Monic Néron est journaliste à l'émission de Paul Arcand, une journaliste affectée aux affaires judiciaires. Une sacrée bonne journaliste, ça crève les oreilles, et je ne dis pas ça parce que je collabore avec sa station, le 98,5 FM.

Une journaliste qui sort des scoops sur les affaires policières et judiciaires, une journaliste qui sait convaincre des gens dont la vie est bouleversée par des drames de lui parler.

On savait depuis quelques mois que Monic avait été ciblée par la police de Laval parce qu'elle avait sorti des informations qui ont irrité la police de Laval. On ignorait l'ampleur de cet espionnage.

On le sait désormais : les flics ont réclamé - et obtenu par les rubber stampers que sont les juges de paix - l'accès à ses textos.

C'est donc encore plus intrusif, en quelque sorte, que ce que les policiers de Montréal ont réussi à obtenir de juges de paix à mon sujet.

On sait aussi que les fins limiers de la police de Laval ont choisi d'obtenir un mandat pour fouiller dans les communications de Monic Néron APRÈS que le policier qui lui avait refilé des infos eut avoué...

Non, mais tsé, quand t'as le prétexte parfait pour aller fouiller dans les communications privées d'une journaliste avec les moyens d'une enquête criminelle, pourquoi se gêner ?

Surtout que les juges de paix ne sont pas trop, trop regardants...

À l'insulte, la flicaille de Laval a choisi d'ajouter l'insulte. Le sergent Hugues Goupil a inclus des ragots trempés dans le ouï-dire le plus dégueulasse dans son « affidavit » : il a écrit qu'un collègue du policier visé par l'enquête pensait que ce dernier « voulait f... la journaliste », et que ceci expliquant cela, il lui avait refilé des informations, parce qu'il a « pensé avec sa gr... ».

Je répète : ces ragots absolument faux ont été écrits noir sur blanc par le policier Goupil dans un document officiel. Le patron du SPL, Pierre Brochet, a tenté hier de blâmer le policier qui a dit ces mononqueries. Fort bien...

Mais un enquêteur a choisi d'inclure ces observations vulgaires et inutiles dans son affidavit. Cet enquêteur a des boss, peut-on présumer... Personne n'a rien vu ? Allons, les mononcles, un peu de sérieux...

Ça donne une idée de ce que les policiers de Laval, dans certains racoins, pensent des femmes, bien plus que des journalistes : des objets à f..., ni plus ni moins... comment expliquer autrement qu'elles obtiennent des scoops, chef ?

Impossible que Monic Néron soit tout simplement douée pour colliger des informations...

Monic, très digne hier dans son point de presse, a souligné un truc important, qui la transcende, elle : que la police de Laval laisse ces bêtises misogynes consignées dans un affidavit est inquiétant pour les femmes qui doivent composer avec ses policiers.

T'as été victime d'un crime, disons, tu dois aller voir les flics, porter plainte...

Vas-tu tomber sur le subtil sergent Goupil ou un de ses collègues misos qui n'ont rien vu de mal à inclure cette calomnie dans l'affidavit ?

Tu ne le sais pas.

Mais ça se peut, ça se peut que tu tombes sur un petit mononcle, à la police de Laval...

Note de service aux fins limiers de la police de Laval, en passant. Je regarde les spectaculaires méthodes d'enquête déployées pour espionner Monic Néron, là, et...

Et vous étiez moins pas mal moins créatifs quand il s'agissait du bandit à Gilles Vaillancourt qui agissait sous votre nez, hein ?

Je sais que vous n'avez pas le niveau 6 d'enquête qui justifie les enquêtes sur la corruption politique. C'est vrai. Mais de vrais flics auraient trouvé le moyen de se rendre utiles quand même, vu que c'était dans leur cour, que ça se déroulait à ciel ouvert, sur leur territoire...

Mais non, mes sources me disent que vous étiez aux abonnés absents quand Vaillancourt et ses amis pillaient votre Ville...

CONSTITUTION, QUAND TU NOUS TIENS

Une fois, c't'un gars, comprends-tu...

Une fois, c't'un gars qui annonce à tout le village qu'il va apprendre à danser et s'acheter des pantalons en velours rouge pour que la reine du bal accepte de danser avec lui.

Alors il prend des cours de danse, il s'achète des pantalons en velours rouge, comprends-tu...

Le jour venu, il se présente dans ses beaux atours devant la reine du bal.

On danse ?

Offre intéressante... Mais... Non, répond la demoiselle.

Le gars dans les pantalons de velours rouge, c'est évidemment Philippe Couillard, la danse est une négociation constitutionnelle espérée par le PM du Québec et la dame, eh bien, la dame, c'est le gouvernement de Justin Trudeau. Les pantalons de velours rouge ? La brique de 200 pages qui détaille la position du gouvernement Couillard sur l'entrée du Québec dans la constitution, qu'il n'a jamais signée.

On a su hier matin que M. Couillard avait fait préparer ce plan sans nul doute détaillé, que je vais lire dès que j'aurai une seconde.

Mais il n'était pas midi que M. Trudeau avait déjà fait savoir qu'il ne voulait pas danser le beau grand slow constitutionnel auquel M. Couillard le conviait.

OK, a répondu le danseur recalé, mais as-tu vu mes beaux pantalons en velours ?

(J'ai inventé le dernier bout.)