C'est le succès Cendrillon de l'automne à Radio-Canada, une pétillante émission de variétés qui a envoyé au plancher (de danse?) deux marques fortes de TVA, Vol 920 et Sur invitation seulement.

Honnêtement, personne n'aurait pu prédire, début septembre, que Les dieux de la danse valserait avec autant de panache dans les salons de 1 million de téléspectateurs, ce qui inclut les enregistrements. TVA a tenté de mettre l'animateur Jean-Philippe Wauthier hors piste avec une grosse téléréalité tournée partout sur la planète. Échec. TVA a ensuite rapatrié Stéphane Rousseau le jeudi soir contre les couples de danseurs du showbiz. Autre échec. Il s'est opéré une petite révolution de la danse dans les chaumières québécoises.

Depuis l'amorce du deuxième tour, le 29 octobre, le calibre a grimpé d'une grosse coche aux Dieux de la danse. Car dans les premiers épisodes de la saison, soyons honnêtes, certaines paires en ont arraché devant Nico Archambault, Chantal Lamarre et Serge Denoncourt, ce qui a provoqué quelques faux pas.

Comme téléspectateurs, ce qui nous allume, ce sont des prestations éclatantes comme celles de Jonas et Joannie Rochette (formidable!) ou encore celles, toujours élégantes, de Serge Postigo et Véronique Claveau.

Bref, on veut que les vedettes nous soufflent, nous épatent, nous montrent un talent insoupçonné. On veut que le niveau de difficulté s'élève au-dessus du continental de mariage. Et on veut que les notes reflètent fidèlement ce qui nous a été offert. Le pointage, c'est sérieux. La compétition aussi. On ne badine pas avec ça.

Pour moi, Les dieux de la danse, c'est d'abord et avant tout un grand tournoi. Pas un spectacle amateur où n'importe qui peut accéder à l'étape suivante. Maintenant que l'émission complète ses quarts de finale, on sent les juges plus à leur affaire, plus investis dans la tâche à accomplir, soit celle de faire passer les meilleurs à la prochaine ronde.

Chantal Lamarre et Serge Denoncourt ont des rôles parfaitement définis et s'en acquittent fort bien. Chantal - ou tante Chantal, selon Serge - sort des formules rigolotes et enthousiastes pour déclencher des rires. Serge Denoncourt, le meilleur du trio, est la voix discordante, tandis que Nico Archambault se concentre plus sur la technique des concurrents.

L'attribution des styles de danse joue parfois de mauvais tours aux candidats. La semaine dernière, les producteurs ont quasiment sacrifié Catherine Proulx-Lemay et Francisco Randez en leur imposant un «afro-contemporain» sur un étrange remix de C.O.B.R.A. de Marie-Mai. C'était chien et pas mal plus exigeant qu'un tango ou une bachata.

À partir de jeudi prochain, où la troisième étape s'enclenchera, trois couples s'affronteront sur la scène et un seul accédera à la finale du 10 décembre.

Anne Casabonne et Gardy Fury sont bien positionnés, mais je miserais plus sur Jonas et Joannie Rochette. À moins qu'ils héritent d'une bamba triste, ce qui bousillerait toutes leurs chances de triompher.

La brave Suzanne

Épisode émouvant d'Unité 9 mardi soir, où la timide Suzanne Beauchemin (Céline Bonnier) a posé un geste courageux en arrachant sa bru Mathilde des griffes de son fils Jasmin, qui la battait à répétition. Sue a ainsi stoppé le cycle de violence qui a empoisonné toute sa vie.

Ces scènes difficiles ont été interprétées avec doigté par Céline Bonnier. Quelle actrice talentueuse, qui dose parfaitement son jeu. Et, alléluia, le rat de Suzanne est enfin mort, non sans l'avoir mordue à la main.

La détenue aurait-elle attrapé une maladie rare? Et croyez-vous que le propriétaire de l'animalerie où travaille Suzanne est louche ou simplement affable? On dirait que Suzanne devrait s'en méfier.

Les cotes d'écoute d'Unité 9, évaluées à 1 780 000 téléspectateurs mardi soir, continuent de grimper, malgré les critiques envers la transformation radicale de Marie Lamontagne (Guylaine Tremblay). Mardi, on a vu Marie poursuivre son agressive «opération séduction» du pauvre aumônier Georges (Paul Doucet).

À l'opposé, Marie a démontré plein de tendresse à Suzanne, encore sous le choc d'avoir tenu tête à son Jasmin (Charles-Alexandre Dubé). Il reste de la lumière à l'intérieur de notre Marie. Il faut simplement qu'elle la retrouve dans cette grande noirceur.