Oui, oui, je vous parlerai de Tomas Kaberle et du Canadien! Mais pas avant d'évoquer deux énormes nouvelles survenues dans le baseball.

La première, c'est le contrat de 10 ans d'une valeur de 254 millions accordé par les Angels de Los Angeles à Albert Pujols.

Des chiffres pareils frappent l'imagination. Les Angels rentabiliseront-ils cet investissement? La réponse est simple: oui, et très facilement!

Pourquoi? Parce que, selon le Los Angeles Times, l'équipe signera bientôt un contrat de 3 milliards avec FoxSportsWest pour la télédiffusion de ses matchs. Oui, vous avez bien lu, 3 milliards, l'équivalent de 150 millions par saison durant 20 ans (une partie de cette somme serait constituée d'actions de cette chaîne spécialisée).

L'an dernier, les Angels ont touché 50 millions à ce chapitre. Leurs revenus augmenteront de 100 millions en 2012, sans compter les gros dollars que la venue de Pujols leur vaudra aux guichets et en vente de produits dérivés.

Un contrat de 254 millions, c'est gigantesque. Mais les dollars de la télé modifient en profondeur l'industrie du sport-spectacle.

La deuxième nouvelle, c'est le test de dopage positif de Ryan Braun, choisi joueur par excellence de la saison dans la Ligue nationale. L'affaire provoque un fabuleux retentissement aux États-Unis.

Braun est jeune, populaire et doué. Au printemps dernier, il a signé une prolongation de contrat avec les Brewers de Milwaukee. Il a ainsi accepté de demeurer dans ce modeste marché des États-Unis jusqu'en 2020, plutôt que de tenter sa chance à Los Angeles ou New York dès la première occasion. Il incarnait le renouveau du baseball, un sport se relevant à peine du scandale des stéroïdes.

Braun entend contester «vigoureusement» le résultat du test en arbitrage. Ses représentants évoquent d'obscures circonstances atténuantes. Braun est désormais au baseball ce qu'Alberto Contador est au cyclisme. Les deux remporteront peut-être leur cause. Mais le mal est fait puisque le test positif existe dans les deux cas.

J'applaudis le cran du baseball majeur. Ses tests antidopage sont crédibles. Et dès l'an prochain, les joueurs seront soumis à des examens sanguins pour détecter les hormones de croissance, une première dans les quatre sports majeurs.

Braun risque une suspension de 50 matchs.

Un dernier mot sur le baseball: un film sera tourné sur la vie de Jackie Robinson, nous apprend MLB.com.

L'acteur Chadwick Boseman incarnera Robinson, cet homme courageux qui a brisé la barrière de la couleur dans les majeures en 1947. L'année précédente, il avait porté l'uniforme des Royaux de Montréal.

Branch Rickey, DG des Dodgers de Brooklyn ayant eu l'audace d'embaucher Robinson, sera interprété par Harrison Ford, M. Indiana Jones lui-même. La date de sortie n'est pas connue, mais j'ai déjà hâte!

Bon, le Canadien, maintenant! Avouons que Tomas Kaberle a eu un impact immédiat. Ses jeux ont conduit aux deux buts du Canadien au New Jersey samedi.

Le plan de Pierre Gauthier est désormais clair pour le reste de la saison. Et c'est Jacques Martin qui l'a révélé, jeudi, lorsque je lui ai demandé comment il pouvait réconforter les fans, découragés des mauvaises performances de l'équipe.

«L'important, c'est de rester dans le peloton en attendant que nos blessés reviennent au jeu, a-t-il dit. On devrait assister à une amélioration à ce moment.»

Le Canadien veut tenir le coup durant six semaines, en espérant qu'Andrei Markov redevienne le leader de l'équipe à la fin du mois de janvier. Voilà pourquoi Gauthier a acquis Kaberle. Il devait donner une arme à son attaque massive. Sinon, le Canadien risquait d'être largué au classement au retour de Markov.

Le plan, logique, repose néanmoins sur une grande incertitude: l'état réel du genou de Markov.

Patrick Chan a raison de dire que les patineurs artistiques ne sont pas appréciés à leur juste valeur au Canada.

Vous en désirez une preuve? La finale du Grand Prix ISU tenue à Québec ce week-end n'a pas été présentée au Colisée, mais plutôt dans le petit Pavillon de la jeunesse.

Les organisateurs ont donné plusieurs bonnes raisons pour expliquer leur choix, comme la convivialité du Pavillon et la vétusté du Colisée. D'accord. N'empêche que s'ils avaient cru qu'il était possible de vendre 12 000 billets par séance, c'est au Colisée que la compétition aurait eu lieu.

Chan affrontait beaucoup de pression à la suite de ses déclarations controversées. Dans une entrevue publiée jeudi, il a évoqué son affection pour la Chine en donnant un jab au modèle sportif canadien.

Malgré tout, Chan a été chaleureusement accueilli par le public de Québec. Tant mieux. On peut représenter dignement le Canada sans s'enrober dans l'unifolié et en demeurant fier de ses origines.

Chan, né et élevé en Ontario, parle un excellent français. Mon collègue Michel Marois a écrit que cela devrait faire réfléchir les commentateurs canadians qui l'ont critiqué sans retenue. De la même façon, j'espère que les dirigeants sportifs du pays, trop souvent unilingues anglophones, ne lui feront pas la leçon sur ce qu'est un véritable Canadien.

Mon moment sympathique de la semaine: l'ovation accordée à Frédéric St-Denis après son premier but dans la LNH, jeudi, au Centre Bell.

J'espère que la direction du CH a noté à quel point les amateurs ont soif de talent québécois.

Photo: AP

Albert Pujols a 254 millions de bonnes raisons de rire après le contrat de 10 ans qu'il vient de signer avec les Angels de Los Angeles.