Ça brasse en ti-péché dans la troisième saison de Victor Lessard, offerte depuis jeudi matin sur le Club illico de Vidéotron. Boum, un tireur d’élite abat un journaliste d’enquête. Bang, un informateur canado-russe s’écroule sous les balles d’un commando secret.

Et pow, Victor Lessard (excellent Patrice Robitaille) déchiffre enfin un mystérieux cryptogramme datant de la guerre froide. Vraiment, cette télésérie policière classique, de facture très américaine, s’améliore de chapitre en chapitre. Vous enclenchez le visionnement de ce thriller et 10 heures plus tard, vous n’avez pas visité le petit coin ni avalé une seule bouchée de nourriture.

Cette fois-ci, l’histoire découle du captivant roman Ghetto X de Martin Michaud, paru en août dernier. Victor Lessard a remis badge et arme de service à son supérieur. Il bosse désormais comme agent de sécurité au Casino de Montréal.

Sa partenaire des 15 dernières années aux crimes majeurs, la colorée Jacinthe Taillon (Julie Le Breton), ne digère pas cette démission et elle consulte Victor pour un meurtre survenu dans un chic condo du centre-ville. La victime ? Un journaliste d’enquête de 36 ans à la réputation sans tache. Son ordinateur a été dérobé. Et personne ne sait quelle matière dangereuse le reporter vedette touillait.

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE VICTOR LESSARD

Patrice Robitaille tient le rôle-titre dans Victor Lessard.

Évidemment, cette affaire nébuleuse titillera le tenace Victor Lessard, qui ne reprendra toutefois pas du service de façon officielle. Sa collaboration aux recherches de Jacinthe demeure clandestine.

En parallèle, la télésérie dissipe l’épais brouillard qui enveloppe l’enfance de Victor Lessard depuis deux saisons déjà. Comme prévu, le gant de baseball aux coutures lâches cachait une part costaude de l’intrigue. Le programme « marée rouge », la mort de la mère et du frère de Victor, de même que le véritable travail de son père Henri (Germain Houde), tout ça débouche sur des explications éclairantes, qui apaiseront peut-être notre héros atypique à la veste de cuir. Enfin, les masques tombent.

Comme le scénario de cette série est bien compact, truffé de punchs, c’est difficile d’écrire sur Victor Lesard sans divulgâcher des éléments cruciaux.

Alors, sachez que vous reverrez la journaliste Virginie Tousignant (Mylène Mackay), de même que la copine de Victor, soit Nadja « Chiquita » Fernandez (Sarah Dagenais Hakim).

Parmi les nouveaux personnages, il y a un ancien militaire (Danny Gilmore) à l’œil gauche vitreux et un homme influent (Guy Nadon) qui tire plusieurs ficelles. Autre indice : un roman de l’écrivain russe Alexandre Soljenitsyne renferme des clés nécessaires à la compréhension du récit.

Je n’ai pas encore tout regardé, mais à première vue, Victor Lessard 3 surpasse déjà Victor Lessard 2, qui dépassait Victor Lessard 1.

Sexy herpès  !

PHOTO LAWRENCE ARCOUETTE, FOURNIE PAR ICI RADIO-CANADA

Le trio à la tête de Sans rendez-vous : la scénariste Marie-Andrée Labbé, la comédienne Magalie Lépine-Blondeau et la productrice Fabienne Larouche

Avoir avoir bouclé la troisième et dernière saison de la série Trop, la scénariste Marie-Andrée Labbé s’attaque à une nouvelle comédie « audacieuse et osée » campée dans une clinique spécialisée en santé sexuelle. Diffusion : juillet 2020 sur l’Extra de Tou.tv.

Cette série, qui dérive de la websérie australienne Sexy Herpes, s’appellera Sans rendez-vous. C’est Magalie Lépine-Blondeau qui y a décroché le rôle principal, celui de Sarah, une infirmière-sexologue maladroite, plutôt antipathique et mal dans sa peau.

Sarah traverse une grosse période de remise en question, notamment avec sa conjointe, handicapée dans la version australienne. « J’ai peur de devenir hypocondriaque avec cette série-là », rigole Magalie Lépine-Blondeau, qui espère maintenant rompre avec le fantôme de Nadine Legrand de District 31.

Pour obtenir une idée du ton de Sans rendez-vous, allez visionner Sexy Herpes sur YouTube. 

Réceptionniste non binaire, patient qui a masturbé un cheval et prostituée qui veut une augmentation des lèvres d’en bas, Sexy Herpes ressemble à The Office, mais dans une clinique s’apparentant à L’Actuel, à Montréal.

Si cet esprit irrévérencieux et moderne est conservé au Québec, ce projet s’annonce très prometteur. Connaissant la pugnacité des producteurs Fabienne Larouche et Michel Trudeau d’Aetios, ils n’accepteront pas de dénaturer le matériel original.

L’auteure Marie-Andrée Labbé, qui a déjà pondu cinq demi-heures de Sans rendez-vous, a consulté le DRéjean Thomas pour recueillir des anecdotes (de façon anonyme, évidemment). En plus des problèmes spéciaux des patients, Sans rendez-vous plongera dans la vie personnelle peu banale des employés de cette petite clinique, qui a pignon sur rue à Montréal.

Perso, je m’inscris déjà sur la liste d’attente pour prendre rendez-vous avec Sans rendez-vous. Et j’attends ma carte de rappel pour l’été prochain.