La journée de sport télévisé s'annonçait belle, dimanche. Duel au sommet entre le Rouge et Or et les Carabins en après-midi, puis match retour de la demi-finale de l'Impact contre les Islanders de Porto-Rico en soirée. Du bonbon.

Ça m'apprendra à ne pas consulter mon guide horaire.

Comme bien d'autres amateurs de sport, je suis tombé des nues en constatant que Radio-Canada, qui détient les droits sur le football universitaire québécois et les matchs de l'Impact, ne présentait aucun des deux matchs, sinon en webdiffusion.

Je suis sûrement en retard sur mon époque, mais je préfère encore suivre le football et le soccer sur un téléviseur HD de 42 pouces, assis confortablement sur mon divan, que de m'arracher les yeux à regarder des images floues et saccadées défiler sur l'écran de mon vieil ordinateur.

Le problème de Radio-Canada est toujours le même: coincée par le carcan qu'impose sa programmation régulière et la recherche de cotes d'écoute maximales, la société d'État se retrouve régulièrement incapable de présenter en direct à la télé des événements sportifs dont elle est pourtant le diffuseur francophone exclusif.

Rappelez-vous la Coupe du monde de soccer U-20, en 2007. Seules deux ou trois rencontres sur une cinquantaine avaient été présentées en direct. Ou souvenez-vous du match historique de l'Impact contre Santos Laguna au Stade olympique, en demi-finale de la Ligue des champions de la CONCACAF, le printemps dernier. Radio-Canada l'avait présenté en différé après La Zone.

Je suis bien conscient que Radio-Canada diffusera 13 matchs de football universitaire le samedi après-midi, cet automne, ce qui n'est pas rien. Et je comprends que la Ligue de football universitaire du Québec doit s'assurer que chacune de ses six équipes passe au moins une fois à la télé, ce qui suppose des choix déchirants.

Mais bon, il n'était pas nécessaire d'être Nostradamus pour prédire avant le début de la saison que le match Laval-UdeM de dimanche serait un moment fort - et incontournable - de l'année.

Je suis aussi bien conscient qu'entre Tout le monde en parle et l'Impact, ou entre les chroniqueurs vedettes de Six dans la cité et un match Carabins-Rouge et Or, la direction de la programmation de Radio-Canada va toujours pencher du même côté, malgré toute la bonne volonté de Radio-Canada Sports et de ses artisans. La logique commerciale est implacable.

N'empêche. Quand Hubert Lacroix a pris la tête de la SRC, il y a deux ans, j'espérais naïvement que l'arrivée de cet ancien entraîneur de basket et maniaque de course à pied se traduirait par une renaissance du sport chez le diffuseur public. Je péchais visiblement par excès d'optimisme.

D'ailleurs, ne cherchez pas sur Radio-Canada le premier match de la finale de la USL entre l'Impact et les Whitecaps de Vancouver, la semaine prochaine. En lieu et place, vous pourrez regarder la version française de Grey's Anatomy. Pour une chaîne qui se targue d'être «la référence en matière de programmation canadienne», c'est plutôt ironique...

Le reste du Canada a trois chaînes sportives (TSN, Sportsnet et The Score). Il est grand temps que le Québec en ait une deuxième.

Le CH à deux vitesses

Deux matchs ne font pas une saison, mais force est d'admettre que les embauches effectuées par Bob Gainey au cours de l'été ont injecté à l'attaque du Canadien une solide dose d'enthousiasme et d'inventivité.

Mike Cammalleri et Brian Gionta se sont mis en évidence dans les victoires du CH contre les Maple Leafs et les Sabres. Cammalleri se démarque par sa vitesse, son maniement de rondelle et son intelligence du jeu, tandis que Gionta est un franc-tireur de haut niveau, toujours bien placé à proximité du filet adverse. (Certains attaquants autrement plus costauds du Canadien devraient prendre des notes.) La complicité qui unissait Gionta et Scott Gomez du temps où ils jouaient ensemble au New Jersey ne semble pas avoir trop souffert de leur séparation de deux ans.

Ça va vite en attaque, mais on ne peut pas en dire autant de la brigade défensive. Elle va avoir bien du mal à se remettre de la perte d'Andrei Markov. Jacques Martin ne trompe personne en rappelant que les Penguins ont survécu à la perte de Sergei Gonchar l'an dernier.

Hal Gill et Paul Mara sont grands et gros comme des porte-avions. Le problème, c'est qu'ils ne se déplacent pas plus vite. Et Jaroslav Spacek est bien bon, mais il n'est pas une gazelle non plus.

Heureusement qu'il y a Carey Price...

Rectificatif

Contrairement à ce que j'écrivais dans ma chronique sur la victoire de Rio dans la course aux Jeux olympiques de 2016, samedi, l'Amérique du Sud ne compte pas 180 millions d'habitants, mais plutôt 390 millions. La population du Brésil s'élève à elle seule à 198 millions de personnes. Oups! J'avais dû boire trop de caïpirinha...