les grands honneurs pour la première fois en 86 ans.

Le même jour, le chandail porté par Mike Eruzione contre l'URSS aux Jeux olympiques de 1980 a été vendu... 657 250 $! Capitaine de l'équipe américaine de hockey, il a marqué le but gagnant de ce match historique.

Jolie somme, certes, mais moins importante que celle obtenue pour le gilet de Paul Henderson, lors du huitième match de la Série du siècle en 1972: 1,3 million.



Photo Ray Stubblebine, Reuters

Le bas maculé de sang de Curt Schilling a été vendu 92 613 $.

4. Droits de télé: les Dodgers en orbite

Au printemps 2012, le groupe Guggenheim a versé 2,1 milliards pour acquérir les Dodgers de Los Angeles. La question s'est alors imposée: comment rentabiliser pareil investissement?

La réponse est simple: les Dodgers ont conclu un accord avec Time Warner Cable qui leur vaudra plus de 7 milliards (oui, vous avez bien lu) au cours des 25 prochaines années.

À Los Angeles, les droits de télé des principales équipes sportives sont en orbite. L'an dernier, les Lakers, de la NBA, ont obtenu 3 milliards en 20 ans.

Photo Alex Gallardo, Reuters

Un contrat de télé de 7 milliards pour les Dodgers.

3. Tennis: ouverture du coffre-fort

Aux Internationaux de tennis d'Australie en 2012, des joueurs ont proposé des moyens de pression afin de forcer les tournois majeurs à bonifier leurs bourses. Le mot «boycottage» a été prononcé, semant ainsi l'inquiétude à Melbourne. Même si cette approche a vite été écartée, la grogne est demeurée vive.

Conscients du caractère inacceptable du statu quo, les Australiens ont donné le ton. Les sommes versées aux joueurs et joueuses éliminés au cours des trois premières rondes ont été augmentées de 30%.

L'Omnium américain, qui a versé 25,5 millions aux joueurs l'an dernier, a enchaîné en portant à 33,6 millions les bourses du tournoi de 2013. En 2017, 50 millions seront distribués.

Wimbledon et Roland-Garros suivront le mouvement. Le directeur des Internationaux de France a affirmé au New York Times que la hausse envisagée, moindre qu'aux États-Unis, serait tout de même «spectaculaire».

Il s'agit d'une grande victoire pour les joueurs. Les pressions de Roger Federer n'y sont pas étrangères.



Photo Danny Moloshok, Reuters

Roger Federer

2. Contrats à long terme: danger!

Alex Rodriguez redeviendra-t-il un joueur dominant? Ce serait étonnant. Blessé, A-Rod est absent de la formation des Yankees de New York en ce début de saison.

Le cas de Rodriguez illustre les dangers des contrats à long terme. Les Yankees lui verseront 114 millions au cours des cinq prochaines années! (Au baseball, les contrats sont garantis.)

De leur côté, les Angels de Los Angeles éprouvent sans doute un peu de nervosité. Leur puissant cogneur Albert Pujols a été opéré à un genou l'hiver dernier. Il a déjà 33 ans et son contrat est valide pour neuf autres saisons, durant lesquelles il recevra 228 millions!

Au hockey, les Islanders de New York regrettent sûrement d'avoir consenti une entente de 15 ans à Rick Di Pietro. Et ce n'est qu'un exemple.

En limitant à huit saisons la durée d'un contrat dans la nouvelle convention collective, les patrons de la LNH ont réussi un bon coup: ils se sont protégés contre eux-mêmes.



Photo Ray Stubblebine, Reuters

Alex Rodriguez

1. Combien vaut P.K. Subban?

La meilleure aubaine dans la LNH appartient au Canadien. P.K. Subban est payé 2 millions cette saison et recevra 3,75 millions en 2013-2014.

À la fin de cette entente, s'il demeure aussi productif et n'est pas blessé, Subban touchera le gros lot. Il ne vaudra certes pas moins que Drew Doughty, des Kings (8 ans, 56 millions).

Compte tenu de la nouvelle convention collective, Subban ne signera pas une entente de 14 ans comme Shea Weber, des Predators. Mais il se verra sûrement proposer le plus important contrat dans l'histoire du Canadien.

Quelles seront les conditions du marché pour un joueur de sa trempe en 2014? Déjà hâte de savoir...

Sources: The New York Times, Deadspin, Associated Press, Charlotte Observer.

Photo Bernard Brault, La Presse

P.K. Subban