Oui, l'Argentine peut pleurer pour ses joueurs de basketball lorsqu'ils affrontent les États-Unis.

Ce n'est pas que les Argentins aient une mauvaise équipe, loin de là! Quatre d'entre eux évoluent dans la NBA. Mais devant la puissance de feu des Américains, leur tâche est impossible.

Au troisième quart du match d'hier, le Dream Team a enfoncé l'accélérateur. Kevin Durant et Carmelo Anthony ont enfilé une série de trois points et l'affaire a été entendue. Les États-Unis ont remporté une victoire de 109 à 83 et disputeront la médaille d'or à l'Espagne demain.

«Lorsqu'ils sont en forme, les Américains sont imbattables, a dit l'Argentin Carlos Delfino. Ce sont des maîtres, ils sont phénoménaux.»

Sur le plancher, la présence de LeBron James est intimidante. Il fait circuler le ballon à une vitesse folle. Le meneur de jeu, la star des stars, c'est lui.

«On a beaucoup de punch en attaque, a dit l'entraîneur américain Mike Krzyzewski. Et puisque nos joueurs peuvent tous marquer des points, c'est beau de les voir faire une passe lorsqu'un coéquipier est mieux placé. Nous jouons avec maturité.»

Un jeu entre tous a brisé le moral des Argentins. LeBron James a réussi un dunk spectaculaire qui a soulevé l'enthousiasme de la foule. Les joueurs argentins ont sans doute eu le goût d'applaudir eux aussi. C'était du très grand spectacle.

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Dans la première demi-finale, les Espagnols ont comblé un retard de 11 points à la demie et remporté une victoire convaincante de 67-59 contre la Russie.

L'entraîneur de l'équipe russe, David Blatt, était déçu de la tournure des événements. «On avait joué une si bonne première demie...»

Né aux États-Unis, Blatt est aussi israélien et a élevé sa famille dans ce pays. «Les Russes m'ont accueilli comme l'un des leurs, dit-il. Je suis fier d'être l'entraîneur de leur équipe nationale et fier aussi de représenter Israël à ces Jeux.»

Le parcours professionnel de Blatt n'est pas banal. Il a dirigé des équipes dans plusieurs pays d'Europe et obtenu du succès partout. Les plus audacieux lui prédisent une carrière dans la NBA.

Quant aux Espagnols, ils forment la meilleure équipe d'Europe. Ils alignent de super joueurs, comme les frères Pau et Marc Gasol.

Peuvent-ils surprendre les Américains en finale? Ce serait la surprise des Jeux. LeBron et son groupe ne semblent pas près de laisser échapper un match.

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Les deux demi-finales ont eu lieu dans une ambiance d'enfer au North Greenwich Arena, le nom attribué à ce superbe amphithéâtre pour la durée des Jeux. Dans la vraie vie, il s'agit du O2 Arena.

Pourquoi ce changement? Parce que le CIO refuse que les stades accueillant des compétitions portent le nom d'une entreprise commerciale. Et puisque O2 est une entreprise de téléphonie cellulaire...

Le O2 Arena est construit dans le Dôme du millénaire, un projet un peu fou pour célébrer l'arrivée de l'an 2000. Avec ses expositions et ses spectacles, le Dôme devait devenir un haut lieu touristique, mais n'a pas tenu ses promesses. Après des années de valse-hésitation, AEG a obtenu la gestion de l'édifice.

Dans le monde du sport et du spectacle, AEG est un leader mondial. L'entreprise, fondée par le milliardaire américain Philip Anschutz, est propriétaire des Kings et du Galaxy de Los Angeles, en plus de détenir une participation dans les Lakers. Elle exploite aussi des dizaines d'amphithéâtres dans le monde.

Pour vous donner une idée de l'immensité du Dôme, l'amphithéâtre, moins massif que le Centre Bell, n'occupe pas la moitié de la surface!

Si on retournait le Dôme à l'envers, il faudrait 3,8 milliards de pintes de bière pour le remplir. (Avouez que seuls les Britanniques, où le pub est une institution, pensent à des statistiques semblables.)

Pour les fans de Michael Jackson, le O2 Arena rappelle un mauvais souvenir. C'est ici que la pop star devait donner son spectacle This is it. Jackson est mort peu avant le premier des 50 shows prévus.

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Parce qu'il regroupe les meilleurs joueurs du monde, le tournoi olympique de basket est un succès.

Une menace pèse néanmoins sur la compétition puisque la NBA souhaiterait que la Fédération internationale adopte la réglementation du soccer et limite à trois le nombre de joueurs de plus de 23 ans.

Une lucrative Coupe du monde pourrait ainsi être organisée tous les quatre ans... comme au soccer. Et la NBA pourrait être partenaire de l'événement.

La formule actuelle ne devrait pas être modifiée aux Jeux de Rio, en 2016. Mais comme au hockey, la présence des meilleurs joueurs de basket aux Olympiques ne réjouit pas tous les dirigeants des ligues nord-américaines.