Qui aurait pu prédire, il y a 15 ans, que Caroline Néron, alors victime de moqueries pour sa pop générique et ses films de vampires de série B, s'assoirait un jour dans le fauteuil capitonné d'une émission crédible et prestigieuse consacrée à l'entrepreneuriat?

Honnêtement, personne. Pas même elle, je crois bien. C'est ce qui se produira pourtant à Dans l'oeil du dragon, le printemps prochain à Radio-Canada. Celle qui exploite 20 bijouteries à son nom, de même que l'hôtelière Christiane Germain, rejoindra Serge Beauchemin, Martin-Luc Archambault et Gilbert Rozon sur le plateau de télé où il se brasse, après le téléroman O', le plus de fric au Québec.

Quinze ans après la fin de Tribu.com à TVA, Caroline Néron effectue son grand retour à la télévision dans le rôle qui lui a valu les meilleures critiques de sa carrière: celui de femme d'affaires.

Malgré sa réinvention salvatrice en joaillière, l'ex-interprète de Stella dans Diva ne renie aucunement ses débuts comme comédienne et chanteuse. «J'adore le parcours que j'ai eu. Les valeurs de persévérance et d'ambition que j'y ai développées m'ont beaucoup servie en affaires. Être à Dans l'oeil du dragon, ce n'est pas une revanche, mais une continuation», explique Caroline Néron.

Ça m'étonnerait que Caroline Néron reçoive maintenant une carte mesquine de la part du fou du roi de Tout le monde en parle. Elle fait maintenant partie de la (bonne) clique.

Le grand public connaît moins la coprésidente du Groupe Germain Hôtels, Christiane Germain, qui chapeaute notamment les enseignes des hôtels Alt et Le Germain. «Dans l'oeil du dragon a contribué à amener l'entrepreneuriat un peu plus loin au Québec. C'est un jeu que nous allons prendre très au sérieux», note Christiane Germain, qui avait été contactée pour participer à la toute première édition, en 2012.

Totalement inconnue des téléspectateurs il y a cinq ans, Danièle Henkel a longtemps été la seule dragonne de cette téléréalité à saveur économique, téléréalité qui l'a transformée en vedette populaire. Son départ annoncé, jumelé à celui de Mitch Garber, a permis à Radio-Canada de quasiment atteindre la parité hommes-femmes à Dans l'oeil du dragon. Une bonne chose de faite. Et il était temps, siffleront les mauvaises langues.

Sur ABC, Shark Tank aligne déjà deux femmes, Barbara Corcoran et Lori Greiner. À la CBC, Dragon's Den compte aussi sur l'expertise de deux dragonnes, Michele Romanow et Manjit Minhas, qui ont respectivement 30 et 34 ans.

La productrice Marleen Beaulieu d'Attraction Images décrit ses deux recrues comme «deux perles» qui ont promis d'investir 200 000 $ chacune. 

Effectivement, il s'agit de deux embauches réjouissantes qui, espérons-le, donneront un nouvel élan à cette émission adaptée d'un concept japonais.

Car la dernière saison (la cinquième) a été la moins bonne depuis la mise à feu de la version québécoise. Ça ne levait pas et l'entrée en scène de Gilbert Rozon n'a pas insufflé une dynamique particulièrement efficace.

À mon avis, la meilleure année des Dragons demeure la quatrième, celle diffusée en 2015, avec Alexandre Taillefer, Serge Beauchemin, Danièle Henkel, Mitch Garber et Martin-Luc Archambault aux commandes.

À son retour en ondes au printemps 2017 pour un sixième tour de piste, Dans l'oeil du dragon aura subi une cure de rajeunissement visuel. Le concept de base, lui, ne bougera pas.

Retour des Échangistes

Il n'y a rien d'officiellement signé ni confirmé, mais ça sent bon pour le retour des Échangistes en 2017, malgré une première année houleuse et des critiques négatives, me rapportent des espions dans la grande tour.

Le talk-show produit par Éric Salvail et piloté par Pénélope McQuade a mis plusieurs semaines avant de bien s'installer. Somme toute, les patrons de la SRC ont bien aimé ce qu'ils ont vu, me dit-on. Des ajustements seront bien sûr apportés à cette deuxième année.

Les contrats devraient se parapher au retour de Pénélope McQuade, qui profite présentement de ses vacances au Mexique. La première année des Échangistes a récolté une moyenne d'écoute de 469 000 téléspectateurs, comparativement à 481 000 pour la dernière année du talk-show Pénélope et à 467 000 en 2014. L'auditoire des Échangistes a également rajeuni par rapport à celui de Pénélope.