C'est quasiment devenu une tradition sanglante dans la formidable série Game of Thrones. Le neuvième épisode d'une saison, soit l'avant-dernier, contient toujours une scène barbare, dégueulasse ou terrifiante, qui nous fige devant l'écran et nous tourmente ensuite pendant des heures.

Qu'il s'agisse de la décapitation de mon préféré Ned Stark (saison 1) ou des affreuses noces pourpres de Robb Stark (saison 3), les producteurs de cette saga fantastique réservent les éléments plus révoltants pour leur neuvième épisode d'une série de dix, question de mousser les cotes d'écoute de la grande finale, bien évidemment.

Dimanche, c'était soir de neuvième épisode pour la cinquième saison Game of Thrones. Et devinez quoi ? Le niveau d'atrocité a encore grimpé d'un cran, quelque part entre Winterfell et le Mur, en plein hiver rigoureux.

Si vous ne suivez pas cette émission en anglais sur HBO, fuyez cette page comme si un Marcheur blanc se mettait à vos trousses. Ça va, maintenant ?

Bon, le sacrifice de la jeune princesse Shireen Baratheon, que ses parents ont envoyée au bûcher en guise d'offrande au Maître de la Lumière, a été traumatisant. Impossible de se sortir de la tête les cris de l'enfant qui suppliait son père Stannis et sa mère Selyse de la délivrer des flammes qui lui dévoraient le corps. La petite a finalement péri brûlée vive.

Cette scène m'a fait haïr encore plus Melisandre, la prêtresse rouge qui a orchestré cette mort horrible.

Aux États-Unis, le meurtre de l'adorable Shireen Baratheon a ravivé le débat sur le niveau de violence qui augmente sans cesse dans Game of Thrones, particulièrement envers les personnages féminins. Toujours dans l'épisode diffusé dimanche, la valeureuse Arya Stark a suivi Meryn Trant dans un bordel de Braavos et l'a vu sélectionner des prostituées jusqu'à ce qu'il en déniche une à son goût, une mineure à peine pubère.

Plus tôt dans la cinquième saison, la pauvre Sansa Stark a été violée à répétition par son mari, le très dérangé Ramsay Bolton. Quand ça va mal...

Game of Thrones flirte dangereusement avec la surenchère de barbarie. Il ne faudrait pas que les créateurs de l'émission, maintenant en avance sur la publication des livres de George R.R. Martin, multiplient les scènes gore uniquement pour choquer les téléspectateurs encore plus que dans la saison précédente.

Cette gradation dans la cruauté finirait par devenir invraisemblable et prévisible.

Il faut l'avouer, on regarde tous un peu Game of Thrones dans l'expectative d'un autre moment sanglant. La télé américaine carbure présentement à ces rebondissements spectaculaires, qui deviennent addictifs.

Le sacrifice de Shireen, quasiment calqué sur celui d'Iphigénie dans la mythologie grecque, ne m'a cependant pas découragé de regarder Game of Thrones, une télésérie qui nous prend aux tripes autant qu'elle sollicite notre intelligence.

Dimanche soir, deux personnages de Game of Thrones ont eux-mêmes fait référence à la nécessité - ou non - d'être témoin d'autant de violence. Lors d'une nouvelle ronde de combats dans l'arène principale de Meereen, le nouvel époux de Daenerys Targaryen s'est interrogé : dites-moi, quelle grande chose n'a pas été accomplie sans qu'il y ait un meurtre ?

Sans sourciller, Tyrion a répliqué : « Il y a déjà eu assez de morts à mon goût dans ce monde, je pourrais m'en passer dans mes temps libres. »

Ce dialogue résume exactement la position dans laquelle Game of Thrones place ses fans. Il y a ceux (bonjour !) qui estiment que ces assassinats servent à faire progresser le récit - fictif, précisons-le. Et il y a les autres, qui commencent à trouver ça pénible dans leurs temps libres.

Joël chez Pénélope

Tous les journalistes artistiques courent après Joël Legendre depuis la révélation, à la mi-mars, des fameux « évènements » du parc Marc-Victorin, où l'animateur-vedette avait été pincé les culottes à terre par un policier en civil. Jamais Joël Legendre n'a parlé publiquement des conséquences de son « geste indécent » sur sa vie personnelle et professionnelle.

Le purgatoire de l'animateur, qui s'est complètement retiré de la vie publique, semble terminé. Dimanche à 21 h, il rebondira dans le talk-show de Pénélope McQuade et Jean-Luc Mongrain à Radio-Canada. Ça sent la grosse cote d'écoute, les amis.

Évidemment, Pénélope et Jean-Luc reviendront sur l'affaire Legendre, qui a enflammé toute la province, il y a maintenant trois mois. S'agirait-il d'un premier test pour vérifier si le grand public a pardonné au comédien et animateur hyperactif ?

Cette première étape de sa réhabilitation, si elle fonctionne, pourrait ensuite conduire Joël Legendre jusqu'au Bye Bye 2015, où l'attendent Véronique Claveau, Michel Courtemanche et Hélène Bourgeois Leclerc. L'interview de Joël Legendre se négocie depuis au moins deux semaines et s'inscrit dans une stratégie de relations publiques parfaitement calculée.

Joël Legendre ne parlera qu'une seule fois du parc Marie-Victorin, et ce sera chez Pénélope. Cette unique sortie publique fermera-t-elle à jamais ce chapitre moins glorieux de l'existence de Joël ? Reviendra-t-il dans les bonnes grâces de Bell Média ? Réponses dans les prochains mois.