Durant l'interminable lock-out de quatre mois l'automne dernier, Francis Bouillon était sûrement un des joueurs les plus tourmentés du Canadien.

D'un côté, il devait se montrer solidaire de ses collègues de la LNH. De l'autre, il réalisait que la perte salariale provoquée par le conflit lui ferait mal. À 37 ans, avec l'essentiel de sa carrière derrière lui, ses chances de récupérer les dollars perdus n'étaient pas élevées.

Dans ce contexte, Bouillon était sûrement heureux lorsque Marc Bergevin lui a proposé une prolongation de contrat. Dans l'univers particulier du sport-spectacle, son salaire est somme toute modeste: 1,5 million par saison. Mais pour lui, c'est un acquis de taille.

Le défenseur du Canadien touchera donc un excellent revenu pour une autre année. À l'aube de sa retraite sportive, cette pensée est, à l'évidence, réconfortante.

Beaucoup d'organisations auraient attendu l'été avant de réinvestir dans un joueur aussi âgé. Bouillon le sait très bien et c'est pourquoi l'initiative du Canadien l'a comblé. «Je ne m'attendais pas à ça», a-t-il avoué à mon confrère Richard Labbé.

Bouillon jouera donc sans s'inquiéter de son avenir à court terme. À ce sujet, il faut féliciter Marc Bergevin et Michel Therrien. Au lieu de maintenir leur défenseur dans l'incertitude et de jouer avec ses nerfs, ils ont agi rapidement. On appelle ça gérer humainement.

Avec ses performances fiables, Bouillon démontre qu'il a toujours sa place dans la LNH. Il est utilisé en moyenne 18 minutes par match et affiche un excellent dossier de +6, le meilleur chez les défenseurs du Canadien. Il exerce aussi un leadership tranquille dans le vestiaire.

Au cours des derniers jours, Marc Bergevin a montré toute sa confiance envers deux joueurs québécois. En pleine saison, il a prolongé les contrats de David Desharnais et Francis Bouillon.

Il n'y a pas à dire: cette organisation change vraiment pour le mieux.