L'horaire de travail de président américain d'Éric Salvail se désengorgera un peu à l'automne, mais pas trop: le très occupé animateur ne reprendra pas les manettes du grand jeu d'improvisation Ce soir tout est permis à V.

Après deux saisons en ondes, c'est donc terminé pour l'adaptation québécoise du concept français Vendredi tout est permis, célèbre pour son décor penché (à 22,5 degrés).

Lors de sa mise à feu en novembre 2014, les cotes d'écoute juteuses de Ce soir tout est permis, qui ont valu à Éric Salvail son titre de King de V, ont souvent franchi la barre magique du million de téléspectateurs, pour une moyenne évaluée à 891 000 fans. La deuxième saison a été moins suivie avec ses 619 000 fidèles.

«Nous sommes en train de renouveler l'offre sur toutes nos chaînes. Nous avons plusieurs autres beaux projets à annoncer, dont certains qui impliquent Éric Salvail. La grande force de V, c'est le divertissement», explique le directeur général du contenu et du développement de Groupe V Média, Jacques Mathieu.

Mais n'organisez pas de téléthon pour Éric Salvail, car sa carrière se porte mieux que jamais, merci. Lundi après-midi, le capitaine des Recettes pompettes a récolté deux citations au prochain Gala Artis de TVA. Une troisième sélection s'ajoutera assurément pour le titre de personnalité de l'année.

Fait amusant: Éric Salvail et Jean-Philippe Wauthier, qui copiloteront la cérémonie des Gémeaux le 18 septembre à la SRC, s'affronteront au Gala Artis dans la catégorie des émissions de variétés ou de divertissement. Leurs adversaires se nomment France Beaudoin, Normand Brathwaite et Charles Lafortune. Du gros calibre.

Les Artis mesurent la popularité, la notoriété et la cote d'amour d'une personnalité publique. Guy Jodoin chauffera le 31e gala des chouchous du Québec le dimanche 24 avril à 20 h en direct du théâtre Maisonneuve de la Place des Arts.

Voici quelques faits saillants de la liste des plus aimés, qui a été dévoilée lundi. Dans les téléséries, l'effet Pour Sarah a frappé fort avec les sélections de Sylvain Marcel (aussi vu dans Mensonges), Hélène Florent et Marianne Fortier.

La vague des Pays d'en haut a poussé Vincent Leclerc, Maxime Le Flaguais et Sarah-Jeanne Labrosse sous les projecteurs. Même engouement pour Mensonges, qui a projeté plusieurs têtes d'affiche sur le podium, dont Éric Bruneau, Fanny Mallette et Mélissa Désormeaux-Poulin, qui représente également Ruptures.

Toujours aussi populaire, Unité 9 a fourni cinq des dix finalistes dans les téléromans, soit Paul Doucet, Luc Guérin, François Papineau, Ève Landry et l'indélogeable Guylaine Tremblay. Patrick Labbé et Chantal Fontaine de Yamaska, Marie-Thérèse Fortin de Mémoires vives et Sophie Lorain d'Au secours de Béatrice complètent le tableau.

En comédie, place à la guerre des couples. Celui des Parent (Anne Dorval et Daniel Parent), celui de Boomerang (Antoine Bertrand et Catherine-Anne Toupin) et celui des Beaux malaises (Martin Matte et Julie Le Breton) croiseront le fer au scrutin populaire. Martin Petit (Les pêcheurs), Sugar Sammy (Ces gars-là), Sylvie Moreau (LOL) et Katherine Levac (Like-moi!) se faufilent parmi ces duos d'amoureux.

Treize nouveaux visages ont été admis dans le club sélect cette année, dont Mariana Mazza pour Code F, Karelle Tremblay pour Jérémie et Pénélope McQuade pour son talk-show à Radio-Canada, que produira Éric Salvail à partir du lundi 4 avril. La boucle est officiellement bouclée. Salvail est partout.

Triomphe de Nineteen-Two

L'info a glissé sous le radar dimanche soir, mais l'adaptation anglophone de 19-2 pour la chaîne Bravo a été sacrée meilleure série dramatique à Toronto lors du gala des prix Écrans canadiens, l'équivalent de nos trophées Gémeaux. Il s'agit d'une grande première pour une production télé qui dérive d'une idée 100 % québécoise.

«Et c'est une série faite à Montréal. On est super contents. La troisième saison devrait jouer ce printemps sur Bravo et CraveTV. Et la quatrième année de 19-2 est déjà en développement», confie le producteur et président de Sphère Média, Jocelyn Deschênes.

Attendez une minute, ici. Les anglophones auront droit à un quatrième chapitre de 19-2, alors que les francophones ont dû faire leur deuil après seulement trois saisons? Injustice! «En anglais, la troisième année prend un tournant très différent pour les personnages. On pourrait continuer la série sur Bravo pendant des années encore. J'ai les droits», résume Jocelyn Deschênes, qui a aussi vendu à la CBC la deuxième saison de This Life, la version anglo de Nouvelle adresse, prévue à la grille d'automne.

Fermeture de l'auberge

C'est Radio-Canada qui a convenu de ce débranchement: la 15e saison de L'auberge du chien noir, qui se conclura en mars 2017, marquera la fin de ce téléroman signé Sylvie Lussier et Pierre Poirier.

Entre vous, moi et (feu) Caboose le caniche royal, c'est une sage décision. On n'a qu'à zyeuter des productions aux factures modernes comme Au secours de Béatrice, O' ou Ruptures pour constater que L'auberge du chien noir se faisait vieillotte.

En même temps, cette émission au ton bon enfant, la dernière que la SRC manufacturait à l'interne, attirait encore cet hiver 847 000 adeptes les lundis à 20 h. Des chiffres impressionnants pour une série à l'antenne depuis janvier 2003 et qui affronte le canon Yamaska à TVA.

Avec la disparition de L'auberge, Radio-Canada ne produira plus elle-même ses propres téléromans, précise le porte-parole de la société d'État, Marc Pichette.