La malédiction brésilienne a de nouveau joué un bien mauvais tour à la quotidienne 30 vies aux International Emmy Awards, qui ont été remis hier soir dans un grand hôtel de Manhattan.

Pour une deuxième année consécutive, c'est une production brésilienne - Precious Pearl, pour ne pas la nommer - qui a écarté la série de Fabienne Larouche du podium dans la catégorie de la meilleure telenovela. Ne vous ruez pas sur les DVD de Precious Pearl, car vous risquez de trouver ça assez ordinaire, merci. Precious Pearl suit une jeune femme qui serait la réincarnation d'un leader spirituel bouddhiste. Je ne blague même pas.

«On le savait et on s'en doutait. C'est la malédiction brésilienne! C'est une belle vitrine pour nous ici aux International Emmy Awards. Le Brésil sait maintenant qu'il a de la forte compétition. On sera là l'an prochain», indique Fabienne Larouche, qui a encaissé la (mauvaise) nouvelle avec beaucoup d'humilité hier. Pour cette occasion très spéciale, l'auteure et productrice portait une chic robe noire griffée Azzedine Alaïa.

Claude Legault, en nomination pour le meilleur acteur dans une série dramatique, a lui aussi mordu la poussière. C'est Stephen Dillane, pour son rôle dans la série franco-britannique The Tunnel, qui a triomphé. Et l'acteur britannique n'a pas assisté au gala hier, car il tournait dans Game of Thrones, où il incarne Stannis Baratheon, un des rares personnages principaux qui n'a pas encore été zigouillé. «Ça m'enlève un maudit gros poids. J'étais très nerveux. J'avais gagé que c'était Stephen Dillane qui allait gagner. Peut-être parce que je le trouve super bon. Oui, je suis un peu déçu, mais je m'y attendais», explique Claude Legault, plutôt zen de la tournure des événements.

Parmi les émissions qui ont été remarquées hier soir, il y a eu What if? de la Belgique, une comédie qui a été adaptée pour V sous le titre de Et si?. Une seule saison a cependant survécu à l'antenne.

Sur le tapis rouge d'avant-gala, l'actrice Karine Vanasse, dont les épisodes de 30 vies avaient été soumis aux Emmys internationaux, a fait tourner bien des têtes avec sa longue robe crème de la designer Elisabetta Franchi au décolleté plongeant. Les photographes se l'arrachaient. Tous les reporters la reconnaissaient, principalement pour son rôle de Margaux dans le feuilleton Revenge. La star du tapis rouge, c'était elle. Sans l'ombre d'un doute.

L'étoile de Karine Vanasse monte rapidement aux États-Unis. Tenez, pendant que la comédienne jasait avec des journalistes québécois, l'actrice Darby Stanchfield de l'excellente série Scandal, celle qui joue la rousse Abby, s'est arrêtée pour la saluer et lui faire la bise. Quand même. Derrière elles, John Slattery (Roger Sterling dans Mad Men) sirotait un gin tonic non loin de Carrie Preston (Arlene dans True Blood).

De quasi confidentiel, ce 42e gala des prix Emmy internationaux a beaucoup gagné en glamour et en bling bling. Le rappeur 50 Cent a présenté un prix. Rupert Murdoch aussi. La belle Joan de Mad Men (Christina Hendricks) y a également participé. Il y avait plusieurs stars dans la grande salle de bal du Hilton Midtown, tout près des studios de CBS et NBC.

Installée à Los Angeles environ huit mois par année, Karine Vanasse a récemment entamé le tournage du 13e épisode de la quatrième saison de la série Revenge. «Quand j'ai accepté le rôle de Maxim Bouchard dans 30 vies, mes agents américains ne comprenaient pas trop pourquoi je faisais ça. Moi, je suis fière de mon choix. Ça faisait longtemps que je n'avais pas tourné au Québec. J'ai adoré ça», note Karine Vanasse, qui aime de plus en plus la vie californienne.

«Los Angeles, c'est une ville longue à comprendre et à aimer. Je prends toutes sortes de cours et je rencontre des gens hyper intéressants. Moi, ça m'angoisse terriblement de courir les cocktails et les soirées mondaines», enchaîne Karine Vanasse, qui a célébré ses 31 ans tard hier soir dans un club branché du Meatpacking District.

Quant à Claude Legault, qui avait enfilé un tuxedo taillé sur mesure acheté chez Waxman, il lui reste trois semaines de tournage sur la troisième saison de 19-2. «Si vous pensez que la deuxième a été dure, attachez votre tuque, parce que la troisième sera encore plus rough. Nick Berrof (Réal Bossé) et Ben Chartier (son personnage) vont passer un mauvais quart d'heure», confie Claude Legault.

Il y avait beaucoup de visages connus de la télé québécoise dans la salle hier, dont André Béraud (directeur des dramatiques de la SRC), Danielle Trottier (auteure d'Unité 9), Podz (réalisateur de 19-2), les producteurs Jocelyn Deschênes et Josée Vallée de Sphère Média, ainsi que plusieurs employés d'Aetios, la boîte de production de Fabienne Larouche et Michel Trudeau. Notre télé commence à rayonner un peu partout. Il y a de quoi se péter les bretelles un peu. Un peu de chauvinisme n'a jamais tué personne. À part peut-être dans une telenovela brésilienne, où rien n'est impossible