Sortez l'alcool fort et les bulles, Éric Salvail a de quoi célébrer. La première diffusion de sa nouvelle émission, Ce soir tout est permis, lundi soir, a fracassé la barre du million de téléspectateurs et quasiment fait éclater un vieux record d'écoute de V établi par Philippe Bond en 2011.

Selon la firme Numeris, 1 057 000 personnes ont rigolé des mimes, danses et autres pitreries des six vedettes invitées au lancement télévisuel de Ce soir tout est permis. Le grand jeu d'Éric Salvail a facilement dépassé L'auberge du chien noir (749 000) de Radio-Canada et a dangereusement soufflé dans le cou de Yamaska (1 107 000) à TVA.

La stratégie de V de proposer des variétés contre deux téléromans classiques a bien fonctionné. Il faudra maintenant surveiller si les fans de Salvail syntoniseront de nouveau V lundi prochain. Car la guerre des cotes d'écoute se gagne soir par soir, semaine par semaine.

Notez que le record d'audience de V appartient toujours à la toute première présentation de l'adaptation québécoise de The Price is Right, en septembre 2011, qui avait fait crier 1 178 000 joueurs de salon.

«Je suis aux anges. Le buzz est très bon autour de Ce soir tout est permis. Je ne m'attendais pas du tout à dépasser le million. C'est majeur. En télé, le million reste quelque chose de spectaculaire. Et à V, ça n'arrive pas souvent. Maxime Rémillard [propriétaire de V] était bien content», confie Éric Salvail avant d'aller en réunion.

Les patrons de V, qui avaient estimé à 600 000 l'auditoire de Ce soir tout est permis, souriaient tout autant hier. «On est emballés. C'est au-delà de nos espérances. On a presque doublé le nombre de téléspectateurs dans cette case-là par rapport à la semaine dernière, pour la finale d'Allume-moi», note la directrice des programmes de V, Nathalie Brigitte Bustos.

Les lundis à 20h, le taux d'enregistrement des émissions de V tourne autour de 12%, ce qui gonflerait la cote d'écoute globale de Ce soir tout est permis à 1 184 000 de curieux.

Décidément, c'est une semaine chargée pour Éric Salvail en télévision. Dimanche soir, son passage à Tout le monde en parle, encerclé par Véronique Cloutier et Louis Morissette, a été complètement délirant. Dany Turcotte a même fait ingurgiter de la vodka à Éric Salvail, comme dans ses fameuses recettes pompettes d'En mode Salvail.

Personnellement, je ne trouve pas du tout scandaleux de voir des vedettes québécoises s'enivrer légèrement au petit écran. L'organisme Éduc'alcool ne partage pas cette vision et a condamné hier la séquence très arrosée du dernier Tout le monde en parle.

«Normalement, le vin arrive tard dans l'émission. Diane ouvre une bouteille et on sert un seul verre aux invités, qu'ils ne boivent pas nécessairement au complet. Ce n'est pas différent de ce qui se passe dans des milliers de foyers québécois. Mais dimanche soir, Tout le monde en parle a fini sur un spectacle assez pitoyable. C'était peut-être très drôle, mais c'était aussi très épais», indique le directeur général d'Éduc'alcool, Hubert Sacy.

Vous vous doutez sûrement que M. Sacy est loin d'être un admirateur des recettes pompettes d'Éric Salvail, qui deviendront des émissions de 30 minutes après les Fêtes chez V.

«L'abus d'alcool fait partie du concept même des recettes pompettes. C'est dans l'ADN de l'émission. Ça me fait penser à un concours de calage. Les recettes pompettes véhiculent l'idée que pour avoir du fun, il faut être intoxiqué. Plus tu es saoul, plus tu es drôle! C'est correct de s'amuser et de prendre un verre de temps en temps. Il ne faut pas être casseux de party. Reste que ce n'est vraiment pas une bonne idée de promouvoir l'abus», explique Hubert Sacy.

De son côté, Éric Salvail endosse et défend à 100% son concept des recettes pompettes. «Je suis très à l'aise avec tout ce qui va en ondes. On s'assure que ça ne soit jamais déplacé ou vulgaire. Ça reste bon enfant. Après avoir fait une recette pompette, l'important, c'est de ne pas devenir un danger public pour personne. Les artistes aussi sont à l'aise avec ça», note le concepteur et animateur.

Menteur, menteur

J'ai vanté samedi la qualité des pubs des produits surgelés Arctic Gardens. Vous savez, celles où les enfants mentent à leurs parents, qui leur mentent en retour afin qu'ils mangent des légumes sans rouspéter? Elles sont très drôles, je trouve.

Plusieurs lecteurs haïssent profondément ces réclames qui, je les cite, «valorisent la culture du mensonge». Hon!

«Je suis souvent désolée de réaliser à quel point les parents d'aujourd'hui n'osent plus imposer de bonnes valeurs à leurs petits. Je suis surtout désolée de constater à quel point les médias encouragent cette éducation trop permissive», écrit une enseignante au préscolaire depuis 28 ans.

Un autre correspondant, plus concis, explose: «Quel mauvais comportement à développer. On vous ment, alors mentez à votre tour!»

Et il y a eu cette missive de type commission Charbonneau: «Dans une période où l'on prône des valeurs comme l'honnêteté et l'intégrité, je ne vois pas comment apprendre à mon enfant à bien se nourrir en lui mentant.»

Dites, les amis, il est passé où, votre sens de l'humour? Bientôt, on ne pourra plus mentir ni picoler à la télé. Ça risque d'être pas mal ennuyeux, non?