Vous pouvez officiellement ranger la boîte de mouchoirs ou le défibrillateur cardiaque. Cette bouleversante semaine funèbre dans nos téléséries est officiellement terminée. Fini les suicidés qui flottent, les attaques à coup de pelle et les empoisonnements de bambins joufflus.

Nous pouvons maintenant regarder des vidéos de bébés pandas jusqu'en septembre, question de chasser tous ces cadavres rigides de nos esprits. C'est peut-être juste de la télé, reste que ça ébranle, toutes ces morts fictives et d'une tristesse inouïe (bonjour Nathalie Lapointe dans Nouvelle adresse), qui s'accumulent depuis lundi soir au petit écran québécois. Les retardataires qui n'ont pas encore vidé leur enregistreur numérique doivent absolument tourner la page, merci.

Hier soir, la grande finale de 19-2 a ajouté quelques corps au compteur, à commencer par celui de la mère de Nick Berrof, Michèle (Louise Turcot), qui a réussi sa deuxième tentative de suicide. Le cadavre a dérivé dans la piscine intérieure de son ancienne maison, tandis que Nick Berrof (Réal Bossé) trinquait à sa «santé». Le justicier Nick a également abattu la tueuse professionnelle, Angèle (Mélanie Pilon), que les Tours Nord avaient mise à ses trousses.

Mardi soir, Unité 9 a aussi contribué à l'hécatombe. D'abord, la doyenne de Lietteville, Élise Beaupré (Micheline Lanctôt), a rendu l'âme après avoir été visitée par Jeanne, Marie, Suzanne et Henriette. Ses adieux ont été hyper touchants. On s'ennuiera beaucoup de ce beau personnage complexe.

Quelques minutes plus tard, Jeanne (Ève Landry) mangeait la raclée de sa vie aux mains de Bouba (Ayisha Issa). Survivra-t-elle à cette agression? Sans doute. Et à la toute fin de l'épisode, les deux enfants de Marie Lamontagne (Guylaine Tremblay) ont été impliqués dans un grave accident de voiture. Du sang tachait les vitres fracassées de l'auto. Est-ce Léa (Frédérique Dufort) ou Sébastien (Olivier Barrette) qui y laissera sa peau?

Tout de suite après Unité 9, le téléroman O' de TVA a diffusé une scène perturbante. La très dérangée Valérie Mills (Catherine Renaud) avait concocté un plan funeste pour réunir au ciel la petite Abbie avec sa maman biologique Deborah. Valérie a alors versé un liquide suspect dans le biberon d'Abbie et vidé le reste de la fiole dans son verre. C'est Gloria (Geneviève Boivin-Roussy) qui a découvert Valérie et Abbie inconscientes quelques secondes avant le générique de la fin.

Nostradumas pense que Valérie ira rejoindre sa soeur Deborah dans l'au-delà, mais que la petite Abbie sera sauvée. Il faudra patienter jusqu'en septembre pour éclaircir ces tragédies.

Je rappelle que tous les événements troublants énumérés plus haut se sont déroulés en l'espace de trois petites soirées de télévision. Honnêtement, je pense que c'est bien assez d'émotions en un si court laps de temps. Notre télé a été de qualité supérieure cet hiver, mais on jurerait que tous les créateurs ont noué une alliance secrète pour nous secouer simultanément en fin de saison.

En même temps, ce procédé morbide, dont il ne faut pas abuser, a fonctionné à merveille: les réseaux sociaux ont été inondés de commentaires de téléphages en état de choc cette semaine. Beaucoup plus qu'à l'habitude.

Pour revenir sur la finale de 19-2, j'ai trouvé que tout le volet impliquant les Tours Nord a été expédié trop rapidement. D'où sortait ce groupe criminel, que l'on croyait être un gang de rue? Nous avons à peine connu l'avocate Constance Delacroix (Sylvie Moreau), le chirurgien plastique à la canne Hugo Ménard (Emmanuel Charest) et la mystérieuse Sonia Marsan (Brigitte Paquette) avant qu'une série de photos récupérées dans un iPhone trahissent leur association.

Et comment aurions-nous pu deviner que le chef de l'antigang Bernard Foster (Denis Bernard) couchait avec l'énigmatique Sonia? Ces informations cruciales sur les Tours Nord - un think tank de quatre personnes, vraiment? - ont été jetées pêle-mêle aux téléspectateurs. Arrangez-vous avec ça.

Déception aussi d'apprendre que Nick Berrof traquait depuis une saison un truand qui n'existait pas, celui qui se faisait appeler Simonin. C'était brumeux comme dénouement. Il aurait peut-être fallu une heure de plus pour mieux débroussailler cette intrigue.

Cela dit, la dernière conversation entre les anciens partenaires de patrouille Nick Berrof et Ben Chartier (Claude Legault) a rattrapé bien des maladresses. Il ne fallait pas tuer Nick. Il fallait que Ben et lui puissent enfin tout se dire. Quand les deux flics ont déposé leurs badges sur le bord de la piscine, on a tout compris, sans que personne ne prononce un seul mot. La police a tout pris à ces deux hommes. Il ne leur reste plus rien. Tout est terminé.