Le déploiement de la politique industrielle qu'il a dévoilée en octobre dernier deviendra la priorité absolue de Nicolas Marceau si le Parti québécois (PQ) et lui sont élus et qu'il retrouve son poste de ministre des Finances.

Nicolas Marceau a été titulaire du poste-clé de ministre des Finances durant les 18 mois de vie du gouvernement minoritaire du Parti québécois.

Un mandat court mais intense au cours duquel il a déposé deux budgets et formulé une politique économique qui est devenue la plateforme électorale du Parti québécois en matière de développement, de création de richesse et d'emplois.

«La confiance des investisseurs québécois et étrangers a été fortement ébranlée par les révélations de la commission Charbonneau. On a fait un geste important pour restaurer cette confiance en adoptant la loi 1 sur l'intégrité, mais là, il faut convaincre les investisseurs d'aller de l'avant», expose Nicolas Marceau.

La politique économique du Parti québécois vise à optimiser la productivité des entreprises en les incitant à investir davantage dans la recherche et le développement (R-D). Selon le candidat Marceau, les dépenses en R-D ont reculé au Québec entre 2003 et 2012.

«On a aussi mis en place des mesures industrielles structurantes pour encourager l'automatisation de la production et l'utilisation des technologies de l'information dans les PME.

«On veut aussi stimuler l'émergence de PME championnes pour en faire rapidement des entreprises qui réalisent des revenus annuels de 200 millions», rappelle Nicolas Marceau.

Enfin, le gouvernement péquiste a décidé d'utiliser les larges surplus d'électricité d'Hydro-Québec pour les offrir à prix concurrentiels aux industries énergivores qui s'implanteront au Québec.

Entre réduire la dette ou favoriser une plus grande croissance économique, Nicolas Marceau a décidé de ne pas faire de compromis en choisissant les deux avenues.

«Notre politique économique n'a pas d'impact sur la dette. On favorise la croissance économique tout en continuant à réduire la dette via le Fonds des générations. La dette va commencer à reculer en 2018.

«Mais les gouvernements libéraux qui nous ont précédés ne nous ont pas aidés en haussant la dette de 60 milliards. À elle seule, cette addition coûte 3 milliards de plus par année au service de la dette», déplore le ministre des Finances.

Il enchaîne en précisant que son gouvernement a réduit de 33% l'augmentation de la dette en ramenant les investissements dans les infrastructures à 6,6 milliards, au lieu des 10 milliards prévus.

Les défis du retour vers l'équilibre

Le plan de match économique de Nicolas Marceau pour les deux prochaines années prévoit aussi bien sûr le retour à l'équilibre budgétaire, objectif qu'il n'a pas été en mesure de réaliser pour l'exercice en cours, comme il l'avait promis.

«On a déposé un budget responsable qui ne contient pas de hausses d'impôt ou de taxes, et qui prévoit un contrôle raisonnable et équilibré des dépenses», rappelle-t-il.

Le principal reproche que formule Nicolas Marceau à l'endroit des programmes économiques du Parti libéral (PLQ) et de la Coalition avenir Québec (CAQ) est justement le manque de rigueur de leur cadre financier.

«La CAQ appuie son programme sur une comptabilité magique, alors que les libéraux fabriquent de la croissance économique pour financer leurs promesses. Ce n'est pas responsable», estime-t-il.

Contrairement à Christian Dubé, de la CAQ, et à Carlos Leitao, du PLQ, Nicolas Marceau ne mentionne pas le vieillissement de la population comme étant, à ses yeux, le plus gros défi économique du Québec.

«Le plus gros défi économique pour le Québec, c'est d'arriver à maîtriser la croissance de ses dépenses en santé. Il faut absolument mettre de l'avant des pratiques à moindres coûts, être plus efficace, favoriser l'incitation à la performance», soumet-il

Le plus gros défi qui se pose à l'économie mondiale est, selon lui, le retour à la croissance. Nicolas Marceau souligne que 2013 a été la pire année de croissance économique mondiale depuis 2007.

«Au Québec, on exporte 46% de tout ce que l'on produit. S'il n'y a pas de croissance mondiale, on est touchés de plein front.»

Enfin, le ministre Marceau est incapable de fixer un horizon au terme duquel les contribuables québécois pourraient espérer être taxés au même taux que leurs homologues canadiens.

«Si on arrive à générer de la croissance économique... Mais encore là, il y a les dépenses en santé, il y a la dette...» Non, vraiment, Nicolas Marceau ne voit pas le jour où nos impôts pourront baisser.