À la télé québécoise comme à la télé américaine, nos séries dramatiques préférées s'offrent une pause pour le congé des Fêtes. Tristesse. Solution pour les téléphages en manque grave de bonnes histoires ? Netflix, qui sort plusieurs gros canons au cours des prochaines semaines.

Le vendredi 8 décembre, Netflix proposera la deuxième saison de la magnifique série The Crown. Niveau d'anticipation : élevé. Quelques jours plus tard - la date officielle n'a pas encore été confirmée -, place au quatrième chapitre de l'excellente série d'anthologie Black Mirror. Niveau d'anticipation : extrême.

Hier, Netflix a relâché une autre production intrigante, soit Godless, Une terre sans dieux dans sa version française. C'est un western classique, par sa forme, qui couvre la même époque que Les pays d'en haut, mais dans l'Ouest américain.

La différence entre cette série et tous les autres films ou émissions sur la ruée vers l'or de la fin du XIXe siècle, les saloons enfumés et les braquages de convois dans des déserts poussiéreux ? Les femmes, fortes et en contrôle, règnent sur ce Far West, ce qui insuffle une belle modernité à ce style ancien.

En effet, Godless se déroule à La Belle, un village du Nouveau-Mexique où une explosion dans la mine d'argent, survenue deux ans auparavant, a tué presque tous les hommes de cette petite communauté. Depuis cette tragédie, les veuves administrent La Belle et tentent de relancer l'exploitation minière, le seul moteur économique du coin.

Le rythme de Godless est lent et les personnages, plutôt difficiles à démêler. Ça décolle véritablement au troisième épisode sur un total de sept. Et il faut aimer ce genre violent, graveleux et bavard. Mais plus on progresse dans Godless, plus son récit complexe nous envoûte, nous attrape dans son lasso.

Vous reconnaîtrez rapidement une des héroïnes de Godless, soit l'épatante actrice britannique Michelle Dockery, alias la magnifique Lady Mary de Downton Abbey. Elle joue ici Alice Fletcher, une veuve solitaire qui tente d'élever ses chevaux au beau milieu du désert.

Jeff Daniels (excellent) incarne le vilain Frank Griffin, un sadique bandit de grand chemin. En plein vol d'un train minier, le protégé et fils du méchant Frank, Roy Goode, le trahira et s'enfuira avec la cagnotte. S'ensuivra un immense jeu de chat et de souris entre les deux hommes, qui les conduira, vous l'aurez deviné, à La Belle.

Godless regorge de personnages intéressants et originaux, dont la mairesse lesbienne, qui fréquente une ancienne prostituée du bordel. Il y a aussi un journaliste de Santa Fe obsédé par les gangs de brigands, un shérif qui perd la vue et un homme d'affaires de Pittsburgh prêt à ramener des hommes à La Belle en échange du droit d'accès à la mine.

Comme l'offre se raréfie à la télé traditionnelle, Godless, qui porte la griffe du producteur Steven Soderbergh, vous fera passer quelques belles soirées. En plus, l'engagement ne se fait pas à long terme, car il n'y a que sept heures de matériel à visionner. Pas besoin, donc, d'avaler quatre Four Loko pour passer le week-end éveillé. Hee-haw.

CHIFFRIER DU MARDI

Imposant score pour District 31 mardi soir, dont les cotes d'écoute ont grimpé à 1 223 000 téléspectateurs, soit un peu plus qu'Unité 9 (1 158 000). O' s'en tire très bien devant les détenues de Lietteville avec 817 000 fans. Alerte au divulgâcheur, ici : la copine de Philippe O'Hara (Louis-David Morasse), la trop gentille Isabelle (Catherine Sénart), a enfin révélé ses vraies couleurs. C'est une arnaqueuse de première. Samuel (Guy Nadon) avait vu clair dans son jeu (vidéo).

Occupation double de V a planté 554 000 mordus devant leur petit écran et L'heure bleue à TVA a bouclé la soirée avec 709 000 fidèles au poste.