À Marc Trestman de jouer! L'entraîneur des Alouettes fait face à un grand défi cette semaine: relancer une équipe abattue, humiliée 43-1 à Vancouver samedi.

Triste à dire, mais il semble que toute l'attention autour des records d'Anthony Calvillo a brisé la concentration des joueurs dans la dernière ligne droite du calendrier. C'est dommage, puisque cette saison s'annonçait comme une grande réussite. Rien n'est joué, évidemment, mais avouons que ça regarde mal.

Trestman est un excellent entraîneur. Mais il affronte une situation nouvelle. Ses commentaires après la raclée subie en Colombie-Britannique traduisaient son désarroi. «Je n'ai senti aucune énergie», a-t-il dit.

Les Alouettes recevront les Tiger-Cats de Hamilton, dimanche. Le match sera disputé au Stade olympique, ce qui ne peut mieux tomber. Si les gradins sont pleins, le bruit sera infernal et les visiteurs auront des ennuis à trouver leur cohésion sur le terrain.

Mais pour profiter de cet atout, Trestman doit d'abord convaincre ses joueurs qu'ils peuvent gagner ce match. L'entraîneur possède de grandes qualités. Mais je ne suis pas convaincu que ses dons sont bien adaptés à la situation actuelle.

Les Alouettes vaincront peut-être les Tiger-Cats. Mais leur parcours 2011 risque de s'arrêter là.

Enfin une bonne idée de Don Cherry! L'agitateur numéro un des ondes sportives a refusé le doctorat honorifique que le Collège militaire royal de Kingston rêvait de lui attribuer. Il a compris que cet honneur soulevait une controverse.

Cherry a fait preuve de plus de discernement que les autorités du Collège militaire royal. Que l'armée canadienne, qui doit favoriser l'unité de ses troupes, veuille rendre hommage à un analyste qui a si souvent semé la division et érigé en grandes vérités canadiennes ses propres préjugés constitue un grave manque de jugement.

Bien sûr, Steve Williams, ancien caddie de Tiger Woods, jure n'avoir eu aucune mauvaise intention. Il voulait simplement faire le drôle. Pathétique personnage...

Vendredi dernier, lors d'une soirée réunissant des têtes d'affiche du golf professionnel, Williams a fait un commentaire vulgaire et raciste à l'endroit de Woods, jadis son patron et ami.

Le dérapage est survenu lorsque Williams a reçu un prix bidon pour rappeler ses déclarations enflammées, en août dernier, à la suite de la victoire d'Adam Scott au Bridgestone International.

Rappelez-vous: congédié deux semaines plus tôt par Woods, Williams portait désormais le sac de Scott. Mais la décision de Tiger lui était restée en travers de la gorge. Pendant que Scott célébrait son succès avec discrétion, Williams s'éclatait devant les journalistes, affirmant qu'il s'agissait de sa meilleure victoire en carrière. Du jamais vu pour un caddie, à la limite du mauvais goût.

La soirée de vendredi était privée. Mais la déclaration de Williams, déplorable allusion à la couleur de la peau et au derrière de Woods, a vite fait le tour de la planète. Les gens dans la salle ont été secoués par pareille insignifiance.

Williams s'est excusé sur son blogue, Adam Scott lui a renouvelé sa confiance, et le commissaire de la PGA, tout en condamnant le propos, a passé l'éponge.

Que Williams ne subisse aucune sanction est renversant. Ce je-m'en-foutisme illustre un manque de sensibilité des autorités du golf, sport ayant historiquement manqué d'ouverture envers les femmes et les minorités.

La victoire des Bruins 7-0 à Toronto samedi le confirme: les Maple Leafs sont redevenus les Maple Leafs. Ils auront fait rêver leurs partisans durant un mois. Prédiction: on ne les verra pas en séries.

Michael Jordan avait été cinglant en 1998, lors d'un conflit de travail dans la NBA. «Si vous êtes incapable de faire des profits, vous devriez vendre l'équipe», avait-il lancé au proprio des Wizards de Washington. À l'époque, Jordan touchait 33 millions par année, comme le rappelle le New York Times.

Désormais propriétaire des Bobcats de Charlotte, Jordan a changé de discours. Dans le conflit actuel, il est un leader du groupe des faucons, ceux qui tiennent la ligne dure et exigent toujours de nouvelles concessions des joueurs. On aurait pu s'attendre à ce qu'il fasse le pont entre les deux groupes, mais ce n'est pas le cas. Dommage.

Dans l'espoir de mettre fin au lock-out, les proprios ont servi un ultimatum aux joueurs. Ils leur ont laissé jusqu'à mercredi pour accepter leur dernière proposition. Les chances d'une réponse positive sont minces.

Vous souvenez-vous de Dan Duquette? Oui, oui, l'ancien DG des Expos qui a abandonné le navire pour accomplir son «rêve de jeunesse» lorsque les Red Sox de Boston lui ont offert le même poste en 1994. Voilà qu'il est sur le point d'être nommé DG des Orioles de Baltimore.

Duquette et David Dombrowski, autre ancien des Z'Amours alors avec les Marlins de la Floride, ont voulu dépouiller les Expos en 1995, lorsque les proprios ont imposé leur propre convention collective durant le conflit de travail.

Connaissant la fragilité financière de l'équipe, ils ont proposé des contrats en or à John Wetteland, Marquis Grissom et Ken Hill, prenant soin d'insérer une clause de non-échange. Les Expos étaient cuits. S'ils égalaient ces offres pour conserver leurs services, ils ne pouvaient plus les échanger, seule manière dont ils auraient pu obtenir une compensation juste.

Au bout du compte, conscients des risques légaux d'imposer leur propre convention, les proprios ont retiré leur projet. Duquette et Dombrowski, à qui les Expos avaient donné leur première chance, n'ont pu mettre leur sombre projet à exécution. «Je n'avais pas prévu ce comportement de requin», avait déclaré Claude Brochu, peu après.

Dombrowski et Duquette n'ont pas laissé de beaux souvenirs à Montréal.

Et puisqu'il est question des Expos, mentionnons que le deuxième tome de l'histoire de l'équipe, rédigé par Jacques Doucet et Marc Robitaille, sera lancé cette semaine.

Une petite perle pour conclure, courtoisie de Darren Rovell, journaliste de NBC.

Nick Saban, entraîneur de l'équipe de football de l'Université d'Alabama, est payé 4,7 millions par année. C'est 58 fois le salaire moyen d'un professeur de la même institution.

Rovell ajoute que cette somme est plus élevée que le salaire de base des PDG de Best Buy, Xerox et Costco!

Ces chiffres me rappellent cette formidable répartie de Babe Ruth, en 1930. Un journaliste lui avait demandé s'il était normal qu'il touche 80 000 $ par année alors que Herbert Hoover, président des États-Unis, était payé 75 000 $. «Et puis alors? avait demandé Ruth. J'ai eu une meilleure année que lui!»

Ce qui, compte tenu de la désastreuse présidence de Hoover, était malheureusement vrai.

Photo: AFP

Steve Williams, ancien caddie de Tiger Woods, fait encore parler de lui.