Ça piétine peut-être dans les intrigues des téléromans à Cowansville ou à Belleville, mais ça déboule pas à peu près dans Occupation double, où la vraie nature des concurrents n’a pas eu besoin d’une grange « shabby chic » ou d’une chaloupe vintage pour se dévoiler.

Une larme de sangria pré-mélangée, un pschitt d’Azzaro Wanted et hop, le festival du revirement a délié toutes les langues, au sens propre comme au figuré. De mémoire (d’éléphant africain, quand même), jamais autant de couples n’ont été affichés aussi rapidement dans l’aventure.

Et contrairement à l’an passé, le vrai visage des gars épouse à fond les formes de celui du douchebag classique, notamment grâce à Karl, Mathieu et Kevin. Quel « gentleman », ce Karl. La pauvre Polina se plaint que personne ne désire l’embrasser ? Karl cille à peine. Polina affirme qu’elle ne porte pas de petite culotte ? Karl lui saute presque dessus.

Il a répété son manège de séducteur cheapo, en état d’ébriété avancé, avec Camille dans la maison de l’amour. Heureusement, Camille n’a pas flanché. Chez les filles, Camille demeure ma préférée. Elle est franche, attachante et super comique. Et c’est la meilleure dans les entrevues au confessionnal, avec Rym en deuxième position.

Mathieu, le Roméo de Drummondville, joue déjà la carte amoureuse avec sa chérie Claudie, qui, elle, frôle l’apoplexie à chacun des partys. Autant d’intensité, c’est limite Kathy Bates dans Misery.

En plus de celui de l’excessive Claudie, le super souriant Mathieu garde un rond de poêle bien chaud pour la chanteuse Trudy, qui s’abreuve à chacune de ses menteries telle une célibataire assoiffée dans un party commandité. C’est quasiment triste, autant de crédulité.

Puis, il y a le moustachu Kevin, qui embrasse Jennifer, son top 2, et qui embrasse ensuite Camille, son top 1. Aucune logique là-dedans. Chris et Rym ont également succombé à l’appel du baiser mouillé, mais ça, c’était aussi évident qu’un certain décolleté plongeant.

Le casting des femmes d’Occupation double est franchement plus intéressant que celui des hommes, tous coulés dans le même moule Beachclub. Ophélia, Camille, Rym ou Trudy ont plus d’aplomb, de profondeur et de jugement que leurs vis-à-vis masculins, dont le QI descend, de semaine en semaine, comme un verre de vin au souper d’élimination.

Mais pour une Camille exubérante, il y a une Naomy à peu près invisible. Quand la caméra l’a filmée en train de parler, hier, on s’est tous dit : « Hein, elle est encore vivante, Naomy ? » C’est assurément elle qui passe à la trappe ce soir.

Dragos a connu une semaine rocailleuse, qui a culminé avec son éviction du jeu. Nous avons d’ailleurs assisté hier à du « slut-shaming » au masculin. Pour avoir caché son flirt estival avec Jennifer, Dragos est devenu radioactif dans les trois maisons. Il a porté sa lettre écarlate, comme Demi Moore dans le film de Roland Joffé, condamné pour son péché de la chair.

Occupation double a ouvert les valves des retournements, et ça fonctionne aussi bien que Kiari et Alex-Anne dans un Hyatt en Éthiopie. Il se passe toujours quelque chose à OD. Pas besoin d’attendre quatre mois avant qu’une histoire débloque.

PHOTO TIRÉE D’INSTAGRAM

Alex-Anne et Kiari en visite en Éthiopie

Pendant la dernière semaine, les candidats d’OD nous ont offert un joli collier de perles langagières qu’aucun scénariste, même le plus allumé, n’aurait pu assembler lui-même.

Exemple ? Quand Jay Du Temple a révélé aux gars qu’eux seuls décideraient de l’identité des filles devant changer de maison, ils ont bondi aux quatre coins du salon, comme des lièvres de savane. « On dirait que je viens tous de vous annoncer que vous avez un diplôme universitaire », a blagué Jay Du Temple, juste assez sarcastique. Réponse de Kevin, le sosie millénial de Robin Aubert : « C’est encore mieux ! »

Le lapin Energizer du groupe, soit le barman Mathieu, a trébuché sur un mot que sa profession aurait pourtant dû lui apprendre : « viticulture ». « Vous irez visiter la vallée de Constantia, le berceau de la viticulture en Afrique du Sud », a dit Jay Du Temple, décrivant la prochaine activité à l’horaire. Visiblement confus, mais 100 % enthousiaste, Mathieu a demandé : « Vous allez où, guys, monter quelque chose » ? Escalade, viticulture, c’est vrai que c’est mélangeant, hein ?

Hier, en visite dans le marché public le plus grouillant d’Addis-Abeba, capitale de l’Éthiopie, Kiari a remarqué que ça ne ressemblait « pas du tout au marché Jean-Talon ». Fin observateur, ce Kiari. La semaine prochaine, Kiari nous confiera peut-être que Le Cap et Cap-Chat, c’est vraiment pas pareil, au fond.