Contrats alloués de façon douteuse, structure à revoir, plan de transport à repenser... La liste des problèmes que doit régler Montréal est longue. En attendant, pourquoi ne pas commencer par de petites choses, quelques transformations peu coûteuses qui peuvent commencer à changer le visage de la ville dès maintenant? Pour glaner des idées durant cette campagne électorale municipale, la chroniqueuse Marie-Claude Lortie est allée rencontrer plusieurs Montréalais amoureux de la métropole. Voici l'athlète Nathalie Lambert et ses souhaits pour la cité.

La chef de mission de l'équipe canadienne à Vancouver et quadruple médaillée olympique, Nathalie Lambert, a plein d'idées pour faire de Montréal une ville où l'on bouge encore plus. Bravo aux Bixi, dit-elle, bravo à tous ceux qui vont travailler à pied ou en vélo. Mais il y a encore beaucoup à faire pour que Montréal devienne une vraie ville d'action et nous inspire à faire de l'activité physique.

 

«En fait, mon premier message, ce serait qu'il faut intégrer encore plus la culture de la marche dans la ville, essayer de faire comme à New York. Alors, je dirais aux Montréalais: «Mettez vos chaussures de sport pour aller travailler!»»

Adieu le snobisme et nos railleries à l'européenne face à la supposée inélégance des gens en complet-cravate ou en tailleur marchant au boulot avec des joggings bien blancs et bien confortables dans les pieds. «On marche vraiment mieux, on marche plus longtemps, plus facilement, et on prend soin de nos pieds. Pourquoi pas?» lance celle qui a porté brillamment les couleurs canadiennes en patinage de vitesse sur courte piste durant les années 90 et dirige aujourd'hui le service des ventes et du marketing au club sportif MAA au centre-ville.

Dans les parcs

Aujourd'hui maman de deux petites filles, Nathalie passe aussi beaucoup de temps dans les parcs de Montréal - elle a grandi dans le Plateau et habite maintenant Anjou - où elle constate un manque de modernisme.

S'il n'en tenait qu'à elle, elle commencerait par y rénover complètement les structures de jeux. «C'est toujours cassé.» On se plaint que les jeunes ne bougent pas assez, mais en même temps, on propose des installations de mentalité «années 70», note-t-elle.

«J'ai vu au Minnesota des structures incroyables où les jeunes pouvaient vraiment faire de l'exercice, développer leur équilibre, leur motricité, leur capacité cardio-respiratoire. Des trucs vraiment amusants et très «physiques», avec des cordes, des filets, des échelles. J'en ai vu un qui était installé sur une côte. On n'a rien d'extérieur, de gratuit, d'une telle envergure ici.»

Aussi, toujours dans les parcs, elle installerait des boutiques de location d'équipement, comme des patins à roulettes, par exemple.

«Il y en a déjà eu au parc Maisonneuve, mais il n'y en a plus. Il en reste encore au Vieux-Port... Mais ça en prendrait dans tous les grands parcs, à des prix accessibles, pour que tout le monde ait accès à ces équipements facilement. Qu'on puisse y louer de bons patins ou des vélos. On a de beaux et de grands espaces, comme le mont Royal, mais il n'y a aucun service pour nous aider, nous encourager à en profiter sur le plan sportif.»

Autre chose très peu coûteuse qu'elle y ajouterait: des bornes le long des pistes de jogging ou de ski de fond, pour que les sportifs voient la distance parcourue. Il pourrait y en avoir au parc Maisonneuve, sur le mont Royal, le long de la piste du canal de Lachine. Même sur les pistes cyclables en ville.

«C'est utile pour ceux qui s'entraînent déjà sérieusement, dit-elle, et c'est amusant pour ceux qui commencent. C'est toujours intéressant de voir quelle distance on a réussi à parcourir. C'est encourageant et motivant.»

Beaucoup de villes ont déjà installé de telles bornes kilométriques, en commençant par Boston, West Palm Beach et Virginia Beach.

À Montréal, les entraîneurs qui veulent aider leurs coureurs se baladent en cachette, dans la noirceur, comme des graffiteurs, pour inscrire des marques à peine perceptibles pour les non-initiés, mais qui établissent les distances, de kilomètre en kilomètre.

Oh, et dernière chose, Nathalie ne trouve pas bête du tout mon idée d'aménager des pistes de ski de fond dans la ville en hiver.

«Pourquoi pas? Et je suis absolument certaine que des tonnes de gens s'en serviraient!»