La deuxième saison de la charmante comédie Trop se terminait sur la chanson Le temps des récoltes des sœurs Boulay, alors que la joyeuse bande gravitant autour des sœurs Anaïs et Isabelle Desbiens s’envolait pour l’Islande.

L’atterrissage des personnages s’effectue sans turbulence au début de la troisième et ultime saison de Trop, en ligne depuis un mois dans la section Véro.tv de l’Extra de Tou.tv. Comme plusieurs d’entre vous, je ne m’habituerai jamais à toutes ces sous-sections de la plateforme numérique de Radio-Canada. À la télé régulière, Trop 3 ne passera pas avant l’automne 2020.

Maintenant, Trop 3, c’est bien bon et ça se déroule sous le signe des nouveaux départs et des remises en question. Isabelle (Evelyne Brochu) quitte enfin La Station pour ouvrir son propre resto-bar-spectacle dans un quartier montréalais en processus d’embourgeoisement.

Honnêtement, la scénariste Marie-Andrée Labbé avait épuisé sa réserve d’intrigues de bureau dans cet espace culturel atypique. Ce n’était pas ma portion préférée de l’émission, mettons. Le déménagement de l’action dans un restaurant, comme dans En tout cas à TVA, nous permet de découvrir Jessie (Sarah Laurendeau), qui deviendra, en quelque sorte, l’ange gardien d’Isabelle.

De son côté, Anaïs (Virginie Fortin) complète le tournage du documentaire Les montagnes russes avec son copain Romain (Pierre-Yves Cardinal). Son premier amoureux de l’école secondaire, le mystérieux Raphaël (Vincent Fafard), ressurgira dans sa vie pour des motifs pas très nets.

Les fans qui adoraient Myriam Champagne (Anne-Marie Cadieux) et Louis St-Amand (François Létourneau) les retrouveront au quatrième épisode, qui marque un tournant dans la relation que rebâtissent Isabelle et Marc-Antoine (Éric Bruneau). Chalet, vin blanc et pain doré au menu.

Trop se révèle à son mieux dans les scènes de vulnérabilité et de fragilité de ses personnages.

Macha Limonchik, qui incarne Rachel, l’amie bipolaire d’Anaïs, hérite de superbes scènes au troisième épisode. C’est chavirant de la voir en proie à une crise de manie. La sensibilité de l’écriture de Trop mérite d’être (encore) soulignée.

Le point faible de ce troisième chapitre, c’est la non-relation entre Samir (Mehdi Bousaidan) et Manuela (Alice Pascual), nouveaux parents d’un bébé. Oui, Sam et Manu servent de ressort comique à l’auteure, mais leur immaturité plombe le ton plus réaliste du reste de la série. Ces deux-là, incapables de communiquer, finissent par nous taper sur le gros nerf.

Par contre, la portion où le coloc asocial Olivier (Jean-François Provençal) s’ouvre en thérapie de groupe est super drôle. Bravo aussi pour toutes les références aux Filles de Caleb qui ont été insérées dans la deuxième demi-heure.

La distribution cinq étoiles, la complicité entre les acteurs (notamment entre Virginie Fortin et Evelyne Brochu), l’esprit pur bonheur et l’intelligence du propos sur la maladie mentale font de Trop une comédie brillante et réconfortante.

La chanson qui clôt le premier épisode de Trop 3, Copie Carbone, fait partie du très joli disque Objets perdus d’Evelyne Brochu. Si vous aimez la chanson française un brin rétro, la musique d’Evelyne Brochu vous plaira assurément. C’est doux et ça réchauffe une journée d’automne frisquette.

Plan B, c’est ce soir

C’est très étrange. La deuxième saison de Plan B a triomphé au dernier gala des Gémeaux, remportant le prix de la meilleure série dramatique, en plus de voir son actrice principale, la bouleversante Sophie Lorain, rayonner sur la scène du théâtre St-Denis.

Mais c’est ce soir (21 h) que Radio-Canada entame la diffusion « traditionnelle » de cette percutante minisérie de six épisodes, offerte depuis un an sur l’Extra de Tou.tv.

PHOTO FOURNIE PAR ICI RADIO-CANADA

Sophie Lorain dans Plan B

Et pas besoin d’avoir vu la première tranche pour entrer dans la vie mouvementée de Florence Morin (Sophie Lorain), une animatrice de radio matinale et mère de deux ados. Il faut simplement savoir que Plan B, c’est le nom d’une entreprise qui permet à ses clients de retourner dans le passé pour corriger des erreurs. C’est le seul aspect « science-fiction » de cette production.

Le point de départ de Plan B vous secouera jusqu’au trognon. La fille de Florence, Marilou (Émi Chicoine), 15 ans, vit une crise qui débouche sur un événement tragique. À quel moment Florence a-t-elle perdu contact avec sa Marilou ? La carrière de Florence a-t-elle trop empiété sur le temps consacré à sa famille ?

C’est ici que Florence sollicite Plan B pour sauver sa fille cadette. Et ce que vous verrez par la suite pourrait bien vous surprendre énormément.