Cascades a toujours été un pionnier dans le domaine du recyclage et des pratiques industrielles respectueuses de l'environnement. Alain Lemaire, président exécutif du conseil, a confirmé le caractère singulièrement défricheur de son entreprise en ayant été désigné le premier PDG le plus vert au Canada.

Cette nouvelle distinction - qui vient s'ajouter aux dizaines d'autres qu'a obtenues Cascades au cours de ses quelque 50 ans d'existence -, c'est le magazine Corporate Knights qui l'a décernée la semaine dernière à Alain Lemaire au cours d'un gala à Toronto.

Corporate Nights est un organisme qui a été mis sur pied en 2002 par deux finissants de l'Univeristé McGill et qui milite pour un «capitalisme propre». Le magazine publie chaque année la liste des 50 meilleurs citoyens corporatifs au Canada.

Depuis 2005, Corporate Knights publie également la liste des 100 entreprises mondiales qui incarnent le plus les préceptes du développement durable. Ce classement annuel est dévoilé chaque année au Forum économique mondial de Davos.

Cette année, le magazine a encore innové en décidant de désigner le PDG le plus vert au Canada. Le concours était ouvert à toutes les entreprises canadiennes qui affichent des revenus annuels d'au moins 1 milliard de dollars.

Au total, 24 grandes sociétés canadiennes ont été intéressées par la proposition de Corporate Knights, et 5 finalistes ont été retenus par un jury indépendant de spécialistes de l'environnement.

Un jury de militants, même, puisqu'il était composé du président de WWF-Canada, un chef de file de la protection des espèces et des habitats naturels, de Stephen Guilbeault, cofondateur d'Équiterre, du PDG de Nature Conservacy of Canada, de celui de la Fondation David-Suzuki et du directeur général du Pembina Institute.

En bref, il ne s'agissait donc pas d'un jury «paqueté», et c'est ce qui a rendu d'autant plus fier Alain Lemaire lorsqu'il a été officiellement désigné le PDG le plus vert du Canada.

«C'est souvent très gratifiant d'être reconnu par ses pairs, mais là, il s'agissait d'un jury de gens très critiques, de puristes dont la vie est consacrée à la défense de l'environnement», m'a-t-il expliqué en marge de l'événement de jeudi dernier.

Alain Lemaire était finaliste en compagnie de Darren Entwistle, PDG de Telus, J. Bruce Flatt, de Brookfield Asset Management, James K. Irving, de J.D. Irving, et Galen G. Weston, de Loblaw.

Le choix de Cascades et d'Alain Lemaire s'imposait toutefois de lui-même. Les frères Lemaire ont fait du recyclage de déchets avant tout le monde et ils ont fait de la fibre recyclée la principale matière première de toute la production de leur papier tissus ou de carton.

Bien avant la création de Cascades, il y a bientôt 50 ans, la famille Lemaire était déjà à l'avant-garde des grands mouvements qui allaient s'inscrire en faveur d'un développement qui tienne compte de ses impacts sur l'environnement.

Babines et bottines

Le paternel, Antonio Lemaire, avait créé en 1957 la Drummond Pulp and Fiber, une entreprise de recyclage de rebuts ménagers et industriels, avant de lancer Cascades avec ses fils en 1964.

Alain Lemaire confirme que la récupération et le recyclage ont toujours fait partie du code génétique de Cascades. «On a débuté comme ça. Trier les déchets et récupérer ce qui est réutilisable. Ç'a été le départ de notre entreprise, et on a toujours été soucieux de ne rien gaspiller. On fait mieux que toutes les entreprises de pâtes et papiers. On consomme moins d'arbres, moins d'eau, moins d'énergie», souligne-t-il.

Non seulement Cascades récupère et recycle à peu près toute sa matière première, mais encore elle s'applique scrupuleusement à réduire au maximum sa marque sur l'environnement.

«On s'est attaqués à notre empreinte et maintenant on réoriente 80% de nos déchets, qui étaient envoyés auparavant aux sites d'enfouissement. Quand tu as été élevé à sauver des vieux boulons, tu te rends compte que bien des déchets sont jetés, alors qu'ils pourraient être réutilisés. Il y a toujours moyen de recycler des vieux équipements, et c'est ce qu'on fait», dit-il.

En devenant ainsi le premier lauréat du titre de PDG le plus vert au Canada, Alain Lemaire a-t-il l'impression d'avoir mis la barre haute pour les prochaines éditions du concours?

«Il faut souligner le travail de ceux qui ont revu leur approche et qui ont fait des efforts pour produire de façon plus respectueuse de l'environnement. Ce n'est pas théorique. Il faut que les bottines suivent les babines», insiste-t-il.