C'est une semaine hyper chargée pour les mordus (allô, les amis!) de téléséries québécoises. Les larmes roulent sur les joues, la patate nous pompe et certains adieux serrent la poitrine plus que d'autres, surtout quand ils se déroulent sur les airs mélancoliques d'Everybody Hurts, chantés par Ariane Moffatt.

Attention aux multiples divulgâcheurs ici: si vous avez accumulé du retard dans Yamaska, Les Parent et Unité 9, refermez le couvercle de votre tablette immédiatement. Ça va?

Non, mais, quel épisode coup-de-poing d'Unité 9 mardi soir. Le mal de vivre de Marie Lamontagne (Guylaine Tremblay) l'a poussée à s'enrouler une ceinture autour du cou, à se pendre à l'évier de cuisine et à s'asphyxier avec un sac-poubelle. Une scène très dure à visionner, très graphique, mais filmée avec retenue, malgré les circonstances morbides, par le réalisateur Jean-Philippe Duval.

L'ancienne présidente du comité des détenues survivra-t-elle à son geste de désespoir? Malheureusement, nous ne l'apprendrons qu'en septembre. Le chemin vers la mort de Marie et l'arrivée du bébé de sa soeur/fille Lucie (Émilie Bibeau) ont été adroitement entrecroisés par l'auteure Danielle Trottier, dont le carburant scénaristique ne s'épuise pas, même après quatre années en ondes.

L'IPL Madeleine Tessier (Marie-Chantal Perron) avait détecté la détresse de Marie Lamontagne, malgré tous les efforts qu'elle a déployés pour la cacher.

Tout au long de l'épisode, on voyait que Marie regardait son environnement, le personnel de la prison et ses codétenues comme s'il s'agissait de la toute dernière fois qu'elle les voyait.

Dans Yamaska lundi soir, difficile de ne pas sangloter (coupable!) pendant les noces d'Étienne (Patrick Labbé) et Hélène (Anne-Marie Cadieux). Surtout en sachant que le cancer d'Étienne ne lui accordait que six mois à vivre.

Les invités, eux, ignoraient tout de l'état de condamné du marié. D'où cette tristesse qui flottait au-dessus d'un évènement aussi heureux. Les images extérieures étaient magnifiques. La danse des époux sur le quai, les canons à confettis et la chanson d'Andréanne A. Malette: cette finale a clos de façon touchante cette aventure télévisuelle de sept ans à TVA, signée par Anne Boyer et Michel d'Astous.

Puis, il y a l'émission Les Parent qui a salué ses fans une dernière fois après huit ans à l'antenne de Radio-Canada. Un épisode émouvant, parsemé de jolies touches d'humour.

Zak, Oli et Thomas ont grandi sous nos yeux, ce qui a conféré beaucoup de réalisme à cette comédie imaginée par Jacques Davidts. Le montage de la fin, qui a témoigné de l'évolution de tous les personnages, a réveillé une tonne de beaux souvenirs. Quelle série attachante.

Également, super beau flash de nous montrer le faux générique de l'émission Les Guay, du nom des nouveaux propriétaires de la maison de Natalie (Anne Dorval) et Louis-Paul (Daniel Brière), une famille homoparentale et leurs trois filles. Chapeau bas, Les Parent!

Fantastique, le fantastique

Alerte à la tendance télévisuelle! Si vous démarrez une télésérie, trouvez-lui un titre en un seul mot et au pluriel, de préférence.

Après Ruptures, Séquelles, Mensonges, Aveux et Apparences, voici Prémonitions, le nouveau thriller fantastique que diffusera la chaîne AddikTV à partir du 25 août.

La distribution de Prémonitions réunit de gros canons du showbiz comme Pascale Bussières, Sophie Desmarais, Benoît Gouin, Éric Bruneau, Marc Messier et Mikhail Ahooja.

L'intrigue? Celle tricotée par le scénariste Patrick Lowe (Toute la vérité), le réalisateur Charles-Olivier Michaud (Boomerang) et la coordonnatrice Estelle Bouchard autour de la famille Jacob, dont chacun des membres possède un don spécifique. Par exemple, voir l'avenir, jouer dans la mémoire des gens ou être capable de persuader/séduire n'importe qui.

Ce style de télévision à la Heroes cartonne aux États-Unis. Au Québec, en excluant Grande Ourse et Rencontres paranormales (mauvais gag, ici), le genre fantastique, qui nécessite d'énormes budgets, se faufile rarement dans les grilles de nos diffuseurs.

Prémonitions se rapprochera du réalisme de la minisérie française Les revenants. Les Jacob, qui se fondront dans la masse, ne porteront pas de costumes et ne manipuleront pas de gadgets high-tech. Pas de magie blanche, de gens qui se téléportent ou de «hocus pocus» non plus.

Détail intéressant: l'action de la série, déclinée en dix épisodes d'une heure, se déroulera sur une période de dix jours. «Les personnages seront dans l'urgence totale. Ça crée un niveau de tension incroyable», décrit le réalisateur Charles-Olivier Michaud.

Au premier épisode, une menace forcera les Jacob à quitter Montréal pour se réfugier dans leur village natal (et fictif) de Beltane, qui s'apparente à une petite ville de région. C'est Marc Messier qui incarnera le méchant de service.

Et quel personnage héritera de quel don? Pas question de le dévoiler. Patrick Lowe promet un rythme haletant et des revirements à la fin de chacune des émissions.

Quelques chiffres

Petit dimanche de Pâques bien tranquille à Tout le monde en parle avec 687 000 fidèles à l'écoute. À TVA, La voix a intéressé 2 300 000 personnes. Lundi soir, Yamaska s'est éteint devant 1 451 000 fans, tandis que la finale des Parent a rallié 755 000 téléphages.