À Noël, j'adore cuisiner. Hacher des oignons, sentir l'odeur de pain d'épice de la soupe à la courge envahir la maison, rouler la pâte des biscuits pour ensuite jouer avec les emporte-pièces et tailler des rennes et des sapins qui seront décorés de sucre et de bonbons...

J'adore faire les courses, mettre mon tablier, entendre le wouchhhhh du four à gaz qui s'allume pour faire cuire un cochon de lait, la pomme dans la gueule, pendant que choux de Bruxelles et lardons feront connaissance et se prépareront à accompagner la belle bête au centre de la table sous les oh ! et les ah ! des convives endimanchés.Mais savez-vous ce que j'aime aussi beaucoup ?

C'est lancer mes chaussures en l'air, m'écraser dans le canapé mou du salon et siroter une tasse de vin chaud en me disant que Noël et les invités peuvent bien arriver, quelqu'un d'autre a déjà tout cuisiné.

Je l'ai fait une seule fois, à vrai dire, mais j'en garde de délectables souvenirs. Une de mes filles venait tout juste de naître. Il était donc hors de question que je cuisine. Mais j'avais eu une idée de génie : acheter le repas principal au Pied de cochon (oui, option un peu chère, mais conseil à tous : on en commande pour six et il y en a pour... 10 !).

Pourquoi là ? Parce que, à l'époque, il était pas mal le seul à préparer une cuisine de grande qualité ressemblant aux repas de Noël traditionnels de ma famille.

C'est ainsi qu'on avait soupé de foie gras en terrine en entrée et de pintade au chou et purée de pommes de terre en plat de résistance. Une salade verte maison, toute simple, et un plateau de fromages québécois, apportés par un autre convive débordé, avaient complété le tout. Puis une bûche aux marrons prise chez le pâtissier et quelques bouteilles de bon vin.

Évidemment, il avait fallu débourser un peu plus que d'habitude pour cette solution toute faite. Mais qu'est-ce qu'ils disent déjà dans la pub de carte de crédit ? Aucun stress : ça n'a pas de prix...

En fait, ce serait drôlement chouette de pouvoir recommencer. Le problème, c'est que j'aimerais tellement de choses différentes sur ma table de rêve qu'aller chercher chaque plat chez chaque traiteur me compliquerait probablement la vie tout autant.

Mais voici ce dont mon buffet fantasmagorique aurait l'air.

En amuse-bouche, des blinis au « caviar » de truite de Denise Cornellier. Parce que le caviar, ça fait luxueux et festif et que la truite vient d'ici.

Ensuite, en entrée, soit la super soupe aux pois et à la crème fouettée à l'érable de La Fabrique, soit encore du foie gras du Pied de cochon. On fête Noël au Québec, oui ou non ? Pour l'option plus légère, je prendrais peut-être le potage aux poivrons d'Ian Perreault. En plus, rouge, c'est très Noël et très joli.

Pour le plat principal, il est clair que la tourtière de Martin Picard serait au centre de la table. C'est tout simplement la meilleure que je connaisse, avec sa pâte au beurre ultra-floconneuse remplie de viande juteuse à souhait.

Pour la dinde, je demanderais à Denise Cornellier de m'en préparer une, déjà farcie évidemment. Mais j'accepterais de la mettre au four et de la surveiller de temps en temps. Pour les légumes, j'achèterais des choux de Bruxelles que je mettrais au four avec la dinde, en toute simplicité, avec plein d'huile, du sel, du thym et de l'ail. Mais pour l'extrême paresse, je pourrais aussi prendre les courges rôties de Denise Cornellier. Si vous insistez pour qu'il y ait d'autres plats, peut-être que j'irais chercher du pâté chinois de canard chez Simpléchic Traiteur.

Pour la salade : un joli mesclun avec quelques amandes grillées et une vinaigrette à la moutarde très simple suffiraient. Avoir le temps, j'irais même la chercher au café Veritas.

Pour le dessert, j'essaierais de trouver un moyen de me faire venir de North Hatley, de chez Saveur et Gourmandise plus précisément, une bûche au chocolat et au caramel qui vaut le voyage. Ou alors, j'irais voir chez Cocoa Locale, ici, à Montréal. Évidemment, mon coeur craque toujours pour le pain perdu de La Fabrique. Faudrait qu'ils en fassent une version roulée...

Pour le café, j'irais faire mes provisions chez In Gamba, non loin de là, où je trouverais, c'est sûr, une mouture digne de terminer un tel repas.

Pour les mignardises, j'opterais pour des chocolats Geneviève Grandbois ou des macarons verts et roses de La Maison du macaron.

Et pour les viennoiseries du 25 au matin, je n'oublierais pas de faire un petit arrêt chez Olive & Gourmando, en espérant que les enfants pensent à venir m'en porter au lit !

On est paresseux ou on ne l'est pas.