Pour une très rare fois, j'ai senti que plusieurs collègues enviaient vraiment mon travail de chroniqueur télé au journal. Les DVD des quatre premiers épisodes de la cinquième saison de Game of Thrones traînaient sur mon bureau et ça jouait solidement du coude pour être le prochain sur la liste des privilégiés qui pourront - peut-être - les engouffrer en grande primeur.

Mettons que la frénésie n'était pas aussi forte pour voir en exclusivité mondiale les prochains épisodes de Toi & moi, Rock et Rolland ou Belle-Baie. Passons.

Avertissement de circonstance: si vous avez accumulé du retard dans votre exploration des Sept Couronnes, couvrez-vous immédiatement les yeux avant de subir l'assaut d'éléments divulgâcheurs.

Est-ce que ce nouveau chapitre de Game of Thrones, qui s'ouvre dimanche à 21h sur HBO Canada, plaira aux fans? Assurément. C'est toujours aussi touffu, captivant et un cheveu moins sanglant. La grande guerre qui gronde depuis quatre saisons s'apprête à éclater sur le continent de Westeros. Et c'est fascinant de voir tous les personnages principaux glisser sur la carte du royaume et se positionner comme sur un gigantesque jeu d'échecs.

L'histoire centrale ne s'éparpille plus et tend à se concentrer autour de la prise de possession du fameux trône de fer, présentement occupé par l'à peine pubère roi Tommen, le plus jeune des enfants de la vilaine Cersei Lannister (Lena Headey).

L'action de la cinquième année de Game of Thrones reprend peu de temps après l'assassinat du vétéran Tywin Lannister par son propre fils, le divertissant et très rusé Tyrion (Peter Dinklage). Après ce meurtre, et avec l'aide de l'eunuque Varys, Tyrion a pris la fuite enfermé dans un caisson troué. Le mystérieux Varys espère maintenant réunir Tyrion et la mère des dragons, la blonde Daenerys Targaryen (Emilia Clarke), afin de reconquérir la capitale Port-Réal. Le voyage de Varys et de Tyrion vers Meereen, où s'est installée l'exilée Daenerys, se compliquera sérieusement.

Au nord, Stannis Baratheon (Stephen Dillane) cherche des alliés pour anéantir la famille Lannister. Stannis tendra une perche tentante à Jon Snow (Kit Harrington), qui prendra enfin du galon au sein de la Garde noire. Il était grand temps.

Sans dévoiler de détails trop croustillants, surveillez attentivement les mouvements calculés du visqueux Petyr Baelish (Aiden Gillen), connu aussi sous le nom de Littlefinger. Ce comploteur compulsif détiendrait-il la balance du pouvoir dans cette immense bataille?

Une autre à placer sur le radar: l'intrigante Margeary Tyrell (Natalie Dormer), qui s'engagera dans une lutte toute en finesse avec Cersei, dont l'influence ratatine au fil des épisodes. Une religion étrange s'infiltrera même dans ce bras de fer féminin. Quant à la cavale des filles Stark, Sansa et Arya, elle s'achève. L'une des deux se dirige cependant vers un destin assez sombre, merci.

Le premier épisode de cette nouvelle fournée ne part pas au grand galop. Le rythme de déploiement des intrigues s'accélère par la suite et de nombreux revirements typiques à cette formidable télésérie déboulent sur nos écrans. Un mariage arrangé entre deux clans rivaux? Fait. Un assassinat qui arrive sans avertissement? Coché. Quelques têtes couronnées qui roulent? Évidemment. Des regards torves échangés au-dessus d'un gobelet rempli de vin rouge? Bien sûr.

En plus du retour attendu de Game of Thrones dimanche soir, il y aura aussi la finale de La voix à TVA (Kevin Bazinet va gagner), ainsi qu'une visite de Claude Poirier à Tout le monde en parle. Belle prise pour l'équipe de Guy A. Lepage et Dany Turcotte. Conseil d'ami: libérez donc de l'espace dans vos enregistreurs numériques. Ah oui, Super Écran relaiera la version française de Game of Thrones 5 à partir du 18 juin!

SNL Canada

Les négociations pour la résurrection de SNL Québec ont échoué avec Super Écran et Bell Média. À la surprise générale mercredi, Radio-Canada a annoncé le recrutement des comédiens de l'émission à sketches de Télé-Québec, qui a pris fin le mois dernier.

La SRC prévoit cependant d'employer cette jeune troupe dans un tout nouveau concept, dont les détails seront dévoilés ce matin. Pourquoi modifier la formule? Parce que les droits d'utilisation du matériel du SNL original sont ruineux et qu'ils s'accompagnent d'une kyrielle de contraintes, dont celle d'être toujours en direct le samedi soir.

Décidément, la nouvelle grande patronne de la télé de Radio-Canada, Dominique Chaloult, n'en rate pas une. C'est elle qui avait programmé SNL Québec à Télé-Québec. C'est elle qui sauve maintenant cette talentueuse équipe du naufrage. Elle a du flair, Dominique Chaloult. Et elle agit rapidement. Ça augure bien pour les prochaines saisons.