Cette recette médiatique est archipopulaire. Une influenceuse ou une ex-participante de téléréalité publie une story sucrée/salée sur son compte Instagram. Deux secondes plus tard, boum !, des sites populaires comme Showbizz.net, HollywoodPQ.com et Narcity.com la repiquent, la coiffent d’un titre accrocheur et engrangent des milliers de clics.

Il y aurait cependant des limites à propager du contenu pigé dans les réseaux sociaux. Un ancien candidat d’Occupation double Grèce, Michael Henaf, réclame aujourd’hui 100 000  $ à Showbizz.net, Narcity et Hollywood PQ, ainsi qu’à deux ex-concurrentes d’Occupation double Bali et à une autre de XOXO, pour des propos jugés diffamatoires et mensongers qui auraient été tenus à son égard.

Un peu de contexte, ici, avant de décortiquer cette poursuite déposée hier au palais de justice de Montréal. Michael, c’est le célibataire français d’Occupation double Grèce qui avait traité les filles de l’émission de « connasses » et qui avait également qualifié Renaud « de langue de pute ». Vous voyez de quel gars musclé il s’agit.

Après sa courte aventure téléréelle grecque, Michael a brièvement fréquenté Karine St-Michel, une mannequin de la cuvée balinaise d’Occupation double. Leur « relation » a pris fin en décembre 2018 sur une note, disons, discordante.

Puis, en juillet 2019. Alexandra Cosentino, la prof de yoga d’OD Bali devait rejoindre ce même Michael dans une villa de Miami. Ce dernier lui aurait alors posé un lapin.

Alexandra Cosentino ne l’a pas digéré et a déversé son fiel sur Instagram. Karine St-Michel en a rajouté une couche, avançant, toujours sur Instagram, que son ex-copain Michael était « violent et agressif envers des femmes » et qu’il « gardait des photos sexy des filles » dans son téléphone.

Puis, la maquilleuse Kassandra Bergeron-Thivierge, qui a séjourné une petite semaine dans les penthouses de XOXO l’automne dernier, a renchéri, elle aussi par le truchement d’Instagram : Michael serait un pervers narcissique, menteur et manipulateur, selon elle. Précisons que Kassandra et Michael se sont fréquenté brièvement peu de temps après sa rupture d’avec Karine St-Michel.

PHOTO FOURNIE PAR V

Michael Henaf, candidat d’OD Grèce

On s’entend. Tout ceci ressemble à des enfantillages de cour d’école. Sauf que Hollywood PQ, Narcity et Showbizz.net auraient repris les allégations des trois jeunes femmes sans solliciter la version du principal intéressé, lit-on dans la poursuite.

Selon les documents de cour, l’attitude de ces trois anciennes vedettes de téléréalité envers Michael Henaf s’apparente à du « mobbing », une forme de harcèlement psychologique destructeur qui se pratique en groupe.

La poursuite en diffamation de 100 000 $ de Michael Henaf, pilotée par le cabinet du réputé avocat Julius Grey, ouvre la porte à un débat juridique fort intéressant. Comment des publications éphémères, qui disparaissent après 24 heures sur Instagram, peuvent à ce point entacher la réputation d’une personne ? Comment alors évaluer les dommages subis ?

Encore plus pertinent : quelle est la responsabilité des sites web qui retransmettent ces « informations » dans leur intégralité pour générer du trafic ?

De plus en plus de médias numériques, même les traditionnels, reproduisent des publications Facebook ou Instagram de stars, qu’ils réécrivent sous forme d’article. Cette « pratique journalistique » risque de changer si jamais la poursuite se traduit en victoire pour Michael Henaf. Mettons qu’avant de poser un piège à clics, certains sites y réfléchiront plus longtemps.

Pour l’instant, seul Showbizz.net a retiré les articles litigieux. Chez Oboxmédia, le chef de produit, Christopher Rovny , se dit « confortable » avec ce qui a été écrit. « Nous allons nous défendre comme il se doit », précise-t-il. Ni Narcity ni Showbizz.net n’ont répondu à nos demandes d’entrevue. Jointes lundi, Karine St-Michel, Alexandra Cosentino et Kassandra Bergeron-Thivierge, qui n’ont pas encore d’avocat, ont préféré ne pas commenter.

Les trois sites web sont visés par la poursuite, mais aussi les trois jeunes femmes à titre individuel. « C’est l’ensemble de l’œuvre qui affecte notre client », précise l’avocat de Michael Henaf, Me Mathieu Laplante Goulet, du cabinet Grey Casgrain.

L’alerte monte

Je vous avais dit qu’Alerte Amber avait pris du mieux et mon diagnostic a été confirmé par Numeris. Lundi soir, 1121 000 téléspectateurs ont regardé le quatrième épisode en direct sur TVA, soit sa plus grosse cote d’écoute jusqu’à présent. Cette heure de télévision a été hyper stressante, comme en a témoigné le visage crispé en permanence du pauvre Logan (Lévi Doré). Chez Radio-Canada, Ruptures a attiré 610 000 curieux.

District 31 demeure au sommet avec ses 1500 000 fans. C’est l’égalité entre Boomerang (847 000) et Discussions avec mes parents (850 000). Contre Une autre histoire (636 000), L’échappée (1131 000) a été l’émission la plus regardée de TVA. J’en profite pour préciser que c’est la comédienne Marie-Claude Guérin qui y incarne la serveuse Sonia. J’ai massacré son nom la dernière fois. C’est parce que j’ai tapé sur mon clavier avec les doigts emmaillotés de la pauvre Cécile (Anne Casabonne).