De l'espuma dans l'assiette ? Coché. Des plans de travail propres ? Absolument. Des aspirants chefs qui compliquent des recettes simples pour épater les trois juges ? Toujours.

Ajoutez la bière d'après-match avec Daniel Vézina, la table roulante de produits d'accompagnement, le San Pellegrino dans le lounge des concurrents et, pas de doute, nous retrouvons la formule classique de la téléréalité Les chefs !, dont les fourneaux se rallument lundi à 20 h sur les ondes de Radio-Canada.

C'est très bon et juste assez piquant. En fait, regarder Les chefs !, c'est comme déguster un plat mijoté de notre maman ou de notre papa. On sait exactement ce que ça va goûter et on se sert toujours une deuxième portion, généreuse et réconfortante.

Cette semaine, j'ai engouffré les trois premiers épisodes des Chefs ! d'une traite sans pratiquement cligner des yeux.

La grande force de cette émission, c'est qu'en plus d'y suivre une compétition épicée, on y découvre de jolis mots comme crépinette ou aligot et on y apprend systématiquement de nouveaux trucs culinaires.

Comment cuire adéquatement de la pieuvre ? Comment désosser un poulet par le dos ? Comment différencier une sauce gribiche d'une sauce poulette ? Daniel Vézina explique avec clarté et concision ces techniques que plusieurs membres de la brigade ne maîtrisent pas, hélas !

Au deuxième épisode, la malédiction frappe. Tous les cuistots se plantent lors d'une épreuve de boucherie en apparence toute simple. Auraient-ils mal compris le défi ? Jean-Luc Boulay, Pasquale Vari et Normand Laprise, à qui aucun microdétail n'échappe, ne cachent pas leur mécontentement. Même l'animatrice Élyse Marquis, d'habitude pimpante et positive, se décourage.

C'est rare que cela se produise aux Chefs !, mais une personne (découragée) lance le torchon avant la fin du chrono réglementaire. Deux autres traînent la patte dans deux émissions consécutives, ce qui assombrit, sans rien divulgâcher, leur avenir télévisuel. Et les larmes coulent en studio.

C'est décevant pour les participants qui ratent leur coup de façon magistrale ou pour ceux qui manquent de temps pour monter leurs assiettes (la base, quoi), reste que ces gaffes se traduisent en saprée bonne télévision pour nous, les fans. 

Ce serait bien ennuyeux si toute la brigade était déjà au niveau cordon-bleu.

Les 12 candidats (4 femmes et 8 hommes) de la cuvée 2017 ont été judicieusement choisis par la production. Rapidement, on les différencie les uns des autres et on encourage notre préféré.

Une clique d'élite se détache rapidement du peloton et on identifie très vite les moins doués. Mais, attention. « Les derniers seront-ils les premiers ? », comme le chante Céline Dion.

Ce que vous attendez des Chefs !, vous l'obtiendrez. De l'entraide, du stress, des duels corsés, des gens attachants, le Thermomix sur le comptoir, un os dans le plat final (danger d'étouffement !) et un défi de pâtes fraîches. Jean-Luc Boulay lancera sa phrase fétiche au troisième épisode : « Il faut respecter la lasagne ! » Élyse Marquis demandera aussi à tout ce beau monde « de tout arrêter », parce qu'elle a une annonce à faire.

Le premier épisode démarre à pleins gaz. Les portraits des concurrents, intercalés tout au long de l'émission, permettent de garder un rythme soutenu, sans nous ennuyer avec de trop longues présentations.

On aurait pu craindre que ce retour des Chefs ! manque de fraîcheur, comme un restant de la veille passé au micro-ondes. Mais non. L'émission est solide, dynamique et informative, avec toute la finition nécessaire.

Les chefs ! fait maintenant partie de notre patrimoine culinaro-télévisuel. On en connaît tous les ingrédients. On sait comment les agencer. On ne s'étonne pas vraiment du résultat définitif. Et on a quand même hâte d'en manger semaine après semaine, parce que c'est bien exécuté et savoureux.

Photo fournie par ICI Radio-Canada Télé

La première de la saison de la téléréalité Les chefs ! est présentée lundi à 20 h sur les ondes de Radio-Canada.