Peut-être en avez-vous assez des listes de «top» de fin d'année? Pas moi. Elles m'inspirent un pense-bête pour l'année à venir. Mes résolutions pour 2009: manger plus de légumes verts dans de bons restos de Montréal, lire plus de romans, voir tous les films que j'ai ratés pendant mes vacances.

Je suis loin d'être un spécialiste de musique. Mais, comme bien des gens, j'ai besoin de musique pour vivre. Aussi, je suis entouré d'amis mélomanes qui me suggèrent constamment de nouvelles pistes, de nouveaux disques et de nouveaux artistes à découvrir. Assez pour que j'ose partager avec vous le «Top de ma pop» 2008.

 

1. L'album Santogold de Santogold

Santi White a travaillé pour une compagnie de disques, chanté dans un groupe post-punk, écrit pour les autres avant de faire paraître cette année un superbe premier album. Santogold est une collection irrésistible de chansons pop qui puisent à toutes les sources musicales, de la soul à la new wave en passant par l'électro et le rock indie. Les comparaisons avec M.I.A. sont inévitables (Creator, Unstoppable) mais, à l'évidence, Santogold est bien plus qu'un ersatz.

2. Le spectacle de Radiohead au parc Jean-Drapeau

Le plus grand groupe rock de la planète était au sommet de sa forme en août, au parc Jean-Drapeau. Cohérent, soudé, il a puisé autant dans le récent (et brillant) In Rainbows que dans ses albums précédents. Une soirée envoûtante, magique - une autre -, avec une formation qui ne cesse de se réinventer depuis 10 ans. À donner des frissons.

3. Le spectacle de Leonard Cohen à la salle Wilfrid-Pelletier

Dans le cadre du Festival de jazz, Leonard Cohen, aussi humble que spirituel, nous a fait l'honneur d'un concert généreux, émouvant, dont on se souviendra longtemps. Une magnifique rencontre avec un très grand gentleman.

4. La chanson Blind de Hercules and Love Affair

Ma chanson de l'été est devenue ma chanson de l'année. Blind, de Hercules and Love Affair, est un morceau rétro-kitsch hyper-accrocheur, sur lequel plane la voix aux trémolos d'ange d'Antony Hegarty (sans ses Johnsons). Impossible de ne pas danser. Le premier album, fort réussi, de Hercules and Love Affair fait d'eux les nouveaux rois du nouveau disco.

5. Le spectacle de TV on the Radio au Metropolis

Return to Cookie Mountain, de TV on the Radio, était mon album indie-rock préféré de 2006. Son plus récent, Dear Science, est l'un des disques que j'ai le plus écoutés en 2008. Sur scène, la bande à Tunde Adebimpe a rendu à merveille, distorsion en prime, l'énergie iconoclaste de ces deux disques phares, chargés tantôt de funk, tantôt de pop, tantôt d'électro, tantôt de rock pur, et toujours teintés de spleen et de soul. Une belle soirée au Festival de jazz.

6. L'album Vampire Weekend de Vampire Weekend

On croit entendre du Paul Simon sur m79, on devine l'influence des Ramones sur A-Punk et celle de Violent Femmes sur I Stand Corrected, mais l'ensemble de ce premier album de Vampire Weekend, vitaminé, frais, enjoué, a une personnalité propre. Un disque de pop-rock mélodique et efficace, parmi les plus insouciants de l'année.

7. La chanson Time To Pretend de MGMT

Je triche un peu. J'ai découvert à la fin de l'année dernière cette chanson hypnotique qui se moque du mode de vie des rock stars. Mais comme le disque Oracular Spectacular a paru en 2008, j'en fais mon hymne électro-pop de l'année (mention spéciale, dans le même genre, au vivifiant album In Ghost Colours de Cut Copy.)

8. Le rappel du spectacle de Of Montreal au Metropolis

Le spectacle, avec son ambiance de cirque, me réjouissait déjà: changements de costumes entre chaque chanson, marionnettes géantes, chorégraphies exubérantes. Un happening. Kevin Barnes était en transe, quasi nu, fraîchement peint par des espèces de nymphes. Et puis au rappel: Gronlandic Edit, Oslo in the Summertime et... un Smells Like Teen Spirit d'anthologie avec une bande en furie.

9. L'album Tous les sens d'Ariane Moffatt

Mon disque québécois de l'année. Des chansons pop épurées, simples et subtiles, terriblement accrocheuses (Je veux tout, Réverbère, Briser un coeur). L'album souriant - vous excuserez le cliché - de la maturité. Que de promesses pour ce qui suivra!

10. L'album Parc Avenue de Plants and Animals

Entre l'entrain rhythm and blues de Mercy et le folk éthéré d'À l'orée des bois, Parc Avenue est mon coup de coeur indie rock montréalais de 2008. Fin, intelligent, audacieux. La hype du «Montreal Sound» s'est évanouie depuis longtemps, mais il se fait toujours de la très bonne musique chez nous.