Crac! Avec 2 cm de glace sur le pare-brise, le grattoir n'a pas tardé à éclater. Pourquoi? Consultation...

S'il y a un spécialiste de la brosse à neige, c'est le designer industriel Mario Primeau. À la fin des années 80, il avait complété le développement du balai à neige Oskar, dont la brosse se déploie en T – une idée originale de deux inventeurs québécois. Le concept, mis au point par la firme Quatuor Design puis peaufiné par Mario Primeau pour Les Promotions Atlantique, a été racheté depuis par Koolatron.

Depuis six ans, son rythme s'est même accéléré: il travaille à un nouveau concept chaque année. «Chaque fois, décrit-il, on essaie de trouver des fonctions qui vont faciliter l'usage.»

«Il faut en offrir pour tous les goûts, explique le designer. Présentement, la tendance est aux gros balais, avec extension jusqu'à 50 po, à cause des VUS.» Mais, comme les véhicules dont elles s'inspirent, ces brosses sont lourdes et encombrantes. «La légèreté est importante parce que, à bout de bras, elles deviennent difficiles à manipuler.»

L'équipe de Primeau designers commence à chercher de nouvelles idées dès novembre. Elle consacre un mois à préparer les dessins préliminaires de trois nouveaux concepts que Koolatron présentera à ses clients. Des prototypes sont prêts dans le courant de janvier. Un choix définitif est fait au début de mars, en vue de la prochaine saison. «On finit toujours par trouver quelque chose», assure Mario Primeau.

C'est souvent une question de détail: pour le blocage du manche extensible de son plus récent balai, il utilise un levier à came, plus rapide à engager qu'une bague de serrage. Sur un autre, la brosse s'oriente longitudinalement ou perpendiculairement au manche, sur simple pression d'un bouton placé au pivot.

Car, observe-t-il, la brosse idéale varie selon le type de neige. Avec une mince neige poudreuse, il est plus rapide de manier du poignet un balai léger dont la brosse est parallèle au manche. Pour une épaisse couche de neige lourde, il est plus facile de tirer sur une brosse perpendiculaire au manche. Si son poids est raisonnable, un balai à brosse orientable répond aux deux besoins.

Le grattoir est l'élément soumis aux efforts les plus importants - surtout quand la patience de l'usager s'épuise. «Il doit être en polycarbonate, un plastique résistant, professe Mario Primeau. J'en vois beaucoup en polypropylène. S'il y a un bon verglas, il ne résistera pas longtemps.»

L'envers de la lame du grattoir est garni d'une série de griffes destinées à strier la glace épaisse. Or, «plus on met de pics, plus il faut forcer pour le faire pénétrer dans la glace», souligne M. Primeau. Normal: la pression appliquée sur l'instrument est divisée par le nombre de griffes. Répondant à cette contrainte, le grattoir de certains de ses balais ne comporte que trois fortes griffes.

Bouclant la boucle, sa brosse à neige de l'année est une version revue et corrigée du modèle Oskar d'origine, avec manche en aluminium et brosse agrandie à 18 po. «C'est la plus rapide, assure-t-il. D'un seul coup, on nettoie tout le pare-brise.»

Il lui faudra faire encore mieux l'an prochain...