Nicolas Sarkozy ne boit pas. On dit qu'il ne supporte pas l'alcool, qui lui monte tout de suite à la tête. Armé d'une discipline de fer, il s'en tient aux jus de fruits et à l'eau, même aux tables où coulent les plus grands crus de France. Si son entourage a sablé le champagne à l'annonce de la déchéance inattendue de Dominique Strauss-Kahn, le président français s'est sûrement contenté d'une rasade supplémentaire de jus d'orange... mais j'imagine qu'il a dû s'étouffer de rire en l'avalant!

Nicolas Sarkozy ne boit pas. On dit qu'il ne supporte pas l'alcool, qui lui monte tout de suite à la tête. Armé d'une discipline de fer, il s'en tient aux jus de fruits et à l'eau, même aux tables où coulent les plus grands crus de France. Si son entourage a sablé le champagne à l'annonce de la déchéance inattendue de Dominique Strauss-Kahn, le président français s'est sûrement contenté d'une rasade supplémentaire de jus d'orange... mais j'imagine qu'il a dû s'étouffer de rire en l'avalant!

L'autodestruction de DSK a complètement chamboulé le paysage politique français. Nicolas Sarkozy, que l'on disait fini il y a deux mois, a aujourd'hui de réelles chances d'être réélu à l'élection présidentielle de 2012.

La probable candidature comme porte-étendard du Parti socialiste de Dominique Strauss-Kahn, un ancien ministre des Finances à qui son passage au FMI avait apporté un surcroît de crédibilité, et qui était de loin le plus populaire des «présidentiables», avait laissé croire que les jeux étaient faits. C'était peut-être un calcul téméraire, on s'en rend compte aujourd'hui. DSK était vulnérable à plusieurs égards: trop riche, trop «gauche caviar», trop arrogant, trop vulnérable sur le plan des moeurs.

On dit que M. Sarkozy, même quand sa cote était au plus creux dans les sondages, n'a jamais douté qu'il pourrait triompher de son rival socialiste, une fois la campagne déclenchée. L'Élysée avait amassé contre DSK un volumineux dossier dont on peut croire, à la lumière des récents événements et de tout ce qui se raconte maintenant à Paris, qu'il aurait été compromettant.

Il y avait un autre impondérable. Nicolas Sarkozy le veut, ce second mandat, avec les tripes tout autant qu'avec le cerveau, propulsé par la même irrépressible ambition qui lui avait permis de triompher de mille obstacles dans sa conquête de l'Élysée. Ce n'était pas le cas de M. Strauss-Kahn.

À Paris, ses proches vous diront qu'au fond, ce dernier était ambivalent, et que le «désir d'Élysée» était surtout le fait de sa femme, Anne Sinclair - une journaliste-vedette qui avait renoncé à son métier pour lui et qui avait reporté ses propres ambitions sur la carrière de son mari.

Quoi qu'il en soit, les étranges dieux de la politique favorisent aujourd'hui Nicolas Sarkozy. Aucun des candidats aux primaires du Parti socialiste n'a l'envergure de DSK. Ces temps-ci, il n'est pas rare d'entendre des partisans socialistes prédire à mi-voix la victoire de Sarkozy. Les sondages ne lui sont pas favorables, mais son expérience politique et ses talents de «campaigner» seront d'importants atouts une fois la campagne vraiment engagée.

En toile de fond, M. Sarkozy fera face à un PS démoralisé, même si ses têtes d'affiche font bravement contre mauvaise fortune bon coeur. L'implication de DSK dans une sordide affaire d'agression sexuelle a privé le Parti socialiste de la supériorité morale qu'il aimait afficher en distribuant des leçons de vertu à la droite.

Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, Carla Bruni-Sarkozy est enceinte. Au moment où le héros déchu du PS s'enfoncera dans une humiliation sans fin, M. Sarkozy incarnera les vertus familiales en s'affichant, à la une des magazines, avec un beau bébé dans les bras...

Enfin, jamais deux (bonheurs) sans trois : voici que sort sur les écrans français le docu-fiction La Conquête, qui retrace les cinq années précédant la prise de l'Élysée par Nicolas Sarkozy. On s'attendait à une charge assassine, mais c'est tout le contraire: «Sarko» y apparaît comme un être humain plutôt attachant. Un autre verre de jus pour fêter cela, monsieur le président!