La dernière fois que le Canadien en a arraché autant, la dernière fois qu'il a paru aussi désorganisé, un certain Claude Julien avait été invité à aller relever de nouveaux défis.

C'était en janvier 2006. Le Canadien n'avait remporté que sept de ses 25 matchs précédents. Il végétait au 10e rang de l'Association de l'Est et s'apprêtait à partir pour un voyage de six parties à l'étranger. Bob Gainey en a eu assez et il a congédié l'entraîneur dont il avait hérité à son arrivée en poste.

On connaît la suite. Gainey est descendu derrière le banc. Il a annoncé que Guy Carbonneau, nommé entraîneur associé, deviendrait le coach du Canadien la saison suivante. L'équipe s'est secoué les puces, a maintenu une fiche de 23-15-3 en deuxième moitié de saison et a fini septième dans l'Est avant de s'incliner en séries devant les Hurricanes de la Caroline.

Claude Julien était-il un mauvais coach? Son parcours depuis son licenciement nous prouve que non. Fiche de 102 points avant son congédiement injustifié - pour ne pas dire scandaleux - par les Devils du New Jersey en 2006-2007. Fiche cumulative de 80-37-19 en une saison et demie avec les Bruins, l'équipe surprise de l'année dans la LNH. Le gars sait coacher, la preuve est faite. (Michel Therrien et Alain Vigneault aussi, mais c'est une autre histoire.)

Que reprochait Bob Gainey à Julien? Deux choses, nous avait-il dit à l'époque. Permettez que je le cite. Les joueurs importants de l'équipe ne jouaient pas à la hauteur de leur potentiel depuis le début de la saison. Et Julien s'était montré incapable de mettre en place un système de jeu stable et de le faire respecter par ses joueurs du début à la fin de chaque partie.

Ça ne vous rappelle pas quelque chose? Trouvez pas que des «joueurs importants» comme Alex Kovalev, Carey Price, Mike Komisarek, Chris Higgins, les frères Kostitsyn et Tomas Plekanec n'ont pas joué à la hauteur de leur potentiel cette année? Trouvez pas que le CH est incapable de s'en tenir à un plan de match cohérent pendant 60 minutes? (Il ne l'a certainement pas fait dans l'horrible défaite contre les Flames de Calgary, lundi soir. C'était pénible à regarder.)

Qu'on me comprenne bien: je ne ressors pas ces vieilles histoires pour réclamer le congédiement de Guy Carbonneau. Au contraire. À moins de s'appeler Lou Lamoriello, on ne met pas dehors l'entraîneur d'une équipe qui présente une fiche gagnante, même quand elle vient de perdre huit de ses 10 derniers matchs. Bob Gainey, n'en doutez point, va vivre et mourir avec son poulain. N'a-t-il pas dit il y a un mois que l'embauche de Carbonneau avait été son meilleur coup depuis son arrivée à Montréal, il y a cinq ans?

Mais on peut quand même se poser des questions. Après la défaite gênante contre les Maple Leafs de Toronto, samedi, Carbonneau a, pour une rare fois cette saison, convoqué un entraînement le dimanche. Le message était clair, même si Carbo est finalement revenu sur son plan initial de faire patiner ses joueurs sans rondelle pendant une heure (il s'est contenté d'une quinzaine de minutes).

Malheureusement pour Carbonneau, ses joueurs n'ont pas tiré les leçons qui s'imposaient. Ils ont offert à Calgary leur plus pitoyable performance de la saison. Le message, à l'évidence, ne s'était pas rendu. Pour une équipe censée aspirer aux plus grands honneurs cette année, c'est inquiétant. Pour l'entraîneur, ça l'est doublement.

Carbonneau a fait preuve d'audace en annulant l'entraînement d'hier au profit d'une partie de quilles. Mais il a bien fait. Il faut casser la sombre routine dans laquelle le Canadien est en train de s'enliser. Il faut alléger l'atmosphère, car les joueurs n'ont jamais semblé aussi tendus qu'en ce moment.

Mais il va falloir que les résultats suivent. Dès ce soir, contre les Oilers d'Edmonton. Il va falloir que les meilleurs joueurs du Canadien jouent à la hauteur de leur potentiel. Et qu'ils respectent leur plan de match de la première à la dernière minute de jeu. Des exigences raisonnables. Des exigences, après tout, que Bob Gainey a lui-même formulées, jadis...

Et si ça ne fonctionne pas? Si le Canadien s'écrase encore lamentablement? Peut-être que Gainey finira par admettre qu'il y a des ingrédients qui manquent dans cette équipe. Peut-être qu'il finira par donner à Guy Carbonneau l'aide qu'il avait refusée à Claude Julien. Peut-être, tiens, qu'il fera l'acquisition d'un joueur capable de relancer l'anémique attaque à cinq du club. On n'aurait jamais pensé s'ennuyer autant de l'accent suisse de Mark Streit, n'est-ce pas?

Le stade Molson sera agrandi

L'agrandissement du stade Molson s'en vient.

Bonne nouvelle pour ceux qui désespèrent de mettre la main sur des abonnements de saison: l'agrandissement du stade Percival-Molson sera finalement confirmé dans les prochaines semaines, indique-t-on chez les Alouettes. Le projet de 29 millions, dont 4 millions proviennent du club, permettra l'ajout de 5000 places aux 20 000 existantes, grâce notamment à l'ajout d'un deuxième étage de gradins du côté sud du stade. La Ville de Montréal a déjà promis 4 millions et les autres ordres de gouvernement vont débourser la vingtaine de millions restants. Les travaux devraient commencer cette année pour se terminer vers l'été 2010. L'équipe pourrait d'ailleurs devoir entreprendre la saison 2010 à l'étranger afin de permettre la finalisation des travaux.