Le plus intéressant dans la nouvelle docusérie Mais pourquoi ? sur la chaîne Z, c’est quand Maripier Morin repousse ses limites le plus loin possible.

L’épisode sur la nudité (le mercredi 13 novembre à 21 h) démontre l’audace et le front de bœuf qui propulsent l’animatrice de 33 ans. Maripier commence par poser, la poitrine dénudée, devant un groupe d’artistes peintres. Ça va, elle se sent bien.

Puis, à la toute fin de l’heure, Maripier prépare un vrai numéro de danseuse nue, qu’elle compte présenter au chic cabaret Lady Mary-Ann de Québec, devant de vrais clients. Là, elle songe à tout abandonner. Et on la comprend.

Les minutes qui mènent à ladite chorégraphie — sur Dirty Dirty de Charlotte Cardin — stressent autant le téléspectateur que l’apprentie effeuilleuse. Maripier se rendra-t-elle jusqu’au bout de sa chanson ?

La portion « immersion complète » de Mais pourquoi ? m’apparaît toujours meilleure que son aspect informatif, où Maripier Morin rencontre des experts ou des professionnels liés au sujet qu’elle approfondit.

C’est la même chose pour l’épisode consacré à la parentalité à tout prix (le mercredi 6 novembre à 21 h). Maripier y amorce un traitement à 12 500 $ chez Ovo pour congeler ses ovules. Ses questionnements, ses peurs, ses douleurs et les injections qu’elle se donne à la caméra s’avèrent plus instructifs que toutes les personnes qu’elle interviewe par la suite.

Même constat pour le bikini fitness (le mercredi 30 octobre à 21 h), mon épisode favori, le mieux construit. C’est la préparation en amont, son programme alimentaire, les cours de pose, les entraînements rigoureux et les préparatifs esthétiques de Maripier qui nous captivent. Pas nécessairement les entrevues, trop longues, avec des aficionados de cette discipline.

Dans l’épisode consacré à l’argent (le mercredi 20 novembre à 21 h), Maripier dévoilera son revenu total de 2018, en plus d’éplucher ses dépenses parfois farfelues. La religion (27 novembre) et les jeux vidéo (6 décembre) complètent cette docusérie qui a nécessité six mois de travail.

C’est cette Maripier Morin sans filtre, vulnérable, attentive aux autres et entière que l’on aime voir à la télé. Mais pourquoi ? expose souvent ses mauvais côtés (elle râle, pleure, sacre et se plaint énormément), ce que de nombreuses personnalités n’accepteraient jamais de montrer à leurs fans. Pas Maripier. Elle y va à fond, tant qu’il reste du bouillon.

Question quiz

Le nouveau quiz estival de Radio-Canada, qui remplacera Des squelettes dans le placard à partir d’avril 2020, ressemble à un croisement du Verdict de Véronique Cloutier et d’Atomes crochus d’Alexandre Barrette. Son titre : Question de jugement.

Non, il ne s’agit pas d’un jeu de connaissances générales à la 100 génies, mais plutôt d’un exercice de perception du public à l’endroit des membres du showbiz québécois. On les aime beaucoup, beaucoup, nos stars au Québec.

Donc, du lundi au jeudi à 19 h, l’humoriste Pierre Hébert, super efficace à Ceci n’est pas un talk-show sur Z, accueillera quatre vedettes sur son plateau, qui s’installeront devant deux joueurs et un parterre de 50 à 100 personnes. L’animateur posera ensuite des questions du type : si vous partiez en voyage demain matin, auquel de ces quatre artistes confieriez-vous vos enfants ?

Une émission pilote a été tournée avec Phil Roy, France Castel, Élyse Marquis et Jean-Philippe Wauthier. Les résultats ? À peine 4 % laisseraient leur progéniture à Jean-Philippe Wauthier, contre 37 % pour France Castel. Le concurrent qui a le mieux estimé la tendance du vote gagne la manche.

Le producteur Louis Morissette de KOTV parle d’un quiz axé sur le plaisir, l’émotion et l’humour. Question de jugement s’amusera à vérifier les idées préconçues sur les artistes d’ici.

Qui serait prêt à faire croire que sa mère est gravement malade pour s’éviter une contravention ? Voilà la zone dans laquelle évoluera Question de jugement. À vous de décider si le concept vous séduit.

Même si aucune décision officielle n’a été prise, l’ajout de ce jeu quotidien pourrait sonner la mort de Mémorable de Pierre-Yves Lord.

Grosse soirée électorale

Ça s’annonçait cacophonique avec quatre ex-politiciens d’un côté et quatre analystes de l’autre. Mais non. Patrice Roy a bien dirigé le trafic sur son plateau radio-canadien, lundi soir. La diversité du panel a été éclairante et la présence du décontracté Michael Fortier, hyper franc et direct, a débouché sur des discussions musclées avec ses camarades. Ça fait du bien de briser le ton consensuel qui guide ces longues soirées électorales. Ça ajoute de la couleur, du piquant.

La formule épurée de TVA a été très efficace dans la livraison des résultats, mais manquait de profondeur dans l’analyse, constamment interrompue par une annonce de victoire ou de défaite de tel ou tel candidat. Ni TVA ni Radio-Canada n’ont commis de bourde majeure, à part avoir oublié de fournir des pastilles pour la toux aux commentateurs.

Le meilleur moment ? La touchante conversation entre Gilles Duceppe et son fils Alexis, nouvellement élu pour le Bloc québécois, qui se sont dit des « je t’aime » en direct. Voilà des mots qui font du bien et que l’on n’entend pas assez souvent dans une discussion politique !