Semaine ultrachargée en perspective, chers mordus de télé. C'est lundi soir que reprennent la plupart de nos beaux programmes sur les chaînes généralistes. Prière de vidanger vos enregistreurs numériques afin de libérer le plus d'espace possible, merci.

Prière aussi d'accumuler quelques heures de sommeil supplémentaires ce week-end, question d'atténuer l'apparence des cernes qui noirciront graduellement le tour de vos yeux bouffis.

Vous avez tout lu sur les nouveautés qui s'empilent et vous avez enduré les bandes-annonces tout l'été, c'est maintenant à votre tour de savourer cette cuvée télé automnale de 2016. Bien hâte de recueillir vos impressions sur les titres tout neufs comme L'imposteur, Feux (mon coup de coeur de la saison) ou Les Simone.

L'échappée, qui remplace Yamaska à TVA, s'annonce pas mal plus dynamique que prévu. Le téléroman dit classique, celui qui dure toute l'année comme O' ou Unité 9, brouille encore plus les frontières avec la télésérie à gros budget de 10 à 12 épisodes.

La SRC guettera assurément les réactions à sa quotidienne policière District 31, qui succède à 30 vies dans la case de 19 h. Ce qui surprend dans cette oeuvre touffue de Luc Dionne (Blue Moon), c'est l'effacement des deux rôles principaux (Magalie Lépine-Blondeau et Vincent-Guillaume Otis) par rapport aux personnages secondaires plus flamboyants (Pascale Montpetit, Jeff Boudreault). Comme il s'agit ici d'un marathon de 120 épisodes et non d'un sprint, donnons la chance au coureur de bien prendre son élan.

C'est également lundi à 19 h 30 que s'affronteront deux comédies aux charmes indéniables : Mes petits malheurs à la SRC et Boomerang 2 chez TVA. La première émission active le ressort de la nostalgie à la manière de The Goldbergs ou The Wonder Years, où un narrateur adulte (Louis Morissette) feuillette les pages de son album de souvenirs de jeunesse. C'est très mignon.

Succès Cendrillon de l'an dernier, Boomerang 2 renferme des répliques encore plus piquantes, surtout dans le premier épisode, où le «similidouchebag» Richard (excellent Émile Proulx-Cloutier) et le chef Patrick (Antoine Bertrand) s'échangent des insultes à une vitesse carabinée. Pileux de patates ou Sporty Spice, ça pétarade autour de la piscine creusée.

Vous l'avez peut-être oublié, mais la première tranche de Boomerang se concluait avec l'éviction manu militari de Karine (Catherine-Anne Toupin) et de Patrick du sous-sol de Monique et de Pierre (Marie-Thérèse Fortin et Marc Messier, qui forment un couple fictif formidable).

Toujours fauchés, Karine et Patrick squattent donc chez Stéphanie, la parfaite épouse passive-agressive (impeccable Magalie Lépine-Blondeau) et son riche mari Richard.

La qualité du produit n'a pas été diluée. Les scènes de soupers qui dérapent joyeusement, dont une succulente au deuxième épisode, déclenchent autant de rires que de malaises.

Le casting de Boomerang est un des mieux réussis de la télé québécoise, je trouve. On jurerait que ces acteurs talentueux forment une vraie famille.

C'est à partir du troisième épisode, que TVA relaiera le 26 septembre, que les nouveaux personnages se pointent, dont la mère de Patrick, la bruyante Sylvie (Diane Lavallée), qui s'est débarrassée de toute forme de filtre verbal.

Un bulldozer chez Williams-Sonoma ne provoquerait pas plus de dégâts que Sylvie la rousse, qui commente tout, critique tout, sans aucune retenue. Ça ne cliquera pas nécessairement avec la retenue et la réserve de Pierre et de Monique, mettons.

La chaîne V a, quant à elle, mis en orbite presque toutes ses nouvelles émissions cette semaine, dont la relecture du jeu classique de séduction Coup de foudre, piloté par Mathieu Baron.

Pas de cupidon en dessin animé qui décoche des flèches ni de coanimatrice (allô, Anne Bisson!), mais le même mur qui sépare les deux groupes de célibataires ainsi qu'un remix du thème musical original.

Très bonne idée que de varier l'âge des concurrents d'un épisode à l'autre. Des jeunes de type Vol 920 au premier, des trentenaires au deuxième et des quinquagénaires dynamiques au troisième. Constat: ce sont les plus «vieux» qui ont été les plus divertissants.

Les jeux rafraîchis modernisent ce Coup de foudre 2.0, dont la portion où l'on fouille dans les réseaux sociaux des candidats. Le questionnaire du last call en révèle beaucoup sur les joueurs, de façon succincte et efficace. Unité 9 ou Game of Thrones? Avec ou sans tatouages?

À l'animation, la recrue Mathieu Baron s'en sort plutôt bien. Il s'enfarge parfois et adopte un ton robotique, sauf qu'il sait rendre les gens à l'aise, ce qui le sauve de bien des faux pas. Le match n'est pas encore parfait, mais ça s'en vient.