Non mais, est-ce qu'on peut redire/réécrire/radoter à quel point la télésérie Game of Thrones nous offre, semaine après semaine, du divertissement haut de gamme?

Pas de temps mort dans cette épopée médiévalo-fantastique, mais une montagne de morts, ça oui. Cette série joue avec nos nerfs, nous prend aux tripes et flatte nos plus bas instincts depuis six ans déjà.

Quand on regarde Game of Thrones, on perd toute forme de rationalité ou de savoir-vivre et on hurle inévitablement après l'écran. Tuez-le! Torturez-le! Faites-le souffrir, le @# % $*, il le mérite tellement!

On devient complètement insensible à la douleur des méchants (qu'ils crèvent!), à qui on souhaite une maladie encore pire que l'écaille grise. À l'inverse, que personne ne touche à un seul cheveu des enfants Stark (Sansa, Bran ou Arya), sinon ça va sacrer violemment dans les salons.

Comme prévu, il s'est encore récité un chapelet de jurons, dimanche soir, pendant la diffusion de l'avant-dernier épisode de la sixième saison, relayé par HBO Canada. 

Un épisode magistral, un des meilleurs depuis celui des «noces pourpres» de la troisième année, qui a donné aux fans ce qu'ils espéraient depuis très longtemps.

C'est ici que l'on active l'alerte aux divulgâcheurs et que l'on dit au revoir aux lecteurs qui suivent Le trône de fer à Super Écran ou qui ont pris du retard dans la découverte du royaume des Sept Couronnes. Bye, là.

Donc, oh, mon Dieu, par où débuter? Par la vengeance de Sansa, à la toute fin de l'émission, qui a laissé les pitbulls dévorer son mari et bourreau, le psychopathe Ramsay Bolton. Seigneur qu'on avait hâte que quelqu'un le fasse payer pour toutes les atrocités qu'il a commises, celui-là. Go, Sansa, go.

En même temps, c'est un peu dommage que Game of Thrones ait rayé de la carte de Westeros son personnage le plus payant en termes d'intrigues de type Silence des agneaux. Qui prendrons-nous plaisir à haïr aussi vicieusement?

Hypothèse, ici: Sansa serait-elle enceinte de (feu) Ramsay? Avant d'être bouffé vivant, le détestable Ramsay Bolton a soufflé à la belle Sansa, toujours avec son sourire de désaxé étampé au visage: «Tu ne peux pas me tuer, je fais un peu partie de toi maintenant». Ce à quoi Sansa a répondu: «Tout souvenir de toi sera effacé».

Quelques minutes avant ce festin canin, nous avons assisté au plus grand affrontement jamais filmé dans Game of Thrones, une scène d'action digne d'un film hollywoodien de calibre supérieur. Cette bataille des bâtards, qui opposait Jon Snow à Ramsay Bolton pour la capture de Winterfell, a été chorégraphiée à la perfection.

La finale de dimanche s'annonce grandiose avec l'alliance, scellée à Meereen, entre Daenerys, Tyrion, ainsi que Theon et Yara Greyjoy, sans oublier les trois puissants dragons. Cette réunion au sommet, que l'on désirait depuis si longtemps, ébranlera assurément la famille Lannister, qui règne sur Port-Réal.

Bien hâte, également, d'assister au procès de la reine des neiges Cersei, qui risque, elle aussi, de passer un mauvais quart d'heure

La bande-annonce du dixième épisode de ce sixième chapitre nous montre un Davos en furie contre Melisandre, alias la prêtresse rouge. Davos a enfin compris que c'est cette messagère du Maître de la lumière qui a ordonné de brûler vive la petite princesse Shireen Baratheon. Uh-oh.

Pensez-vous que les créateurs de Game of Thrones planteront dimanche d'autres indices à propos des origines de Jon Snow? La théorie la plus répandue chez les fans veut que les parents de Jon Snow soient en fait Rhaegar Targaryen et Lyanna Stark, d'où la fameuse équation R + L = J.

Les visions du passé de Bran Stark tendent à confirmer cette hypothèse. Dans le troisième épisode, un autre épisode charnière, Bran a revu son jeune père Ned Stark gagner un combat au pied de la Tour de la Joie. Puis, un cri de femme - assurément celui de Lyanna Stark, accouchant de Jon Snow - s'est échappé de la tour. Ned s'est précipité dans les escaliers et on imagine qu'il aurait ensuite promis à sa soeur, morte en couches, de s'occuper du bébé comme s'il s'agissait du sien.

Game of Thrones est tellement captivant qu'on lui pardonne bien des invraisemblances. La semaine dernière, Theon et Yara Grejoy ont effectué, en un court épisode, un voyage qui a pris presque trois ans à Daenerys Targaryen. Oups. Téléportation similaire pour Petyr Baelish (alias Litllefinger), qui est arrivé sur le champ de la bataille des bâtards comme s'il venait de débarquer du Concorde.

Mais bon, quand l'histoire nous accroche, on ne va pas s'obstiner pour quelques dizaines de milliers de kilomètres, n'est-ce pas?