Une équipe professionnelle incapable de disputer à guichets fermés son premier match dans un nouveau stade constitue un phénomène rare. C'est pourtant le triste exploit réalisé par l'Impact samedi.

La direction de l'équipe, qui a réussi plusieurs bons coups au cours des six derniers mois, ne mérite pas de félicitations cette fois-ci. Les 2000 sièges vides étaient embarrassants. Le commissaire de la MLS, Don Garber, était sûrement déçu malgré ses commentaires fort diplomatiques.

L'Impact, peu vigilant, a pensé que les sièges s'envoleraient comme des petits pains chauds. La surprise manifestée par Richard Legendre, lorsqu'il a révélé que 4000 billets restaient à vendre en début de semaine dernière, l'illustre bien. La sonnette d'alarme aurait dû être tirée beaucoup plus tôt afin de redresser la situation pendant qu'il était encore temps.

Le plus étonnant dans cette histoire, c'est comment l'Impact n'a pas profité de cette journée unique dans son histoire pour créer un événement hors de l'ordinaire.

Après tout, on parle ici d'une transformation majeure du stade Saputo réalisée au coût de 23 millions, une facture acquittée par le gouvernement du Québec. Aucune cérémonie spéciale n'a été tenue avant la rencontre, sauf un bref merci de Joey Saputo aux artisans de ces travaux.

Cette curieuse décision représente une occasion manquée pour l'Impact. L'équipe a joué un match colossal et la météo était idéale. Quant au stade, il est magnifique. Bref, le contexte était propice pour mettre en valeur l'ensemble du produit devant 2000 personnes de plus.

Les angles de vue du nouveau stade - oui, un nouveau stade, car celui-ci n'a rien à voir avec l'ancien - sont excellents. La demi-toiture ajoute un côté intimiste. Accueil des partisans, circulation sous les gradins, nombre de concessions alimentaires, tout est bien rodé. L'ambiance est chaleureuse et bon enfant.

Assis dans l'enceinte, le coup d'oeil général est très agréable. Les gros logos de l'Impact sont bien en vue. L'impression ressentie rappelle celle du stade de tennis Jarry, mais en plus moderne.

Seule réserve: la petite dimension de l'écran d'affichage ne met pas suffisamment en valeur les reprises des jeux clés. À l'ère numérique, c'est décevant.

Le match? L'Impact a été étonnant! En plus de Felipe Martins, ce jeune Brésilien de 21 ans qui s'avère de plus en plus la bougie d'allumage de l'équipe, Patrice Bernier a été excellent.

Il s'agit d'une bonne nouvelle pour le Québécois, qui n'a pas connu un début de saison à la mesure des attentes.

Soulignons aussi le travail de Jesse Marsch. Après un long repos, l'entraîneur a bien préparé ses hommes.

Conclusion: l'Impact progresse dans la bonne direction. Mais l'organisation a beaucoup de travail devant elle pour renforcer la mise en marché de son produit, mieux faire connaître la MLS et mettre ses joueurs en valeur.

Des améliorations majeures seront apportées au complexe de Flushing Meadows, où est tenu l'Omnium de tennis des États-Unis. Les travaux, estimés à 500 millions de dollars, seront effectués au cours des 10 prochaines années. Mais curieusement, le stade principal ne sera pas doté d'un toit.

Selon le New York Times, la fragilité du sol sous le stade Arthur-Ashe explique cette décision.

En 2017, lorsqu'un toit couvrira le court principal de Roland-Garros, l'Ominum américain deviendra donc le seul des quatre tournois majeurs à demeurer à la merci des éléments durant le week-end des finales.

Au cours des quatre dernières années, la finale masculine a été reportée au lundi en raison de la pluie.

Le deuxième court en importance, celui du stade Louis-Armstrong, sera entièrement reconstruit. Sa capacité passera de 10 000 à 15 000 sièges.

Les Blue Bombers de Winnipeg attendront 2013 pour prendre possession de leur nouveau stade sur les terrains de l'Université du Manitoba.

Cet édifice d'une valeur de 190 millions devait accueillir son premier match de la Ligue canadienne de football le 21 septembre prochain. La construction a été ralentie en raison des grands vents ayant soufflé sur la région l'hiver dernier. Cela a retardé la mise en place d'immenses poutres d'acier.

Une équipe de la LNH établie dans un petit marché peut-elle obtenir du succès sur le plan financier? Oui! Et les Jets de Winnipeg en font la preuve.

À l'issue de leur première saison au MTS Centre, les Jets ont annoncé qu'ils ne feraient pas partie des équipes admissibles au partage des revenus.

«Nos revenus ont été plus élevés que le seuil d'admission à ce programme», a dit Mark Chipman, président des Jets, dans une dépêche de La Presse Canadienne.

La nouvelle est intéressante pour Québec, qui continue de rêver à la LNH. Elle démontre en effet à Gary Bettman et aux autres propriétaires d'équipe que la réussite économique est possible pour les équipes canadiennes établies dans des villes de taille modeste.

POINTS DE SUSPENSION: La rapidité avec laquelle Marc Bergevin a remodelé la direction hockey du Canadien est plutôt spectaculaire... Huit nominations en cinq semaines, heureux mélange de gens expérimentés (Dudley, Therrien...) et d'autres prometteurs (Lefebvre, Lapointe...)... Chez le Canadien, l'encadrement sportif sera nettement plus étoffé qu'au cours des dernières années... Mes excuses à Marie-Claire, la conjointe de Sylvain Lefebvre, que j'ai erronément nommée Marie-Claude dans ma chronique de vendredi... Extrait d'une conversation entre un père et son fils à propos d'un match de l'Impact auquel ils ont assisté ensemble le mois dernier:

- Papa, tu te souviens, un joueur de New York avait reçu un carré rouge...

- Un carton rouge, mon garçon, un carton rouge...

Photo: Bernard Brault, La Presse

Les 2000 sièges vides lors du match de samedi au stade Saputo étaient embarrassants.