Il y a bien sûr les incontournables - Mylène Paquette, la rameuse bionique, et Colette Roy-Laroche, l'exemplaire femme de devoir de Mégantic. Et tant d'autres...

Les «PM». Au Canada, cette année, la moitié des provinces sont dirigées par des femmes: Kathy Dunderdale (Terre-Neuve-et-Labrador), Christy Clark (Colombie-Britannique), Alison Redford (Alberta), Kathleen Wynne (Ontario) et, bien sûr, Pauline Marois. Ensemble, ces femmes gouvernent l'immense majorité de la population canadienne.

Françoise David. Elle a beau être à la tête d'un parti radical, c'est la grande dame de la politique québécoise: toujours constructive, respectueuse d'autrui, simple, mais charmante, avec en plus une solide maîtrise de la langue française, qu'elle parle sans ostentation ni fioritures, mais avec une parfaite correction.

Louise Harel. La politique l'a quittée, comme elle le disait, et l'on pourrait ajouter «injustement». Voilà une femme de coeur et de tête qui a su naviguer avec une habileté consommée dans les eaux traîtresses de la politique, tout en tenant à ses principes fondamentaux. Souhaitons qu'on la retrouve à un poste où elle pourra continuer à servir ses concitoyens.

Lise Watier. Elle vient de prendre sa retraite après avoir géré de main de maître la compagnie qu'elle avait fondée et qui lui survivra. Voilà quelqu'un dont on ne dira jamais qu'elle fut une «femme alibi» devant sa place au seul fait d'être une femme parce que l'équité est à la mode et qu'il fallait une femme dans le portrait.

Alice Munro. Après une vie passée dans la pénombre où oeuvrent les véritables écrivains, elle vient de donner au Canada son premier prix Nobel en dehors du domaine scientifique.

On fait un saut au-dessus de l'Atlantique (mais pas à la rame!), pour aller voir ailleurs.

Angela Merkel. Elle vient d'être reportée au pouvoir pour la troisième fois. Imperturbable, insensible aux critiques et aux frivolités, toujours droite dans ses bottes, c'est la femme forte de l'Europe. Une caricature vue je ne sais plus où: c'est Merkel, la mine ronchonne, qui dit à un confident «On aurait dû faire l'Europe à deux... l'Allemagne de l'Ouest et l'Allemagne de l'Est».

Marine Le Pen. On peut en avoir peur comme du diable (c'est mon cas), on ne peut nier que la belle blonde énergique qui crève l'écran est aujourd'hui la figure dominante de la politique française. Elle a réussi à donner au FN, naguère banni de la scène médiatique, une certaine crédibilité, et à en faire le parti le plus populaire chez les ouvriers et les commerçants.

Malala Yousafzai. Avis aux Janettes: Malala porte le voile et c'est la plus déterminée des féministes, elle qui a failli payer de sa vie la lutte pour l'instruction des filles. Si ces messieurs du Nobel n'avaient pas craint d'offenser le monde musulman, c'est elle qui aurait gagné le Nobel de la paix.

Tzipi Livni. La femme sage d'Israël. Une politicienne modérée, depuis longtemps partisane d'un accord de paix avec les Palestiniens. C'est elle qui dirige aujourd'hui, dans la discrétion absolue, la délégation israélienne engagée dans les pourparlers de la dernière chance avec l'Autorité palestinienne.

Aung San Suu Kyi. Naguère captive et recluse dans son manoir familial, la frêle et forte rebelle birmane, devenue habile politicienne, a fait avec la junte militaire les compromis qu'imposait le contexte et deviendra peut-être l'année prochaine la présidente du Myanmar.

Les Pussy Riots. Je ne raffole pas de ce genre d'action d'éclat, mais elles ont réussi à alerter le monde sur la dictature de Vladimir Poutine et les basses collusions de l'Église orthodoxe avec le pouvoir.

Les Femen. On a beau trouver leurs clowneries ridicules et totalement inefficaces sous l'angle politique, elles aussi ont été incontournables...