La rentrée, déjà? Eh oui, ça commence de plus en plus tôt! La LNH a amorcé le travail la semaine dernière avec une initiative intéressante: le camp de recherche et de développement. L'idée est d'explorer des modifications aux règlements en analysant leurs impacts dans des matchs disputés par des espoirs.

Une tendance se dégage du programme de cet été: l'inquiétude face à la diminution du nombre de buts, notamment en attaque massive. Diverses approches ont été examinées, comme le maintien de la règle du dégagement illégal même lorsqu'une équipe est à court d'un joueur. Avouons que pareil changement dynamiserait le jeu!

«Pourquoi récompenser une équipe ayant contrevenu à un règlement en lui permettant d'en briser un autre temporairement?» demande la LNH, dans son document de présentation. Bonne question! Cette idée représente une meilleure solution qu'un retour aux années 50 et à l'obligation de purger en entier une mineure de deux minutes, autre hypothèse évaluée.

Ne nous attendons cependant pas à des modifications si importantes à court ou moyen terme. La LNH étudie de nouvelles idées, ce qui est bien, mais elle demeure foncièrement conservatrice. À preuve, ce refus d'agir avec vigueur pour endiguer le fléau numéro un, les commotions cérébrales.

Parmi les mauvaises idées de l'été, on retrouve le nouveau logo des Jets de Winnipeg, à forte consonance militariste. Créé en hommage à l'aviation canadienne, que dis-je, à l'Aviation «royale» canadienne comme le gouvernement Harper l'identifie désormais, les Jets ont succombé à une tendance lourde: associer le sport professionnel aux forces armées. Avec, en filigrane, la promotion d'une certaine conception du patriotisme, où le regard critique sur les politiques militaires du pays n'est pas encouragé.

Les nouveaux propriétaires de l'équipe souhaitaient reléguer le nom «Jets» aux oubliettes. La pression populaire a cependant eu raison d'eux. Qu'à cela ne tienne, ils ont créé un logo dont une des variations ressemble aux galons d'un haut gradé.

Dommage, puisque l'histoire des Jets rappelle la poésie bien plus que les formations militaires. L'équipe est devenue célèbre quand le trio Hull-Hedberg-Nilsson a réinventé le jeu offensif, au milieu des années 70, dans l'Association mondiale de hockey.

Les Jets disputeront leur premier match contre le Canadien, à Winnipeg, le 9 octobre. Attendons-nous à des cérémonies d'avant-match où les généraux auront une bonne place.

Lorsque Novak Djokovic a reçu un chèque de 450 000 $ en remportant la Coupe Rogers la semaine dernière, la foule a été impressionnée. Jolie somme, en effet. N'en reste pas moins qu'il s'agit d'une maigre pitance par rapport aux bourses touchées par les champions golfeurs. Et je ne parle même pas des quatre tournois majeurs.

Hier, par exemple, dans le tournoi hebdomadaire de la PGA, un événement anonyme dominé par plusieurs joueurs l'étant tout autant, le gagnant a touché 918 000 $. C'est deux fois plus que la bourse accordée à Djokovic à Montréal, une des neuf manches de la série Masters.

Eugène Lapierre, grand patron de la Coupe Rogers à Montréal, m'a rappelé cet écart étonnant. «Les bourses versées à nos joueurs ne sont pas à la hauteur de celles accordées dans d'autres sports, comme le golf ou le sport automobile, dit-il. Ce sont de grandes vedettes qui génèrent beaucoup de retombées.»

Lapierre ajoute que dans l'esprit de Tennis Canada, les joueurs devraient obtenir une meilleure part du gâteau. Mais cette opinion ne fait pas l'unanimité aux États-Unis. Tous les tournois n'engendrent pas des revenus aussi élevés qu'à Montréal ou Toronto.

Puisqu'il est question d'Eugène Lapierre, j'ai apprécié sa franchise brutale après la victoire de Djokovic. Questionné sur la progression des joueurs canadiens, il a évoqué l'onéreux accès aux courts durant l'hiver.

«La seule façon dont on peut jouer 12 mois par année, c'est si on est riche et qu'on a accès aux installations privées. Il n'existe pas de terrains publics intérieurs.»

Lapierre souhaite convaincre les municipalités d'investir dans le tennis, comme elles le font avec la natation et le hockey. Il a aussi cité l'exemple de la Suède, racontant une anecdote révélatrice, survenue à l'époque où il était directeur technique de Tennis Québec.

Un jour, il a reçu son homologue de la Suède et lui a demandé combien de joueurs de 12 ans et moins sont en lice aux championnats nationaux. La réponse: 12 000. «Au Québec, j'étais chanceux d'en compter 80...»

Dans l'esprit de Lapierre, pas de doute là-dessus: il faut augmenter le nombre de jeunes joueurs de tennis pour nourrir l'élite. Gros défi.

Et voilà que l'Impact marque des buts! Ai-je la berlue? L'Impact a vraiment inscrit neuf buts à ses trois derniers matchs? L'embauche de Jesse Marsch comme entraîneur-chef en vue de l'entrée en MLS a manifestement secoué les joueurs. Ce n'est pas étonnant. Ceux-ci connaissent maintenant l'homme qui décidera de leur avenir à Montréal. Le flou dans lequel ils évoluaient depuis le début de la saison est dissipé.

Peu importe le sport, les athlètes veulent toujours une direction claire. Ils détestent l'incertitude. L'embauche de Marsch, même s'il se contente pour l'instant du rôle d'observateur, a rassuré, ou inquiété, les joueurs de l'Impact. Peu importe, il s'agit d'un pas dans la bonne direction.

Ce fut le flirt le plus médiatisé de l'été. À coups de messages Twitter lus par des centaines de milliers de personnes, Caroline Wozniacki et Rory McIlroy se sont fait les yeux doux. Au point où McIlroy, sitôt le Championnat de la PGA terminé la semaine dernière, a pris la direction de Cincinnati pour aller encourager la jeune Danoise, qu'il a connue à Londres un mois plus tôt. À l'heure des réseaux sociaux, la discrétion semble une valeur du passé.

En Angleterre, la maison de paris Ladbrokes a déjà émis des cotes sur l'avenir de leur relation, indique Golf Monthly. Ainsi, les chances qu'ils annoncent leurs fiançailles en 2012 sont de 2 contre 1; qu'ils se marient avant 2013, de 6 contre 1; qu'ils aient un enfant avant 2015, de 14 contre 1. Ouf!

Plus risqué, mais plus payant: que McIlroy et Wozniacki remportent chacun le Grand Chelem dans leur sport respectif en 2012, 10 000 contre 1! Ne risquez pas ainsi votre argent, ça n'arrivera pas.

En fait, la véritable question est la suivante: Wozniacki gagnera-t-elle un jour une manche du Grand Chelem? Même si les chances sont de son côté, elle n'affiche pas le panache attendu de la première joueuse mondiale. Ses performances à Toronto et Cincinnati ont été décevantes.

Wozniacki aura l'occasion de prouver sa réelle valeur à l'Omnium américain. Ce grand spectacle, superbe conclusion de l'été sportif, commence lundi prochain.

Photo: Reuters

Les Jets de Winnipeg ont succombé à une tendance lourde: associer le sport professionnel aux forces armées.