Comment avez-vous trouvé Gilbert Rozon dans son nouveau rôle de dragon, lundi soir?

Il a été plutôt effacé, non? C'est rare que le flamboyant président et fondateur du Groupe Juste pour rire joue, d'une certaine façon, les seconds violons. Et il mord beaucoup moins à Radio-Canada qu'assis dans son fauteuil de juge à La France a un incroyable talent sur la chaîne privée M6.

Plus observateur qu'acteur lundi soir, Gilbert Rozon avait de grandes bottes à chausser, soit celles du démissionnaire Alexandre Taillefer, l'un des dragons les plus brillants de cette téléréalité à saveur économique. Donnons donc à M. Rozon une chance de s'ancrer au concept. Il a tenté quelques gags lundi, mais a rapidement constaté que faire le bouffon et parler pognon ne se conjuguent pas super bien.

C'est Martin-Luc Archambault qui a pris le rôle de leader-investisseur dans le premier épisode de cette cinquième saison de Dans l'oeil du dragon à la SRC. Il dirigeait la plupart des discussions et occupait beaucoup plus d'espace que dans les éditions précédentes. J'aime bien le franc-parler de Mitch Garber, toujours capable de dire la vérité aux participants sans être blessant ou inutilement méchant.

Ce qui est ressorti le plus lundi, c'est l'aplomb des femmes qui ont défilé devant les cinq mentors. L'entrepreneure Geneviève Lorange, qui confectionne de la literie haut de gamme dans l'est de Montréal, a été épatante et a même réussi à arracher plus d'argent pour son entreprise Bigarade.

À la toute fin, l'énergique Khadija El Bouhali, qui confectionne des plats congelés de couscous, a charmé le plateau par sa détermination à décrocher le coup de pouce qui amènera, on l'espère, son entreprise Cousmos dans toutes les épiceries de la province.

Frustration collective

Geneviève Leclerc a été arnaquée! L'élection a été truquée! La compétition a été arrangée avec le gars des vues!

Rarement lu autant de courriels de lecteurs en colère contre La voix depuis, hum, la victoire de Yoan Garneau en 2014. Des fans furieux m'ont alerté lundi que leurs votes par texto n'ont jamais été comptabilisés, que leur terminal illico a éprouvé «des difficultés techniques» pendant la période cruciale du scrutin ou que la «surcharge du réseau» les a empêchés de valider leur décision. Tiens, tiens.

Du côté de TVA, on ne signale pourtant aucun pépin avec le système de votation électronique. Petit rappel: il faut absolument se servir d'une ligne fixe pour faire les numéros débutant par 1-900. Sur un cellulaire, c'est le #2424 que vous devez composer pour appuyer votre chouchou.

Oui, Geneviève Leclerc a écrasé son adversaire. Oui, Travis Cormier a faussé plusieurs fois et n'a jamais réussi à être aussi bon que lors de son audition à l'aveugle. Mais que voulez-vous? C'est le public qui décide. Et les fans de Travis se mobilisent en masse. Ça ne changera pas demain matin.

Ces demi-finales croisées de La voix à TVA ont rivé 2 499 000 personnes à leur téléviseur dimanche soir, contre 1 088 000 qui ont préféré Tout le monde en parle à Radio-Canada. TVA a connu un solide dimanche aux audimètres avec trois autres émissions qui ont franchi la barre magique du million, soit Vlog (1 005 000), LOL (1 321 000) et Accès illimité (1 078 000).

Plogue gratuite

Le collègue - et voisin de bureau - Hugo Meunier tient à vous rappeler que sa formidable émission documentaire 21 jours (clin d'oeil, clin d'oeil) a repris les ondes de TV5 mardi soir (21 h). Sans blague ni flagornerie inutile, c'est vraiment très bon.

Pour cette deuxième saison, les trois cobayes (Hugo Meunier, Stéphanie Lapointe et Eza Paventi) s'immergent, entre autres, dans les univers des intervenants en toxicomanie, des travailleurs humanitaires, des aidants naturels et des éducateurs en garderie.

La réalisatrice et jeune maman Eza Paventi se jette la première dans le bain en passant trois semaines dans l'industrie de la pornographie québécoise. On détecte très rapidement que ce nouveau travail l'ébranle dans ses convictions profondes, même si l'entreprise qui l'embauche, Pegas Productions, manufacture ses oeuvres XXX selon les règles de l'art. Le propriétaire de la boîte, Nicola Lafleur, s'avère d'ailleurs un personnage fort sympathique de l'épisode. Il prétend offrir «le meilleur du cul québécois».

Séance de casting d'hommes et de femmes, choix des lieux de tournage, positionnement des corps, sélection des sous-vêtements, tests de dépistage quasi en direct: Eza Paventi s'implique dans chacune des étapes de la fabrication d'un film porno. Tout y est mécanique, dépersonnalisé. Une incursion déroutante dans cet univers qui n'a absolument rien de glamour.