S'il le souhaite, Patrick Roy sera l'entraîneur du Canadien la saison prochaine. Et cela, peu importe le nom du prochain directeur général.

J'imagine mal un candidat au poste de DG expliquer à Geoff Molson et à Serge Savard ne pas vouloir travailler avec Roy. Celui qui aura la maladresse de tenir pareil discours ferait mieux de ne pas se présenter à l'entrevue.

L'ampleur de la vague de fond derrière le nom de Roy est inouïe. Les sondages démontrent qu'il est le favori des partisans; Savard lui-même a récemment déclaré à La Tribune de Sherbrooke qu'il le verrait bien occuper ce poste; et quelques joueurs du Canadien appuient déjà l'idée. Comme consensus, celui-là est difficile à battre.

Si Roy ne se retrouve pas derrière le banc, la déception sera immense. Geoff Molson le sait bien. Et comme il veut rétablir les ponts avec les partisans, on peut croire que son embauche est en tête de ses priorités.

Roy comme DG? Je ne crois pas. Le poste ne semble pas l'intéresser.

Un coup d'oeil à la liste des gens susceptibles d'être embauchés par le Canadien est rassurant. Les candidats de qualité sont nombreux.

Ainsi, on pourrait très bien imaginer cette structure: Julien Brisebois ou Claude Loiselle dans le siège du DG, André Savard comme adjoint, Patrick Roy derrière le banc et Serge Savard dans un rôle de conseiller.

André Savard, aujourd'hui dépisteur des Penguins de Pittsburgh, connaît très bien le Canadien. Il a assisté à une foule de matchs au Centre Bell cette saison. Expérimenté, il a du pif pour détecter le talent.

Le Canadien aurait avantage à lui confier des responsabilités.

Pierre Gauthier a quitté Montréal en loyal soldat. Début mars, il était convaincu qu'il garderait son poste et croyait en ses chances de rétablir la situation la saison prochaine.

Malgré les insuccès du Canadien, Gauthier demeure un solide homme de hockey. Mais le marché de Montréal n'était pas approprié pour un homme détestant être sous les projecteurs.

Gauthier a commis une erreur majeure: l'embauche d'un entraîneur unilingue anglophone. Cette décision, et la manière fâcheuse de l'annoncer, ont mal fait paraître son patron et l'ensemble de l'organisation. Un gestionnaire de haut niveau paie généralement le prix d'une gaffe semblable.

Gauthier a aussi été victime de son manque d'ancrage dans la société montréalaise. Il n'a pas compris la réaction de stupeur à la suite de l'embauche de Randy Cunneyworth.

Le Canadien devra exiger que son prochain DG s'établisse dans la région et participe à la vie communautaire. Cet engagement favorisera son enracinement dans le milieu. C'est ainsi qu'il développera les antennes qui ont malheureusement fait défaut à Gauthier.

Geoff Molson a bien fait les choses jeudi dernier dans son message aux partisans. En lisant La Presse du lendemain, il a sûrement été rassuré. La descente aux enfers du Canadien ne l'a pas écorché.

Selon notre sondage Crop, à peine 5% des Québécois l'estiment responsable des insuccès de l'équipe. Ce taux négligeable illustre que les gens ont confiance en lui.

Cela dit, une donnée de ce sondage m'a surpris. Plus de la moitié des répondants ont affirmé que les joueurs étaient les principaux responsables de cette mauvaise saison.

Je pense plutôt que les joueurs n'ont pas fait un mauvais travail dans les circonstances. Pas facile d'évoluer pour une organisation qui a fonctionné toute l'année dans l'improvisation. Les joueurs aiment la stabilité.

Assisterons-nous à une révolution dans la manière dont le Canadien gère ses communications avec les partisans? Selon Geoff Molson, l'équipe possède «une occasion en or» de modifier sa stratégie à ce sujet.

Pour le duo Gainey-Gauthier, discuter avec les partisans, par l'entremise des journalistes, était une perte de temps. Un exemple: lorsque Gauthier a échangé Hal Gill en février dernier, il n'a même pas pris la peine de commenter de vive voix la transaction.

Cela dit, ne nous attendons pas à un changement dramatique. Dans son discours de jeudi, Geoff Molson a indiqué que le processus d'embauche du DG demeurerait confidentiel.

Toutes les organisations ne fonctionnent pas de cette façon. Les Red Sox de Boston, par exemple, ont tenu leurs partisans informés de l'évolution du dossier durant leurs recherches d'un nouveau gérant l'automne dernier.

Le Canadien s'améliorera sans doute sur ce plan, mais n'agira jamais en précurseur.

Quels matchs m'intéresseront le plus cette semaine? Ceux des Coyotes de Phoenix!

Si les Coyotes ne participent pas aux séries éliminatoires, on saura très bientôt comment la LNH envisage l'avenir de cette concession. Dans le cas contraire, les spéculations se poursuivront au moins deux autres semaines.

La ville de Québec n'a jamais semblé si proche d'un retour dans la LNH. Quebecor Media est prêt à diriger une équipe dès maintenant.

Durant le week-end, Bill Daly, commissaire adjoint de la LNH, a remercié les partisans des Coyotes de leur appui cette saison. Selon une collègue de l'Arizona Republic, il a répété que la ligue ferait tout en son possible pour garder l'équipe à Phoenix, mais qu'elle n'aurait peut-être pas le choix d'examiner «d'autres alternatives».

La direction de la LNH n'a pas envie de déménager les Coyotes à Québec ou ailleurs. Mais les propos de Daly préparent néanmoins le terrain à cette possibilité.

Photo: Martin Roy, Le Droit

La direction du Canadien se tournera-t-elle vers Patrick Roy pour pourvoir au poste d'entraîneur-chef de l'équipe?