Dominique Anglade, présidente de Montréal International (MI), en est convaincue. Le nom et le formidable rayonnement du Cirque du Soleil vont rester accolés à l'image de marque de Montréal à l'international, à son branding, et ce, même si le Cirque devient la propriété d'un fonds d'investissement américain.

«Vous savez, le référencement entre le Cirque du Soleil et Montréal se fait automatiquement. Les gens à l'étranger ne savent pas qui est le propriétaire de l'entreprise mais ils savent que les spectacles du Cirque originent de Montréal.

«Le Cirque va continuer d'être au coeur du branding de Montréal», renchérit la PDG de l'organisme responsable de la prospection d'investissements, d'organismes et de talents internationaux pour la grande région de Montréal.

Jacques Ménard, président de BMO Groupe Financier pour le Québec et également président du conseil de Montréal International, abonde dans le même sens que Dominique Anglade.

Le financier ne voit pas non plus de menaces particulières planer au-dessus de l'avenir du siège social et créatif de l'entreprise de divertissement.

Selon lui, si la firme d'investissement américaine TPG Capital est prête à investir massivement dans le Cirque du Soleil, c'est justement pour mettre la main sur l'expertise unique que son siège social montréalais a su développer au fil des ans et la valoriser.

Ceci dit, Jacques Ménard, insiste sur le fait que les négociations entre les parties ne sont pas terminées et qu'aucune transaction n'a été encore conclue. Rien ne permet d'affirmer, selon lui, que Guy Laliberté va réussir à s'entendre sur tous les aspects de la transaction avec les acquéreurs potentiels.

C'est dans le cadre de l'assemblée annuelle de Montréal International, qui s'est déroulée hier soir, que j'ai rencontré Dominique Anglade et Jacques Ménard pour discuter du bilan des activités de la dernière année de MI.

Il était pour le moins ironique que cette rencontre avec les dirigeants de l'organisme responsable d'attirer de nouveaux investissements étrangers à Montréal se déroule le jour même où l'on apprenait la quasi-confirmation de la vente de l'un des fleurons de l'économie québécoise à des intérêts étrangers. Ce n'était pas nécessairement le type d'attractivité souhaitée par Montréal International.

Viser le milliard 

L'année 2014 a permis à la grande région de Montréal d'enregistrer une bonne récolte d'investissements directs étrangers qui ont totalisé 868 millions de dollars, ce qui marque une nette augmentation par rapport à la moyenne d'un peu plus de 600 millions qui a été réalisée entre 2008 et 2012.

«En 2013, on a eu une année exceptionnelle avec des investissements étrangers de près de 1,3 milliard, mais c'était essentiellement en raison de deux gros projets, celui d'Ericcson et celui d'Ubisoft. Les 868 millions de l'an dernier sont plus variés et ils se rapprochent de l'objectif de 1 milliard que l'on souhaite réaliser chaque année», précise Mme Anglade.

Montréal International a participé en 2014 à la réalisation de 38 projets d'implantation, d'expansion ou de rétention de filiales de sociétés étrangères.

Ce sont encore les secteurs des technologies de l'information et de l'aéronautique qui suscitent les plus hauts volumes d'investissements étrangers, accaparant 75% de la totalité des 868 millions.

Les sociétés européennes ont elles aussi encore dominé le bal en 2014, réalisant 51% de tous les investissements internationaux, alors que les entreprises asiatiques ont augmenté considérablement leur empreinte sur le sol montréalais en comptant pour 12% de tous les investissements étrangers.

«C'est un bond remarquable parce que les investissements asiatiques n'ont toujours représenté que de 4 à 5% des investissements étrangers. Le plus gros apport est venu de l'Inde avec l'implantation de la société Tech Mahindra, spécialisée en technologies de l'information pour l'aéronautique», précise Dominique Anglade.

L'ensemble des investissements de sociétés étrangères a permis la création de 2934 emplois et le maintien de 345 postes dans la grande région de Montréal. Il s'agit d'une hausse de 20% par rapport à 2013 et de 60% par rapport à 2012.