L'affaire Marie-Chantal Toupin, qui a extirpé de leurs cavernes tout ce que le Québec compte de petits « trolls » haineux, a pris fin tard lundi soir avec la publication d'excuses publiques tout droit sorties d'un manuel de relations publiques.

Cette belle déclaration lisse et remplie de contrition ne contenait aucune faute d'orthographe ni aucun mot en MAJUSCULES, un style d'écriture auquel la blonde chanteuse n'a pas habitué les fans de sa page Facebook personnelle dans les derniers mois. Quelques admirateurs un brin perspicaces lui ont d'ailleurs posé la question : Marie-Chantal, on ne reconnaît pas ta prose, est-ce vraiment toi qui nous parles ?

La réponse est non. On a vu le désastre que ça donne quand la rockeuse est laissée seule au clavier. Le go-kart, la burqa, les imams, tout ça passe au tamis de l'intolérance et de l'ignorance pour ressortir en un pain de mots illisibles.

Alors, pas question de raviver une controverse médiatico-religieuse qui enflait depuis quatre jours : la relationniste Sandra Rossi, embauchée il y a un mois à peine, a jugulé la crise pour ensuite couper les liens avec le clan Toupin.

Mais que s'est-il donc passé pour que Marie-Chantal Toupin, qui n'est pourtant pas une artiste connue pour ses déclarations fracassantes, s'enfonce de façon aussi spectaculaire ? Va-t-elle bien ?

« Il faut toujours que Marie-Chantal soit bien entourée. », affirme une source qui connaît bien l'artiste de 44 ans.

Dans la dernière année, la chanteuse a été complètement isolée du showbiz, après un deuxième divorce professionnel d'avec son ancien imprésario, Eduardo Da Costa.

Est-ce que cela excuse les propos inacceptables qu'elle a tenus sur les musulmans et les femmes voilées ? Absolument pas. Cela explique, à tout le moins, l'état d'esprit dans lequel Marie-Chantal Toupin se trouvait derrière son ordinateur, soit celui d'une chanteuse hyper populaire qui sombrait, petit à petit, dans l'oubli.

Selon mes taupes, Marie-Chantal Toupin est devenue, après quelques échecs en affaires, une personne méfiante et très angoissée, toujours prête à péter les plombs « partout et n'importe quand pour faire sortir la boule d'anxiété ». Son comportement impulsif sur Facebook tend à corroborer cette affirmation.

Après son congédiement de l'émission de rénovations Flip de filles, vendredi après-midi, la chanteuse aurait pu - et aurait dû - s'offrir une pause de Facebook, dont l'utilisation inadéquate venait de lui coûter un juteux contrat à Moi & cie. Oh que non. Marie-Chantal a de nouveau soufflé sur les braises de la polémique ce week-end en publiant : « Ça vous donne quoi de me pendre sur la place publique, de me détruire ? Calvince, vous êtes tombés sur la mauvaise personne. Hey, les Québécois canadiens-français catholiques, vous êtes où quand c'est le temps de se battre » ?

Cette (autre) sortie déplacée, me souffle-t-on, a mis le feu aux poudres du petit entourage de la vedette montréalaise, qui lui avait fortement conseillé de se taire ou d'ajouter un filtre bien étanche à chacune de ses interventions publiques. Lundi, elle a été raisonnée pendant plusieurs heures par son nouvel associé, Jean-François Amiot, producteur des spectacles d'Éric Lapointe depuis 20 ans.

Conséquence : vous ne lirez plus de statuts incitant à la violence sur la page Facebook personnelle de Mme Toupin, qui adoptera un profil bas cet été.

Dans sa lettre d'excuses, Marie-Chantal Toupin reconnaît avoir fait un « fort mauvais usage de son droit de parole sur les médias sociaux », alors qu'elle ne désirait « que soulever des débats ». Faut-il lui laisser le bénéfice du doute, alors qu'elle a publié autant de remarques disgracieuses sur une si longue période ? Pas certain, moi.

Ni Marie-Chantal Toupin ni Jean-François Amiot ni Sandra Rossi n'ont voulu commenter hier. En raison « d'un jugement de la Cour », Eduardo Da Costa affirme ne pas pouvoir parler publiquement de son ex-copine et vice-versa. « J'ai une pensée pour elle », note simplement Eduardo Da Costa.

Morale de cette histoire ? Marie-Chantal Toupin n'est pas assez informée ni équipée pour faire du commentaire d'actualité. Pour paraphraser un de ses grands succès, Comment j'pourrais te l'dire : « J'ai du mal à te l'dire, j'ai du mal à t'écrire, écoute-moi donc chanter, ce à quoi j'ai rêvé ».

Chanter, Marie-Chantal. Pas tapocher sur un ordi.

ERREUR SUR LA PERSONNE

Dans ma chronique d'hier sur l'émission Code F de Vrak 2, j'ai fait référence à la chroniqueuse et blogueuse Lysandre Dolbec. Il y a eu erreur sur la Lysandre. C'est plutôt le nom de la vlogueuse Lysandre Nadeau que vous auriez dû y lire. Voilà, c'est corrigé.